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Hydrogène, Pôle d’excellence sur la sécurité, Lumen, ARN messager, etc. : le Lyon de l’après-Covid commence à prendre forme

Toutes les crises apportent leur lot de souffrances, mais aussi constituent un formidable accélérateur des mutations qui étaient déjà à l’œuvre. C’est le cas du Covid-19 comme des autres crises.

Ces dernières semaines ont vu en un temps record émerger plusieurs projets importants pour l’avenir de la Métropole qui pourraient illustrer ce que l’on avait appelé à l’issue du premier confinement “le monde d’après”, une expression que l’on n’entend d’ailleurs guère plus…

Le monde d’après passera par l’hydrogène, c’est à peu près sûr.

Beaucoup pressentent-à commencer par la Bourse qui fait exploser les valeurs hydrogène-que ledit hydrogène figurera parmi les principales énergies de demain, à condition qu’elle soit verte.

Lyon est dans la course.

Dans une Vallée lyonnaise de la chimie en pleine mutation, une friche industrielle est en train de s’adapter pour développer une nouvelle filière innovante : l’implantation en 2023 d’une nouvelle usine de production de piles à combustible hydrogène qui devrait permettre à la société Symbio qui en est le maître d’œuvre, de devenir le leader mondial des solutions de stockage et de distribution des nouvelles énergies, dont l’hydrogène pour la mobilité.

Un leadership dans le domaine de la sécurité ?

Autre domaine, celui de la sécurité. Notre monde est turbulent, voire dangereux. S’appuyant sur un très riche écosystème, Lyon entend prendre une forme de leadership : le président de la CCI a annoncé qu’un pôle d’excellence européen consacré à la Sécurité verra le jour d’ici quelques années à l’emplacement d’EMLyon à Ecully qui va déménager dans le quartier de Gerland à Lyon.

Autre domaine de pointe, la lumière. Avec sa Fête de la Lumière qu’elle exporte, Lyon s’est faite une spécialité de la lumière. Mais il fallait concrétiser économiquement ce potentiel : ce sera le cas l’année prochaine avec l’ouverture de l’immeuble Lumen de la Confluence qui verra le jour lors du printemps 2022. Un concept autour de la lumière qui sera unique en Europe et brillera à Lyon-Confluence comme une sorte de phare.

Enfin, la crise du Covid-19 a mis en évidence l’extrême dépendance de la France et de l’Europe à l’égard des principes actifs stratégiques que l’on trouve dans les médicaments.

On avait délocalisé toute la fabrication européenne de paracétamol en Chine, notamment. Au sud de Lyon sur le pôle chimique de Roussilon, la première usine de paracétamol européenne à revoir le jour va être construite par la société Sequens. Une relocalisation exemplaire s’appuyant sur des contrats à long terme avec des sociétés pharmaceutiques de poids comme Sanofi et Upsa.

Dans le domaine médical, Sanofi, par ailleurs, qui a raté la marche des vaccins à ARN messager est décidé à rattraper le train en marche en programmant de lourds investissements sur son site de Marcy l’Etoile, près de Lyon.

On pourrait y ajouter à cet liste, le nouveau centre de R&D d’envergure mondiale que vient d’ouvrir cette semaine la société Elkem dans la Vallée de la chimie, à Saint-Fons dans le domaine des silicones qui concurrencent les plastiques.

Ce petit balayage issu d’informations toutes récentes illustre que dans les principaux compartiments du jeu économique et dans les domaines qui feront le monde de demain, Lyon est bien dans la course.

L’industrie, socle de l’économie lyonnaise

L’arrivée du nouvel exécutif vert à la Métropole si elle a bouleversé bien des habitudes n’a pas destabilisé les principaux fondamentaux qui font le socle de l’économie lyonnaise.

A commencer par l’importance donnée au socle industriel sur lequel s’appuient de très nombreux services. Et jamais, le nouvel exécutif aux manettes n’a remis en cause l’industrie. Sa volonté qu’il devienne plus vert et à cet égard, il a bien raison, c’est le sens de l’Histoire. Mais il lui donne le temps de produire sa mue.

L’autre caractère fondamental de l’économie régionale est l’importance de la Recherche. Après l’échec cuisant de l’Idex, et avec la création du projet Lynx à 700 millions d’euros, l’Université lyonnaise vient de rebondir de belle manière. Et ce n’est pas un hasard si un groupe comme Sanofi a fait de Lyon, avec Cambridge aux USA, le lieu d’implantation pour y effectuer son rattrapage sur les vaccins à ARN messager.

Bref, on ne s’en rend peut-être pas encore compte, mais le monde d’après économique est en train de s’esquisser sous nos yeux, grâce aux solides fondamentaux de l’économie lyonnaise toujours bien présents, quelque soit le paysage politique.