Remise des prix aux communes les plus vertueuses : quand les citoyens jouent les contrôleurs des finances locales…

Saint-Jean-d’Ardières, Champagne-au-Mont-d’Or et Francheville sur le podium, Pusignan, Oullins ou encore Lyon avec un bonnet d’âne : l’association Canol (Contribuables actifs lyonnais) a décerné ses trophées aux communes les plus vertueuses en matière de finances locales, désignant par la même occasion, celles qui le sont moins…

Intéressant et innovant, car il est encore trop rare dans notre pays qu’une association de contribuables rassemblant experts et spécialistes de la comptabilité à la retraite et citoyens interviennent dans le débat public pour stigmatiser, lorsque c’est nécessaire le mauvais usage de l’argent public.

Première évidence, l’association Canol que préside Charles Rossi, à su se rendre crédible, la plupart de ses interventions étant désormais médiatisées. Plus encore souvent d’ailleurs que celles de la Cour régionale des Comptes lorsqu’elle critique la gestion d’une collectivité ou d’un service public.

A droite, à gauche, au centre…

Les responsables de Canol tapent autant à gauche qu’à droite ou au centre, ce qui fait leur force.

On connaît leur combat contre la TEOM la (Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères), assignant régulièrement la Métropole lyonnaise, désormais Macroniste, qu’elle accuse de prélever plus de taxes que nécessaire et surtout qu’autorisé par la loi, celle-ci stipulant que les revenus de ladite TEOM ne doivent être qu’utilisés pour financer les ramassages des déchets et ne peuvent abonder le reste du budget.

Plus récemment, cette association des contribuables lyonnais a demandé l’annulation d’un marché de la Région Auvergne-Rhône-Alpes avec l’OL, car passé sans publicité et sans mise en concurrence préalable ; un marché représentant tout de même 401 950 euros TTC.
 
Canol a donc demandé au tribunal administratif de Lyon l’annulation de ce marché.

Tels sont quelques uns des exemples de la guérilla juridique que cette association mène en direction de collectivités lorsqu’elle constate leur mauvaise gestion des derniers publics.

 Cette fois Canol monte encore d’un cran en mettant en avant les collectivités les plus vertueuses, du moins celles de plus de 3 000 habitants du Nouveau Rhône et de la Métropole.

Une étude qui porte sur les budgets principaux 2016 de ces communes, passant au crible, les dépenses de fonctionnement (sept critères), la dette et la capacité d’investissement (quatre critères) et la fiscalité (cinq critères).

Des chiffres en amélioration

Premier constant plutôt positif : les chiffres en général sont en amélioration face à l’étude similaire de 2012 qui permet des points de comparaison, tant dans la Métropole que dans le Nouveau Rhône.

 « Notre objectif est de permettre aux citoyens de connaître d’un œil objectif la situation financière de leur commune », explique Charles Rossi, le président de Canol.

Qui ajoute : « L’autre objectif est de permettre aux élus de connaître les points sur lesquels une amélioration est souhaitable. » Il ne s’agit donc pas seulement de taper sur les doigts des élus, mais de les encourager à mieux gérer…

 A cette aune, donc des communes comme Saint-Jean-d’Ardières (meilleure note avec 15,4), Champagne-au-Mont-d’or (15,2) ou Francheville (15) sortent du lot.

Certes, la taille et les contraintes ne sont pas les mêmes, mais à l’aune de tous ces critères, des communes comme Lyon (7,2 contre 10,5 en 2012), Vénissieux (7,9 contre 8 en 2012), voire dans une moindre mesure Villeurbanne (11 contre 15,5 en 2012) ; ou encore Pusignan (5,5 contre 14 en 2012), se situent plutôt parmi les communes en queue de peloton en matière de gestion publique.

 Bref, on peut regretter que d’autres départements n’aient pas ce type d’associations qui indubitablement participent à la vie démocratique et illustrent sans doute une nouvelle façon d’appréhender la politique en se donnant des moyens de mener une vraie expertise… Que mille Canol naissent sur nos territoires !