Les bonnes surprises des implantations rhônalpines à l’étranger

Il faut se méfier des idées préconçues. C’est l’étude que vient de publier la CCI Rhône-Alpes qui nous le rappelle.

 Cette étude, fort intéressante, porte sur les implantation à l’étranger des entreprises de Rhône-Alpes. Rhône-Alpes et non pas Auvergne-Rhône-Alpes car les chiffres datent de la mi-2015.

 Elle est riche de surprises, bonnes dans l’ensemble.

 On apprend ainsi que les 572 entreprises rhônalpines qui ont des implantations à l’étranger, affichent un total de 2 574 implantation.

 Une première bonne surprise : depuis la précédente étude, en 2012, la hausse est de 12 %.

 Pourquoi une bonne surprise : car tout indique dans cette étude que l’implantation à l’étranger est surtout pour les entreprises le moyen de conquérir de nouveaux marchés en s’en rapprochant. Ce ne sont pas que des délocalisations, loin s’en faut. Pour preuve : sept implantations sur dix ont une fonction de commercialisation.

69 % de TPE ou de PME

 Autre surprise : on s’attendrait à ce que ce soit les ETI (Entreprises de Taille Intermédiaire) qui soient les premières à choisir de développer des établissements sur d’autres continents. Faux : si l’on y trouve bien évidemment, les bioMérieux, Seb, Somfy et autres GL Events, ce sont très majoritairement des sociétés de petite taille : 62 % d’entre elles sont des PME et même, 7 % des TPE.

 Les Grandes Entreprises et les ETI ne représentent respectivement que 10 % et 21 % du total.

 Bonne surprise là encore. A l’heure où l’on pousse les PME à s’internationaliser et où l’on se plaint du faible nombre d’ETI sur notre sol, ces chiffres montrent que l’implantation à l’international n’apparaît pas comme un mode de développement strictement réservé aux entreprises de grande taille.

 Dernière bonne surprise : ce ne sont pas majoritairement des sociétés de services, de négoce ou de commerce de gros qui sont majoritairement implantées à l’étranger, mais d’abord des sociétés industrielles.

 80 % des effectifs sont industriels

 En effet, 59 % des sociétés possédant de telles implantations sont issues de l’industrie et comme elles en ont souvent plusieurs, elles représentent près des deux tiers (très exactement 62 % desdites implantations).

 En matière d’effectifs, la prédominance de l’industrie est encore plus forte puisqu’elle regroupe 80 % des effectifs connus travaillant au sein de ces implantations.

 La destination de ces implantations augure plutôt de la suite dans le cadre actuel de la crise des pays émergents. En tête de ces implantations, on trouve d’abord les Etats-Unis (239 implantations), suivis de la Chine avec Hong-Kong (232). Suivent ensuite les principaux pays de l’Union Européenne, à commencer par l’Allemagne (169 implantations), puis l’Espagne (164).

 Ce sont la Suisse (75) et la Pologne (67) qui ferment la marche. Cela signifie que quatre implantations sur dix se situent dans l’Union Européenne.

 Au total, sept implantions sur dix sont situées dans des pays dits « riches ».

Catalogne, Shanghai et Lombardie sur le podium

 Enfin, si l’on grossit le zoom des implantations en s’intéressant aux régions, on arrive à mettre en évidence un podium gagnant où l’on retrouve dans l’ordre la Catalogne (86 implantations), suivie de Shanghai (84 implantations) et enfin la Lombardie (74).

 Ce n’est sans doute pas un hasard si ces trois régions ont des liens particuliers et étroits avec la région Rhône-Alpes…

 – (*) « Coup de projecteur » CCI Rhône-Alpes, « A la conquête des marchés mondiaux. Les implantations à l’étranger des entreprises de Rhône-Alpes », février 2016, n°17