Toute l’actualité Lyon Entreprises

La mauvaise affaire pour Lyon du moratoire  de la “ 5 G “

Dans les starting-blocks pour activer leur 5G dans l’Hexagone, les opérateurs sont autorisés depuis cette semaine par l’ANFR à lancer la “5G”. Sur la majorité des communes, mais pas à Lyon, ni Villeurbanne dont les élus ont demandé un “moratoire”. Une décision à contre-courant qui risque de porter préjudice à la fois à l’industrie à qui est essentiellement destinée la “5G” et à l’image technologique de la Ville…

Que la bataille commence ! Orange, SFR et Bouygues, mais aussi Free qui semble avoir de fortes ambitions en la matière vont lancer cette semaine leur “5G” dans un certain nombre de villes en France.

L’Agence nationale des fréquences (ANFR) a présenté samedi une synthèse des premières autorisations de sites accordées aux opérateurs de téléphonie mobile pour déployer leur réseau 5G, assortie d’une carte.

A noter que, ces sites autorisés ne sont pas nécessairement mis en service par les opérateurs mobiles, ces derniers décidant de leur date d’activation. Ce pourrait bien être le cas à Lyon.

“Notre politique est simple : même si nous sommes techniquement prêts, dans un premier temps, nous ne lancerons pas la “5G” dans les villes qui ont voté un moratoire”, a stipulé Stéphane Richard, le Pdg d’Orange dans un interview aux Echos.

Mais d’ajouter : “Nous ne voulons pas passer en force, mais privilégier le dialogue et la conviction”.

Ce qui laisse une porte ouverte,, mais Lyon, déjà en partie équipé de la “5G” qui devrait rester risque de prendre du retard.

Ce ne serait pas grave si la “5” n’était destinée qu’au grand public, lui permettant “ essentiellement de regarder du porno en HD dans les ascenseurs”, comme l’a élégamment expliqué Eric Piolle, le maire de Grenoble, lui aussi opposant de la “5G”.

Il faut bien comprendre en fait que la “5G” est essentiellement destinée aux entreprises et notamment au déploiement des objets connectés.

Moratoire jusqu’à l’été 2021

Or, le moratoire sur la “5G” prôné par le maire de Lyon et sa majorité est une mauvaise manière faite au développement économique de la ville.

Or, à Lyon, comme à Villeurbanne, d’ailleurs, le signal est clair : non à la “5 G” pour l’instant, oui à un moratoire.

Ainsi, lors d’un conseil municipal réuni en septembre, symboliquement à la veille de l’ouverture des enchères pour l’attribution des fréquences “5G” aux opérateurs français, les trois groupes politiques composant la majorité – écologistes, socialistes et Lyon en commun – ont déposé et adopté ensemble un vœu réclamant « un moratoire sur la 5G jusqu’à ce qu’un débat démocratique voie le jour ».

Dans le même temps, une soixantaine d’élus et de politiques dont les maires de Lyon et de Villeurbanne et la plupart des maires écologistes signaient une tribune dans laquelle ils demandaient à nouveau un moratoire.

Les signataires proposent que le déploiement de la 5G soit retardé au moins jusqu’à l’été 2021, pour permettre « la tenue d’un débat démocratique décentralisé sur la 5G et sur les usages numériques ».

Certes cette demande de moratoire est symbolique car les maires n’ont pas juridiquement la possibilité de s’opposer aux antennes “5G”.

Mais, on les comprend : les opérateurs comme Orange préfèrent pour l’instant venir là où il sont accueillis les bras ouverts.

D’un point de vue technologique, en fait la révolution annoncée de la 5G réside dans le temps de latence, c’est-à-dire l’aller-retour entre l’antenne et le téléphone réduit à une simple milliseconde, soit 50 fois moins que la 4G !

Contre-productif

Cela permet de piloter avec du très haut débit par voie hertzienne des véhicules autonomes, de calculer et d’éviter les obstacles en temps réel, de connecter, comme dans un réseau wifi mais surpuissant et à l’échelle d’un territoire, des robots et des machines-outils dans des usines 4.0 entièrement numérisées, ou encore de mettre en place des villes intelligentes avec des objets connectées.

Or, Lyon et sa métropole se sont lancés dans le développement des usines 4.0. Sans “5G”, ce pourrait être plus compliqué.

La “5G” devrait fournir aux entreprises un ensemble de services et de datas dont elles risquent d’être privées si l’on en reste au statu-quo…

Sans parler de l’image techno ringarde projetée par la ville avec ce moratoire.

Reste donc à espérer qu’il ne s’agit là que d’un affichage politique, assurément contre-productif !