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La déception des emplois verts : ils n’ont pas encore répondu aux espoirs mis en eux, sauf que…

On nous avait promis avec la transition énergétique une foultitude d’emplois verts, vendant à la fois la nécessaire décarbonation de notre monde et la création d’emplois , le tout s’harmonisant dans un cercle vertueux.

Il faut bien le reconnaître : à l’arrivée c’est plutôt la déception. Comme on le verra plus loin, elle est cependant tempérée…

Une récente étude de l’Insee (Flash Auvergne-Rhône-Alpes, n°140) montre que ce n’est pas (encore ?) l’envol à l’égard des emplois verts.

La branche régionale de l’institut statistique n’a en effet comptabilisé que 18 000 emplois dits verts en Auvergne-Rhône-Alpes, soit 0,6 % du total des emplois régionaux. L’épaisseur du trait, donc.

D’autant que la deuxième région de France ne se révèle que 5ème région française, à cet égard.

Mais l’Institut statistique précise qu’il n’inclut pas dans ces chiffres l’agriculture biologique, ce qui ferait grossir ces chiffres de près de 7 000 personnes.

La raison de cette non-inclusion ? « Les nomenclatures utilisées ne permettant pas facilement d’intégrer les exploitants qui peuvent avoir un engagement partiel ou total en AB », expliquent les rédacteurs de l’Insee.

Qui sont donc alors ces emplois verts répertoriés de la sorte ? Ils se retrouvent dans neuf catégories professionnelles regroupés en trois grandes familles.

Eau, gaz et électricité en tête

La première composante est la plus importante : elle comprend « la famille » de production et de distribution d’électricité, de gaz et de l’eau, soit 47 % des emplois verts.

Cette « famille » est suivie des métiers de l’assainissement et du traitement des déchets, ainsi que les conducteurs de véhicules de ramassage des ordures ménagères (29 % des emplois verts).

Enfin en 3ème position figurent les métiers de la protection de la nature et de l’environnement : en l’occurrence les agents forestiers, cadres techniques et techniciens de l’environnement, soit le quart de l’ensemble.

Ce sont ces derniers emplois qui progressent le plus : + 44 % sur onze ans, de 2009 à 2020.

Une certitude néanmoins : ces emplois verts ainsi définis croissent : + 12 % ; mais de manière particulièrement inégale selon les départements.

Ainsi, la Drôme et l’Ardèche sont les champions des emplois verts, avec 0,9 %, suivis de l’Ain (0,8 %). Le Rhône, de son côté peine à dépasser les 0,5 %.

Et les métiers verdissants ?

En fait, ces statistiques, de l’avis même de l’Insee se révèlent quelque peu incomplètes.

On n’y trouve pas pas ce que les rédacteurs appellent les métiers « verdissants » qui regroupent ceux qui font face à des problèmes de transitions écologiques souvent dans des secteurs fortement émetteurs de CO2 : le Bâtiment, les transports, notamment.

Ces métiers dont le rôle est primordial pour l’avenir de notre planète ne sont pas développés dans cette étude. Or, ils représenteraient près de 504 000 emplois en Auvergne-Rhône-Alpes, selon l’Insee, soit beaucoup plus que les stricts métiers verts.

De quoi fortement atténuer la déception face à des chiffres qui illustrent en tout cas la difficulté de quantifier véritablement ces emplois verts, bien partis en tout cas pour continuer croître et prospérer. Et là, c’est l’essentiel…