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Les écologistes reconstruisent la Part-Dieu sur la Part-Dieu, loin de la skyline d’une bonne douzaine de tours rêvée par Gérard Collomb

Les exécutifs écologistes de la ville de Lyon et de la Métropole viennent de préciser sur le terrain quel avenir ils veulent donner à la Part-Dieu. On le savait déjà, mais on est désormais entré dans le concret avec la volonté de rebâtir la ville sur la ville donc la Part-Dieu sur la Part-Dieu et hormis une nouvelle Tour, le rêve de skyline d’une bonne douzaine de tours de bureaux de l’ancien maire Gérard Collomb s’est évanoui. Avec cette conséquence : c’est Gerland qui a pris le leadership des transactions…

Les projections sur les maquettes laissaient apparaître à l’horizon de 10 à 15 ans de dix à douze tours au cœur de la Part-Dieu, complétant le Crayon, Incity, Silex2, Oxygène et la toute dernière, To Lyon de l’architecte François Perrault qui d’ici 2024 accueillera salariés et clients d’un hôtel haut de gamme au pied d’une gare SNCF de la Part-Dieu complètement transformée.….

Ça, c’était avant l’arrivée d’un exécutif écologiste à la tête de la Métropole et de Lyon.

En bonne logique politique, en vertu de leur programme, ils ont décidé de couper les têtes des futures tours, de développer le logement social et de multiplier les espaces verts au sein du deuxième plus grand quartier d’affaires de France, après La Défense à Paris.

Un virage qu’avait dénoncé en son temps l’ancien maire Gérard Collomb évoquant “Un coup dur pour l’économie lyonnaise”.

Ce qui n’a pas changé d’un iota la politique de l’exécutif écologiste dont les actions sont désormais entrées dans le concret., exemples à l’appui.

« Notre objectif est de faire de la Part-Dieu un quartier à vivre à travers trois axes : rééquilibrer le tertiaire et l’habitat, travailler sur les espaces publics et la végétalisation, renforcer les mobilités actives », avait d’emblée rappelé Grégory Doucet, maire de Lyon et président de la SPL Lyon Part-Dieu.

300 000 M2 encore à rénover

On l’aura compris, il s’agit de reconstruire la ville sur la ville.

Ce qui prime donc, c’est la réhabilitation d’abord donc des bureaux existant pour les mettre aux normes du changement climatique.

Ainsi, aujourd’hui, 125 000 m2 de bureaux sont en cours de rénovation et 300 000 m2 de surfaces tertiaires supplémentaires  doivent être réhabilités d’ici la fin de la décennie à la Part-Dieu.

Au final, selon la métropole, 50 % des bureaux de la Part-Dieu doivent être réhabilités d’ici …2029.

Pas de dissonance entre Lyon et la Métropole. « Nous devons reconstruire la ville sur la ville pour atteindre notre objectif de neutralité carbone en 2030″, affirme Grégory Doucet.

Tandis que pour Bruno Bernard, « La régénération de la Part-Dieu répond à un enjeu carbone et à un enjeu architectural pour remettre en valeur des bâtiments ».

L’exemple de l’ex-bâtiment RTE

Et de fournir un exemple à l’appui de cette volonté politique à travers la réhabilitation de l’ancien site qui accueillait les bureaux du réseau de transport d’électricité ( RTE), rebaptisé Audessa/Vertuo (Icade Promotion et Sogeprom) qui offrira un peu plus de 13 100 m2 de surfaces tertiaires : livraison en 2025 (photo de tête).

A côté, le bâtiment Vertuo proposera de son côté 2 000m2 de bureaux et commerces surmontés de 38 logements.

Un socle actif de commerces et services compléteront l’opération.

Bien dans l’esprit de la politique métropolitaine, ce projet, qui mixe conservation de la façade existante, extension et surélévation, permet de densifier de 60 % l’îlot et de créer en sus un jardin de pleine terre de 600 m2.

« Avec un bilan carbone exemplaire : matériaux bio-sourcés, réemploi in-situ et ex-situ et label BBCA niveau Excellent Rénovation  !», rajoute-t-on avec satisfaction à la Métropole.

La Part-Dieu doublée par Gerland

Reste que cette politique n’est pas sans conséquences au point de vue du dynamisme du marché des bureaux à la Part-Dieu.

Ainsi, sur les cinq dernières années, le quartier des affaires a cédé la première place à Gerland en transactions neuves (ventes et locations) pour les surfaces de plus de 4 000 m2 : 153 000 m² pour Gerland et 113 000 pour la Part-Dieu !

Framatome a par exemple quitté la Part-Dieu pour s’installer à Gerland sur 27 000 m².

Reste que la bagarre du leadership entre les deux quartiers peut encore évoluer, puisque côté Part-Dieu, on est entré dans le dur.

Le quartier des affaires reprendra-t-il le leadership avec la politique désormais mise en œuvre, à rebours des projets très ambitieux de Gérard Collomb..?