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L’activité résiste en cette rentrée  en Auvergne-Rhône-Alpes, mais l’industrie ralentit : les patrons restent néanmoins  plutôt optimistes
C’est la bonne nouvelle en cette rentrée avec une conjoncture économique qui semble auréolée de mauvaises nouvelles. L’Allemagne plonge, l’Europe patine, mais la France et plus particulièrement Auvergne-Rhône-Alpes résistent si l’on en croit la dernière enquête de conjoncture de la Banque de France AuRA.

La banque des banques qui vient d’interroger 8 500 entreprises de toutes tailles dans la région en tire le constat que le PIB va continuer à progresser au troisième trimestre 2023, « mais sur un rythme sensiblement plus modéré. »

Il devrait atteindre + 0,1 % et + 0,2 % en variation trimestrielle, après + 0,5 % au 2ème trimestre.

De même pour la Banque de France régionale, «  les chefs d’entreprise anticipent une progression de l’activité dans les trois grands secteurs, avec néanmoins un ralentissement dans les services. »

Même le bâtiment d’où émanent actuelle beaucoup d’inquiétude, devrait progresser, ce qui constitue une surprise !

Il y a tout-de-même un bémol : l’activité industrielle continue de se rétracter au niveau régional de façon plus marquée qu’au niveau national au sein de la région.

La rançon de la gloire

C’est la rançon de la gloire, Auvergne-Rhône-Alpes étant la plus importante région industrielle de France.

Cette baisse d’activité « importante » touche surtout le décolletage, la fabrication de machines et d’équipements électroniques, ainsi que la fabrication d’équipements électriques. A contrario, l’industrie pharmaceutique et la production de denrées alimentaires connaissent une activité dynamique, tout comme la réparation et l’installation de machines.

« Les carnets de commandes restent insuffisants alors que les stocks de produits finis sont stables à un niveau légèrement au-dessus de l’attendu », est-il précisé.

Rien de dramatique : «  Pour le mois à venir, les prévisions d’activités sont favorables pour l’ensemble du secteur industriel » se félicite la Banque des banques. Ouf !

Dans les services marchands, l’activité repart à la hausse au plan national, alors que dans la région un recul sensible est également observé.

Cependant la demande et les prix devraient légèrement repartir à la hausse au cours du mois de septembre.

Bonnes perspectives dans la bâtiment !

Enfin, dans le secteur du bâtiment d’où émane paradoxalement des signaux négatifs, l’activité progresse dans la région.

A telle enseigne que le secteur reste confronté à des difficultés de recrutement.

Mieux même, « les perspectives pour le mois à venir sont optimistes avec des carnets de commandes bien remplis », soulignent les chefs d’entreprise du secteur.

Une inflation à 3,4 % en 2024 ?

Bref, pas de panique à bord !

Reste que, comme le soulignait récemment dans Lyon-Entreprises la présidente des experts-comptables d’Auvergne-Rhône-Alpes : « les trésoreries des entreprises se tendent ». En cause, la nécessité de rembourser les prêts garantis par l’Etat souscrits pendant la pandémie, pendant que le coût du financement continue de flamber.
En témoigne la dernière hausse d’un quart de point jeudi 14 septembre de la Banque Centrale Européenne (BCE) qui porte les taux à des niveaux historiquement très haut.

Le vrai problème conjoncturel est là : la dernière hausse avant la décrue ? C’est ce que laisse entendre la présidente de la BCE, Christine Lagarde.

Tout dépendra de l’évolution de l’inflation qui désormais ralentit. Elle devrait tomber selon la BCE à 3,4 % en 2024 dans la zone euro, après 5,6 % cette année.

Suite au mauvais climat des affaires en Europe, l’annonce par la BCE d’un arrêt de la hausse des taux qui semble désormais portée à son maximum, pourrait intervenir d’ici la fin de l’année ou en début d’année prochaine et redonner des couleurs à la conjoncture.

Resterait ensuite à voir à quel rythme s’articulerait la baisse des taux et quand ? Mais on n’en est pas encore là…