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Grandes manœuvres autour du succursaliste Casino étranglé par une dette de 6,4 milliards d’euros et la crainte de le voir quitter St-Etienne
Convoqué lundi 22 mai au soir, le conseil d’administration du Groupe Casino a décidé de solliciter le Tribunal de commerce de Paris ce mardi 23 mai… Jean-Charles Naouri, Pdg de Casino n’avait plus le choix : étranglé par une dette de 6,4 milliards d’euros, il s’est enfin résolu à négocier avec ses créanciers. On devait donc s’orienter vers l’ouverture d’une procédure de conciliation au tribunal de commerce. Ce qui va accentuer les grandes manœuvres.

Parmi ceux qui ont commencé à lorgner vers le succursaliste stéphanois, on trouve Daniel Kretinski milliardaire tchèque très présent en France et qui a déjà investi dans différents médias, à l’instar de Elle, Marianne, Télé7jours, mais qui est aussi actionnaire de Fnac Darty, de Metro… Mais aussi le groupe Teract, une société cotée contrôlée par la coopérative céréalière In Vivoqui verrait bien ses produits plus présents chez le succursaliste, moyennant aussi une entrée au capital du succursaliste.

Déjà, le 10 mai dernier, lors de l’assemblée générale de Casino réunie à la Maison de la chimie à Paris, Jean-Charles Naouri n’était pas à la fête.

Il s’est retrouvé face à des actionnaires qui n’étaient pas contents et qui l’on fait savoir : pas contents, notamment de l’absence de dividende ; pas contents de la débandade boursière : – 80 % en cinq ans, – 30 % depuis le 1er janvier…

L’endettement net du groupe, est lourd, très lourd : 6,4 milliards d’euros à fin mars, d’où la procédure demandée auprès du tribunal de commerce.

Il est vrai que les agences de notation S&P et Fitch alertent depuis plusieurs mois sur le risque grandissant de défaut du groupe, malgré les tentatives répétées de Jean-Charles Naouri de colmater les brèches.

Différents scénarios

A partir de maintenant différents scénarios peuvent se dessiner. A commencer par l’arrivée d’un ou de nouveaux actionnaires. et le retrait plus ou moins prononcé de Jean-Charles Naouri. Ce qui laisse sourdre à Saint-Etienne cette angoisse qui taraude la Ville depuis longtemps : et si le siège de Casino quittait la préfecture ligérienne ?

Cette possibilité de voir Casino passer dans d’autres mains actionnariales tétanise Saint-Etienne où régulièrement des rumeurs de départ pour Paris du siège de Casino basé face à la gare de Monthieu, revient à intervalles réguliers.

Et si cette fois, c’était malheureusement la bonne ?

Il faut savoir que Casino, dans la Loire, ce ne sont pas moins de 3 000 emplois Casino, au siège, mais pas que…

Dans l’ensemble de la région Auvergne-Rhône-Alpes le groupe pèse près de 125 magasins de toutes tailles et près de 7 000 emplois ! Au total, tout compris, le groupe pèse lourd : 208 000 salariés.

Or, Jean-Charles Naouri, le Pdg du groupe a donné déjà quelques coup de canifs dans le contrat tacite liant Casino à Saint-Etienne, en installant les sièges de Monoprix et de sa holding à Paris. Mais se voulant néanmoins fidèle à l’héritage de la famille Guichard, il a jusqu’à présent fait bien attention de maintenir à Saint-Etienne le siège du vaisseau amiral du groupe.

Il est probable que ni Daniel Krestinski , ni Teract ou d’autres n’auraient cette pudeur.

Bref, pour Casino, l’heure des grands choix, longtemps différée approche. L’addition pourrait être sévère pour Saint-Etienne…