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La bataille de la relance de l’industrie en France se profile pour le Medef : elle aura lieu en janvier

Objectif : un vrai « new deal industriel » ! Le Medef est en ordre de bataille, comme l’a montré une réunion qui s’est tenue le 16 décembre au sein de l’organisation patronale. Objectif : obtenir une vraie relance de l’industrie en France, en s’appuyant sur le « Pacte productif », concocté par le gouvernement. Deux préconisations : l’une dépend de l’Etat, avec l’abandon de l’impôt de production ; l’autre également de l’Etat, mais aussi des entrepreneurs : la multiplication des robots. Première région industrielle de France avec 17 % des salariés dans l’industrie, Auvergne-Rhône-Alpes est en première ligne.

A côté du conflit des retraites, une deuxième bataille occupe déjà le Medef : la relance de l’industrie en France qu’il appelle de ses vœux.
Un thème qui résonne particulièrement en Auvergne-Rhône-Alpes qui est la première région industrielle en employant plus de 17 % de ses salariés dans l’industrie.

Beaucoup de tentatives ont déjà été effectuées dans le passé. Avec quelques succès puisque depuis près de deux ans, on construit plus d’usines dans notre pays qu’on en détruit. Seul bémol, ces nouvelles usines sont moins pourvoyeuses d’emplois.

Le Medef table beaucoup sur le « Pacte productif » que concocte le gouvernement pour assurer enfin et définitivement le relance de la filière industrielle.

Pour cela, il s’appuie sur une étude publiée conjointement par le think-tank Alliance industrie du futur, la fédération des machines-outils (Symop) et celle des technologies électriques et numériques (Gimelec).

Réalisée par Max Blanchet d’Accenture Strategy elle s’intitule : « L’Industrie du Futur : les leviers pour relancer l’industrie française ».

Un conclave avec les têtes pensantes du Medef dont le président, Geoffroy Roux de Béziers et le Rhônalpin Patrick Martin, président délégué, s’est réuni le 16 décembre au siège de l’organisation patronale pour définir une stratégie, en s’appuyant sur les conclusions de cette étude.

Une forte ambition : 950 000 emplois

Pour le Medef, aucun doute n’est de mise : la mise en place d’un plan ambitieux pour l’industrie française, basé notamment sur la baisse de la fiscalité, la relance de la filière machines-outils, mais aussi la formation déjà en train de bouger, doit permettre de « créer 950 000 emplois et de restaurer une balance commerciale positive pour l’industrie à l’horizon 2025 ».

Ce qui, à dire vrai constituerait une véritable révolution.

Première condition sine qua non : la réduction des impôts de production,  ces cotisations foncières et sur la valeur ajoutée qui touchent les entreprises avant qu’elles n’enregistrent le moindre bénéfice, une vraie absurdité, faut-il bien reconnaître.

Selon l’étude commandée par le Medef et réalisée par Accenture, l’industrie française y perdrait 2,4 % de sa marge. Ce qui contribue à réduire sa profitabilité d’ensemble à un petit 3,5 % contre… 7,7 % en Allemagne où cet impôt n’existe pas.

Cette étude insiste également sur un autre périmètre, essentiel également pour le Medef : la nécessité pour les politiques publiques de favoriser les investissements dans l’équipement de production, notamment en créant un contrat de filière stratégique. Aux industriels ensuite de se saisir de cette opportunité si elle voit le jour.

Les industriels estiment en effet que, loin de détruire l’emploi, la robotisation « permet aux entreprises d’être plus agiles et plus exportatrices. » 

Des robots en plus grand nombre

On compte 63 robots pour 10 000 salariés en France en 2016 contre 147 pour 10 000 en Italie, par exemple.

Telles sont les deux principales propositions du Medef, avec la relance de la formation, par ailleurs déjà en cours avec la possibilité donnée aux entreprises de créer leurs propres CFA (Centres de Formation d’Apprentis), pour engager cette Arlésienne qu’est la relance de l’industrie en France.

Ce n’est pas une utopie : la digitalisation des entreprises, leur robotisation permettent déjà dans certains secteurs de produire à des coûts similaires ou en tout cas proches de ceux des pays émergents et surtout de permettre une grande réactivité à la demande.

Un tel « new deal industriel » aurait en outre un dernier avantage : après le conflit des retraites qui sans nul doute laissera des traces, il permettrait de recoller avec les centrales syndicales qui ne peuvent qu’adhérer à un tel projet qui correspond à leur ADN.

Photo: Boostheat à Vénissieux, illustration de la relance industrielle.