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Un congrès médical géant, Isakos avec 4 300 congressistes venus du monde entier, remporté l’année dernière face à Paris et Berlin ; l’annonce du Championnat du monde de Bridge à Lyon, en 2017 ou du congrès mondial du Web, « WWW », en 2018 ; le retour au cours du mois de juillet prochain à Lyon de « Mode City », le plus grand salon français de la lingerie qui avait fait des infidélités à la Capitale des Gaules… Les signes se multiplient.

 Le marché des salons et des congrès est de plus en plus florissant à Lyon. Et les chiffres sont là pour l’attester.

 Alors que l’année dernière, encore, le marché hexagonal des salons et congrès affichait un encéphalogramme presque plat, GL Events peut se targuer d’une hausse de son chiffre d’affaires 2015, de 6 %, à 59 millions d’euros. De quoi faire pâlir d’autres villes aux ambitions en la matière toutes aussi grandes.

 Certes, l’attractivité lyonnaise grandissante, comme en témoigne la hausse du nombre de touristes et le classement TripAdvisor qui place Lyon à la 3ème position préférée des voyageurs internationaux, joue un rôle ; mais en réalité, ce résultat s’avère être aussi le fait d’une stratégie signée du patron de GL Events, Olivier Ginon.

 Qu’on le regrette comme certains ou qu’on se félicite pour l’efficacité déployée par le principal et presque unique acteur : le fait que GL Events ait réussi en quelques années à rassembler sous son aile les deux principales structures d’accueil, Lyon-Eurexpo, puis la Cité Internationale, mais aussi la Sucrière et enfin le château de Saint-Priest a permis au groupe d’événementiel de déployer une stratégie globale. Qui a fini par porter ses fruits.

 « On ne vend pas un équipement, mais une destination »

 « Quand nous rencontrons un client, par exemple, un organisateur de grand congrès, nous ne vendons pas un site comme Eurexpo, mais une destination, Lyon avec toutes ses facettes. Le client qui n’a qu’un seul interlocuteur en face de lui, apprécie », constate Anne-Marie Baezner, directrice générale des sites lyonnais de GL Events. La machine de guerre « Lyon For Events », la structure locale de la société lyonnaise qui compte 90 personnes s’avère efficace.

 Cela lui permet de mettre en œuvre des stratégies visant à distinguer Lyon des autres destinations congrès ou salons. A l’instar par exemple de petites attentions qui peuvent faire la différences auprès des organisateurs de congrès : « la Lyon Welcome Attitude », une stratégie d’accueil VIP qui permet de dérouler le tapis rouge aux congressistes dès la descente du train et qui se poursuit à l’hôtel et sur la zone de congrès ou de salon. Les congressistes aiment être chouchoutés. « Le retour, le bouche à oreilles dans notre métier est crucial », reconnaît Anne-Marie Baezner. Elle ajoute : «  ces retours en général sont plutôt favorables à Lyon, ces dernières années : ça joue… »

 Il est vrai aussi que le fait de faire partie d’un groupe possédant des salles de congrès et des grands sites d’exposition à travers le monde-une bonne quarantaine- aide aussi grâce au partage des meilleures expériences : elles profitent à la capitale des Gaules où GL Events possède son siège.

 Il faut y ajouter enfin, autre caractéristique lyonnaise soulignée de l’extérieur, plus que vécue de l’intérieur, tant elle semble désormais naturelle : le « faire ensemble » est une seconde nature. Il permet aussi bien aux élus, à la CCI, à la CGPME ou au Medef, au bureau des congrès, etc, de se fédérer autour de la démarche Only Lyon qui tourne désormais comme une horloge.

 Reste qu’il reste encore des progrès à faire, notamment en matière hôtelière et aérienne.

 Il manque un « gros vaisseau » hôtelier

 Qui dit congrès internationaux dit pouvoir amener les congressistes directement à Lyon, via son aéroport, Saint-Ex, sans escale. Et à cet égard si de gros progrès en matière de multiplication de dessertes-vingt-et-une de plus cet été-, il manque encore de grands vols européens ou intercontinentaux, vers la Scandinavie, New-York, vers l’Asie…

 Idem, en matière hôtelière. Si là aussi de gros progrès ont été réalisés avec un nombre de chambres en croissance de 25 % depuis 2012, il manque encore à Lyon un « gros vaisseau ». « Les organisateurs aiment regrouper leurs congressistes dans un grand hôtel. Cet hôtel de plus de 500 chambres manque encore à Lyon », reconnaît Anne-Marie Baezner avec pour conséquence de voir quelques congrès lui passer sous le nez.

 Bref, si les efforts engagés ont fini par payer, il ne s’agit pas pour autant de se reposer sur ces premiers lauriers. Car la concurrence en la matière est impitoyable et le moindre relâchement, comme on le constate par exemple à Marseille désormais largement distancée, se paye au prix fort…