Toute l’actualité Lyon Entreprises

Partage de la valeur dans l’entreprise : la solution Family LIP de la société d’intérim lyonnaise qui bouscule les codes…
Sur le plan social, outre la réforme des retraites, la grande question actuellement dans notre pays est le partage de la valeur au sein de l’entreprise. Une négociation entre les syndicats de salariés et le patronat a abouti, on le sait, en février dernier à un projet d’accord national interprofessionnel dit ANI que le gouvernement assure vouloir transcrire dans notre droit social.

L’idée est de généraliser le partage de la valeur pour tous les salariés en mettant en œuvre un certain nombre leviers.

En attendant son application, un certain nombre d’entreprises ont tenté aussi de prendre la question, tellement importante en ces temps d’inflation, à bras le corps.

Tel est le cas du groupe lyonnais d’intérim, LIP (470 millions d’euros de chiffre d’affaires escompté en 2023 et 645 salariés), qui sans attendre la loi vient d’ouvrir son capital à ses salariés permanents. Et ce, plutôt largement.

Son Pdg, Fabrice Faure a décidé de « donner la possibilité à tous les salariés qui le souhaitent d’investir dans leur structure. » Et d’ajouter : «  parce qu’ils s’y sentent bien et croient en la pérennité du Groupe. »

D’ores et déjà plus de 250 salariés de l’entreprise ont acquis des actions pour un ticket moyen supérieur à 9 300 euros. Ce dont se félicite Fabrice Faure.

L’opération a déjà permis de réunir 2,2 millions d’euros.

Une nouvelle souscription sera ouverte l’été prochain. Elle vise à porter la part  d’actionnariat des salariés de la société de 3 % à 7 % du capital.

« On avait déjà essayé par deux fois, en 2012 et 2016 d’ouvrir le capital avant de renoncer, notamment devant les difficultés juridiques », regrette Fabrice Faure.

Il a donc dû embaucher une juriste, Sarra Bemekki « qui nous a aidé à finaliser le dossier ».

Et d’ajouter : Nous avons également eu recours à des avocats et avons été accompagnés par Jean-François Capeltard le directeur financier et Thierry Labalme, directeur général pour lever les contraintes. »

Bref, il fallait apparemment avoir la foi chevillée au corps pour faire aboutir cette arrivée des salariés au capital. »

Pour ce patron lyonnais, le système que, fine il a mis en place permet de mieux répartir la richesse créée par l’entreprise, mais aussi de fidéliser et d’impliquer ses équipes.

Parallèlement des cadres ont bénéficié d’actions gratuites, « mais l’imposition est plus forte », souligne Fabrice Faure.

Pour mener à bien cette opération en faveur de l’actionnariat salarial LIP a créé une société, : « LIP Family ». C’est elle qui est actionnaire de ce groupe non coté.

Chaque année, l’action de LIP Family versera un dividende, et son cours sera réévalué.

« On a déjà prévu de l’augmenter de 40 % en 2023 », a déjà annoncé Fabrice Faure.

Conclusion de Fabrice Faure : » Je crois au partage au sein de l’entreprise de valeurs morales et financières. »

Un langage en tout cas bien entendu au sein de l’entreprise.

Assurément au passage, ceci constitue un bel outil de fidélisation des salariés de l’entreprise en cette période de fortes difficultés à embaucher. Mais aussi une manière de rendre acceptable le capitalisme à une période où son autre face, en l’occurrence le capitalisme financier, est vilipendé…