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Très sollicités par la création de la Métropole, le 1er janvier prochain, les fonctionnaires du Grand Lyon sont actuellement sur les charbons ardents. A telle enseigne que planent des menace de grève, quelques semaines avant la grande échéance.

Les dernières négociations entrent dans le dur entre le président du Grand Lyon, son équipe et les syndicats.

Ces derniers aimeraient bien que cette fusion s’opère par le plus grand dénominateur commun : que les décisions prises en matière de salaires s’opèrent par le haut et de temps de travail par le bas, bref, aux meilleures conditions des deux collectivités.

 Gérard Collomb a fait le calcul : il en coûterait 20 millions d’euros ; et ce, pour une charge salariale globale de 223 millions d’euros. Ce qui supposerait une hausse de plus de 10 % !

« Pas question ! »

 « Pas question ! » , assure Gérard Collomb qui pourrait se retrouver avec une grève sur les bras au moment du passage du Grand Lyon à la Métropole.

A moins que les négociations finissent par aboutir : « Nous sommes à la recherche du juste équilibre », explique le futur président de la Métropole qui espère que la sagesse va l’emporter.

Rappelons que l’une des principales motivations, outre d’installer Lyon dans le top ten des métropoles qui comptent à l’échelle européenne, est de supprimer un des échelons du millefeuille administratif, avec des économies substantielles à la clef.

Si l’on n’aboutissait pas à cet objectif, cela ferait pour le moins désordre. Mais rien n’est écrit : rappelez-vous, la création des Communautés d’agglomération ou de communes avait pour but de mutualiser un certain nombre de services ; mais comme le rappelait récemment la présidente de la Chambre régionale des Comptes Rhône-Alpes-Auvergne, c’est tout le contraire qui s’est produit, avec trop souvent la création d’un échelon supplémentaire et donc coûteux.

Une autre ligne budgétaire sera observée de près lors de cette fusion Département/Grand Lyon : ce sont les indemnités des élus qui devraient être au nombre de 166 contre 162 aujourd’hui.

La grande différence : le passage du Grand Lyon à la Métropole implique le passage de la coopération intercommunale à la collectivité locale. Ce qui signifie que les futurs conseillers métropolitains seront élus au suffrage universel direct, avec création de quatorze circonscriptions.

Quelles indemnités pour les futurs élus métropolitains ?

La loi précise que leurs indemnités d’élus peuvent monter jusqu’au niveau actuel de celles des conseillers généraux, supérieures à celles que reçoivent les élus communautaires. Là encore, il faudra prendre une décision : le choix par le haut ou le statu-quo ? Il faudra trancher.

Pour l’heure, en attendant les futures élections métropolitaines,… en 2020 : que du bonus, puisque les sièges des vingt-neuf conseillers généraux élus sur ce qui va devenir le territoire métropolitain ne seront pas renouvelés. Là au moins on en est sûr : des économies à la clef.

Enfin du côté des finances, sous l’œil de la Chambre Régionale des Comptes, les arbitrages sont terminés. On sait désormais quelle partie des recettes de l’ancien Département du Rhône ira respectivement à la Métropole et au nouveau Rhône.

Très précisément, 77,80 % de 1,62 milliards d’euros ira à la Métropole, soit 1, 26 milliard d’euros.

En face, la répartition des dépenses entre la Métropole et le nouveau Département se fera à hauteur de 76,36 % en faveur de la Métropole, pour un budget de 1,43 milliard d’euros, soit 1,09 milliard.

Après : la mutualisation des services…

Pour Gérard Collomb, aucun doute « le fonctionnement de l’institution Métropole coûte moins que l’addition des deux collectivités. »

On va tout de même attendre pour en être sûr, car, ensuite, après le 1er janvier, une fois la fusion opérée, interviendra la phase la plus prometteuse en matière d’économies, celles de la mutualisation des services. Et là, encore, Gérard Collomb n’a pas fini d’entrer dans le dur. La fusion est un combat !