Relocalisations en Auvergne-Rhône-Alpes : malgré des résultats, encore beaucoup de chemin à effectuer…
Fabrication de paracétamol en Isère, rapatriée en France ; une entreprise de production de brosseries et de pinceaux en Ardèche, etc., etc. Lorsque l’on égrène la liste des opérations de délocalisation dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, la liste peut paraître longue.
Ainsi, il y a un an le Conseil régional adoptait un Plan de relocalisation doté d’1,2 milliard d’euros.
« Il montre déjà des résultats plus qu’encourageants », pouvait ainsi assurer il y a peu Laurent Wauquiez, le président de la région.
La région a pu ainsi soutenir 190 projets, susceptibles de créer 5 300 emplois, avec par exemple 36 projets de relocalisation dans le Rhône, soit 1 220 emplois susceptibles d’être créés ou encore, 26 projets et 670 emplois en Isère..
L’objectif affiché par le patron de la Région : ramener 30 000 emplois industriels en Auvergne-Rhône-Alpes, en six ans.
Des efforts louables et qui ont le mérite d’exister et d’être encouragés, mais il y a loin de la coupe aux lèvres si l’on observe le phénomène de relocalisation avec plus de hauteur que la seule région.
Il y a le plan France Relance, doté de 100 milliards d’euros, le plan régional donc d’Auvergne-Rhône-Alpes et d’autres régions, mais tous concernent essentiellement des petits projets.
Les projets de grande ampleur
, aptes à rééquilibrer le poids de l’industrie de la France et de l’Europe par rapport aux USA et à la Chine, sont encore très rares.
Au classement des pays producteurs des 130 produits les plus utilisés dans le monde, l’Hexagone se classe au 18ème rang !
Aucune entreprise française se classe ainsi parmi les principaux investisseurs dans le domaine des semi-conducteurs ou des batteries électriques…
Il faut voir là, le triste constat de dizaines d’années de désindustrialisation dont on a mis trop de temps à prendre conscience.
La situation s’inverse heureusement et depuis quelques années seulement, on ouvre dans l’Hexagone plus d’usines qu’on en ferme.
Mais il y a un retard énorme à rattraper !
Pour aller encore plus vite deux pistes apparaissent nécessaires : l’innovation qui permet de gagner du temps et de reprendre le leadership. Or notre pays ne forme que 44 000 ingénieurs par an, contre… 1,5 million en Chine et en Inde.
Il faudrait enfin que l’Europe se dote d’une vraie politique industrielle collective. Même si de grands pas ont été effectués dans certains domaines comme la fabrication de batteries, il faudrait désormais accélérer si l’on ne veut pas rester à la traîne des Etats-Unis et de la Chine.
Aucun doute, la route des relocalisations sera longue. Autant avoir conscience de la difficulté du chemin qu’il nous reste à parcourir…
Photo-Lentreprise Sequens a été sélectionnée pour construire une usine de paracétamol sur la plate-forme chimique de Roussillon en Isère : elle ouvrira ses portes en 2023.