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Halles Paul Bocuse : cette mise en concurrence surprise avec critères écolos qui rebat les cartes entre les 56 commerçants

Beaucoup d’élus au départ pour 56 seulement à l’arrivée ?

On aurait pu penser que les commerces installés aux Halles Paul Bocuse à Lyon le sont pour des générations. Pas du tout !
La municipalité lyonnaise vient d’annoncer que « suite à une disposition légale datant de 2017, la Ville de Lyon est dans l’obligation de procéder à une mise en concurrence des concessions des commerçants, lesquelles seront renouvelées le 31 décembre 2025. »

Depuis leur création, c’est la première fois qu’une mise en concurrence intervient dans les Halles qui n’appartiennent non pas au GIE qui regroupe les commerçants, mais à la Ville de Lyon.

Une ordonnance oubliée

Et c’est une nouvelle disposition que tout le monde semblait avoir oublié !

En fait cette mise en concurrence découle d’une observation de la Chambre des Comptes qui juridiquement a amené une l’obligation légale exprimée au sein d’une ordonnance datant d’avril 2017 stipulant que « les concessions des Halles Lyon-Paul Bocuse doivent être mises en concurrence par la municipalité. »

La municipalité lyonnaise ne fait donc qu’appliquer la loi, mais comme dans de très nombreux dossiers, elle en profite pour tenter de verdir assez profondément les Halles.

Très faible part du bio

Comme critères d’attribution, certes, la qualité du projet, la capacité de faire rayonner la gastronomie lyonnaise et bien sûr la viabilité économique seront pris en compte ; mais à hauteur de 45 %, ce qui est très important, des exigences écologiques seront exigées.

Seront ainsi pris en compte la part du bio dans les produits proposés, il est vrai actuellement très faible, il faut bien le reconnaître, mais aussi les offres végétariennes, l’origine des produits, voire encore l’utilisation d’emballages renouvelables….

Pour conserver leurs places aux Halles, les commerçants devront bichonner leur dossier en ce sens !

L’idée de la Ville de Lyon n’est cependant pas d’opérer un vaste bouleversement.

Cette mise en concurrence des concessions s’effectuera par typologie d’activité : boulangerie, boucherie, traiteurs, écailler, restaurant, etc.

« L’équilibre actuel des activités sera respecté », assure-t-on à la mairie.

Et d’ajouter : « avec l’objectif de conserver l’âme des Halles Lyon-Paul Bocuse, la Ville de Lyon a établi des critères de sélection qui visent à continuer d’en faire un lieu de rayonnement de la gastronomie et de la scène ».

« Notre volonté est de préserver l’âme de ce lieu emblématique que sont les Halles Paul Bocuse. Nous tenons ainsi à continuer de valoriser des projets d’excellence, en adéquation avec ce haut lieu de référence gastronomique lyonnais à rayonnement national », précise Camille Augey, adjointe au maire déléguée à l’Emploi et l’Économie durable.

Un comité transpartisan

Pour éviter les fortes critiques qui ont prévalu dans une autre mise en concurrence, celle de la gestion de la Chapelle de la Trinité dont les « Grands Concerts » ont été dépossédés à l’issue de 25 ans de présence, la Ville de Lyon annonce qu’elle « a décidé la constitution d’un comité transpartisan, représentant notamment les groupes politiques du conseil municipal. »

Composée de quinze membres, cette instance a été instituée pour soumettre son analyse. Elle est composée de 6 élus Écologistes, 2 élus Droite, Centre et Indépendants, 1 élu Lyon en Commun, 1 élu Pour Lyon, 1 élu Progressistes et Républicains, 1 élu Socialistes, la gauche sociale et écologique, ainsi que des présidents de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) Lyon-Métropole, celui de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat (CMA) et celui de l’Office du Tourisme. »

« En tenant compte de cet avis », le maire de Lyon rendra sa décision officielle au début de l’année 2025.

Les 56 heureux élus correspondant aux 56 étals et commerces où officient actuellement les plus grands noms des métiers de bouche lyonnais, bénéficieront alors d’une « convention temporaire de 10 ans »

Les nouvelles concessions entreront ainsi en vigueur un an plus tard, début 2026.

Sans attendre les candidatures étaient déjà recevables dès le 29 avril dernier, et elles peuvent être déposées jusqu’au 30 septembre 2024.

D’ici là les rumeurs risquent de se propager à grande vitesse aux Halles de Lyon…

Une certitude, si ce ne sera pas une révolution totale, à l’arrivée, il va y avoir des changements. Reste à connaître leur ampleur…