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Finalement pour 535 millions d’euros, les nouveaux actionnaires majoritaires de l’aéroport de Lyon-Saint Exupéry qui vont s’installer autour de la table du conseil d’administration et en prendre la présidence, ont fait une excellente affaire.

 C’est en effet officiel, la privatisation de l’aéroport rhônalpin est effective depuis dimanche, jour de parution du décret au Journal OfficieL.

 Comme on peut le lire ci-contre, les nouveaux patrons dotés de 60 % du capital de la plate-forme aéroportuaire, y compris l’aéroport d’affaires de Bron, arrivent à un moment charnière pour prendre, jusqu’en 2047, en charge l’aéroport : tous ses clignotants sont au vert.

 Longtemps stagnant, entraîné par la chute d’Air France, pendant de nombreuses années, le trafic s’est enfin dégelé depuis l’année dernière, avec une vive accélération ces derniers mois en faisant l’aéroport français le plus dynamique.

 Le trafic s’envole

 Le changement de stratégie, l’appui affiché aux compagnies low cost, à commencer par Easy Jet, a permis au trafic de repartir fortement de l’avant.

 S’appuyant sur un réseau national, puis européen (la plupart des grandes capitales européennes sont désormais desservies), de nouvelles compagnies arrivent. Et surtout, des compagnies opérant des liaisons transcontinentales commencent à se poser sur le tarmac. Il y eut la compagnie du Golfe Emirates qui a ouvert un Lyon-Dubaï, puis cette année Air Canada.

 Cette vitalité crée une émulation : 2016 a vu également l’arrivée d’Aeroflot. Le trafic s’envole.

Les nouveaux arrivants n’auront même pas à gérer cette progression d’un trafic qui, si elle se poursuit-et rien dans la situation actuelle ne risque de la freiner- pourrait atteindre en 2017 la barre des dix millions de passagers. Une barre qui permettra à l’aéroport rhônalpin d’entrer dans le cour des grands européens. Rappelons que pour l’heure la septième région d’Europe possède un aéroport classé… 47 ème européen. Le potentiel de rattrapage est énorme.

 Programmé pour accueillir 15 millions de passagers

 En effet, l’équipe actuelle a lancé pour 180 millions d’euros un programme de grands travaux, marqué surtout par la construction d’un nouveau Terminal T1, apte à accueillir confortablement près de quinze millions de passagers.

 Reste à savoir si les nouveaux actionnaires constitués par Vinci, le n°1français du BTP, la Caisse des Dépôts et de Consignation et Predica du Groupe Crédit Agricole conserveront l’équipe opérationnelle en place, avec comme président du directoire Philippe Bernand. Rien n’a filtré pour l’instant, aucune assurance n’a été donnée, mais sauf surprise, c’est le plus probable : on ne change pas une équipe qui gagne et qui engrange les lauriers.

 Après, il faudra que le nouvel actionnaire alimente cette dynamique en débloquant les verrous qui freinent encore le développement de l’aéroport en matière de vols intercontinentaux.

 On sait par exemple qu’Emirates qui a demandé à maintes reprises de proposer un vol quotidien à ses clients, contre actuellement cinq seulement par semaine voit son dossier systématiquement bloqué par la DGAC (Direction Générale de l’Aviation Civile).

 La question d’une liaison en direction de la Chine (Pékin ou Shanghai, la capitale économique) est également sur la table. D’autres liaisons sont dans les cartons.

 D’importantes réserves foncières

 La nouvelle équipe va également se retrouver avec un autre potentiel de croissance, financièrement intéressant. L’aéroport de Lyon-Saint Exupéry est celui en Europe qui dispose des plus grandes réserves foncières, gelées pour assurer son avenir : près d’un millier d’hectares. Nul doute là aussi qu’elles seront valorisées. Reste à savoir de quelle manière.

 Aucun doute, au vu de toutes ces données, à 535 millions d’euros, les nouveaux actionnaires de Lyon-Saint Exupéry ont réalisé une très belle affaire…