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Lyon French Tech : le label, et après ?

Il vous a sans doute été difficile de passer à côté de l’information, vu le tam tam médiatique : Lyon a obtenu, en fin d’année dernière, à l’instar de huit autres villes le label French Tech.

 Un label qui, souvenez-vous, lorsqu’il avait été lancé, en avait amené plus d’un à hausser les épaules, mais dont justement la médiatisation et la mobilisation qu’il a engendré en a surpris beaucoup.

 Parmi les deux avantages que ce label procure : une forte image numérique, d’une part ; et des financements en direction des incubateurs et des accélérateurs de start-up qui ne cessent de se multiplier dans la métropole lyonnaise.

 Reste à maintenir le dynamisme engendré par cette labellisation. Il ne faut surtout pas qu’il constitue une fin en soi, mais simplement une étape.

 Encore fallait-il structurer un peu plus l’écosystème numérique lyonnais. Ce sera bientôt le cas.

 Naissance en mai prochain

 Une association dédiée à la French Tech verra ainsi le jour au cours du mois de mai prochain.

 Ainsi en ont décidé, lundi 9 mars, une quinzaine d’acteurs de l’écosystème numérique lyonnais (*) rassemblés au Grand Lyon autour de Gérard Collomb et de son équipe rapprochée (David Klimenfeld et Karine Dognin-Sauze).

 Une structure souple. Il n’est pas question « d’institutionnaliser » le mouvement au risque de le freiner, assurent les promoteurs de cette Fédération

 Un communiqué à l’issue de la réunion l’assure : « Ne se substituant à aucune des structures déjà en place, son rôle fédérateur doit permettre d’amplifier les services existants, de mieux articuler les initiatives en cours, bref de gagner en efficacité et impact, le tout au bénéfice des entreprises innovantes. »

 Tous les acteurs présents dans l’association

 Cette future structure se voudra en tout cas représentative. Tous les principaux acteurs de l’écosystème numérique devraient être présents en son sein.

 Cette association sera ainsi structurée en cinq collèges composés respectivement des entreprises, des structures accompagnant les entreprises dans leur développement (accélérateurs, investisseurs, etc.), des organismes qui fédèrent les entreprises numériques (pôles de compétitivité et clusters), et enfin, des acteurs académiques et des institutions.

 Dotée d’un salarié permanent, elle sera hébergée en centre-ville dans un lieu ouvert aux acteurs de l’écosystème, véritable « QG de campagne » de la French Tech. Ce local d’environ 100 m2 sera mis à disposition par l’opérateur Orange pendant deux ans, 1bis rue de la Charité dans la Presqu’île lyonnaise.

 Par la suite, elle rejoindra la Halle Girard dans le quartier Confluence qui deviendra, sur plus 2 000 m2, le lieu phare ou lieu Totem de la French Tech.

 Or qui dit association, dit président. Qui à sa tête ? Patrick Bertrand, directeur général de Cegid, très impliqué ?

 On le saura en mai. En attendant, cette association a, au cours de cette réunion constitutive, déroulé sa feuille de route.

 Elle tient en trois points : « promouvoir l’écosystème numérique » ; «  animer l’écosystème des acteurs de la French Tech » ; et « servir de vitrine et de porte d’entrée nationale et internationale. »

 Un dernier point sera également crucial : l’apport d’argent frais. C’est très important : le rôle du label est d’accompagner financièrement les incubateurs et autres accélérateurs de start-up. Les 200 millions d’euros dont il est doté ne serviront qu’à cela.

 Dans le même temps, sans doute l’effet vitrine, le nombre d’acteurs du capital-investissement autour du numérique ne cesse d’augmenter à Lyon.

 « La French Tech entend bénéficier du plan Juncker »…

 Une dernière piste pourrait voir le jour. « La  French Tech entend bien bénéficier du plan Juncker » : tel est le message qu’Emmanuel Macron, ministre de l’Economie, vient de transmettre au président de la Commission Européenne.

 Le patron de Bercy souhaite que parmi les 5 milliards d’euros-sur les 315 du plan de relance- une grande part soit consacrée au capital-risque du numérique.

 Mises à part quelques grandes réussites comme Blablacar ou Criteo où sont en France les grands leaders du numérique ?

 On sait en effet dans notre pays accompagner en financement les start-up au cours des premières étapes de leur vie, mais beaucoup, beaucoup moins après.

 Près de 70 % des levées de fonds supérieures à 10 millions d’euros font en Europe appel aux fonds américains !

 Assurément, Bruxelles a un rôle à jouer pour faire naître enfin les Google ou les Facebook européens. Et si, au passage, cela permettait d’abonder l’écosystème numérique lyonnais…

 (*) L’écosystème numérique de la Métropole lyonnaise : 7 000 entreprises, dont 300 à fort potentiel de croissance ; 42 000 emplois ; plus de 3 millions d’euros de levées de fonds uniquement en amorçage en 2012 ; quinze entreprises ont levées plus de un million d’euros au cours des trois dernières années ; 600 événements numériques par an ; cinq accélérateurs à start-up ; huit incubateurs ; sept espaces de coworking ; trois pôles de compétitivités et trois clusters à forte composante numérique ; deux fab labs ; un Living lab ; ainsi que six cents formations universitaires numériques recensées à l’échelle régionale.