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Les business angels se sentent pousser des ailes

Les canaux traditionnels du financement des entreprises, banquiers, assureurs, sphère publique tendent, avec la crise, à baisser la garde. Et qui voit-on poindre…? Les business angels, ces investisseurs individuels qui se sentent pousser des ailes.

France Angels la Fédération-vitrine qui rassemble la grande majorité des clubs d’anges du business existant en France affiche des chiffres qui illustre leur utilité. Ces cinq dernières années, les 4 500 business angels hexagonaux ont financé 1 500 entreprises pour 200 millions d’euros. C’est loin d’être ridicule.

Des chiffres en croissance : depuis le début de l’année, l’investissement au niveau national s’établit à 40 millions d’euros (+ 6 %)

Pour booster ses clubs, France Angels organisait la semaine dernière, à Lyon, Grenoble et Montmélian des réunions pour attirer vers elle de nouveaux néophytes.

On devient, certes, business angels pour gagner de l’argent en misant sur des start-up,pour des raisons fiscales également (mais de moins en moins, suite à l’abandon de la loi TEPA), mais avant tout, sans être…angélique, parce que l’on est entrepreneur dans l’âme.

Les business angels sont le plus souvent eux-même des entrepreneurs qui parallèlement à leur rôle de dirigeants ou après, à leur retraite, par procuration, veulent accompagner des dirigeants d’entreprise dans leur aventure.

Le ticket financier (qui peut démarrer à 5/10 000 euros) mis dans une jeune pousse constitue bien sûr le geste important du business angels qui va permettre à cette dernière de se développer, mais derrière l’investissement à risque, il y a l’engagement d’accompagner l’entreprise et son dirigeant en lui prodiguant des conseils, en lui ouvrant son carnet d’adresse.

« Les business angels investissent dans les entreprises avec un risque sur deux de perdre leur mise. C’est un investissement et une démarche citoyenne pour créer des emplois près de chez soi », assure à nos confrères les Echos, Philippe Gluntz, président de France Angels.

Un langage qui manifestement fait mouche si l’on en croit le nombre de participants aux réunions destinées à faire du prosélytisme angélique et à élargir la cible vers les cadres salariés et les jeunes investisseurs.

Le phénomène business angels en Rhône-Alpes est relativement récent : il date de moins de dix ans. Il s’est d’abord développé dans les grandes agglomérations (Lyon et Grenoble, mais bizarrement pas Saint-Etienne), avant d’essaimer dans les villes moyennes (Villefranche et Roanne par exemple).

Jusqu’au mercredi 30 novembre, on comptait neuf clubs de business angels (*) en Rhône-Alpes. Depuis la semaine dernière, ils sont au nombre de dix depuis la naissance d’un nouveau club : EM.Lyon business angels, ouverte aux anciens de l’Ecole de Management.

Au total, Rhône-Alpes compte 500 business angels. Fait notable, les clubs les dynamiques se situent dans le Sillon alpin : à Grenoble (160 membres) et dans les deux Savoies (170). Le club de Lyon n’atteint, lui, que 70 membres. C’est sans doute la raison qui explique l’initiative des ingénieurs des Arts et Métiers qui ont créé il y a deux ans « Arts et métiers Business angels » dont une bonne partie est située à Lyon, suivie désormais par l’initiative d’EM.Lyon Angels.

Les anges du business rhônalpin ont investi près de 5 millions d’euros depuis le début de l’année (+ 2 %) : on peut parier sans trop se tromper que cette croissance va s’accélérer au cours des prochaines années..

Il reste cependant encore du chemin à parcourir pour parvenir au niveau anglais. La verte Albion accueille sur son sol 40 000 business angels, soit près de dix fois plus qu’en France !

(*) Savoie, Grenoble, Léman, Lyon , Drôme, Villefranche , Ain, Roanne, Arts et Métiers Angels, tous adhérents à France Angels.

Dessin  Friandart Voir le site

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