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Son siège mis en vente à Confluence, à nouveau des motifs d’inquiétudes autour de l’avenir d’Euronews à Lyon

C’est un vieux serpent de mer, heureusement jamais concrétisé jusqu’à présent qui ressort la tête hors de l’eau du Rhône : celui d’un départ de Lyon de la chaîne d’information européenne Euronews à Lyon depuis 1993 et à Confluence depuis 2015. Notre confrère « Le Monde » annonce en effet la vente de son siège, le fameux cube vert fluo qui en a fait l’une des attractions du quartier d’affaires et des médias.

Il est vrai avec sa forme pour le moins originale, un cube vert fluo de six étages revêtu de résine métallique et évidé par deux grands vortex pour amener la lumière à l’intérieur, conçu par les architectes stars Jakob & Macfarlane, ce siège basé dans le quartier de la Confluence joue la carte de la modernité.

Illustrant avec cette couleur acidulée l’ambition d’une chaîne qui se voulait à sa création le pendant de l’américaine CNN.

Son histoire, du fait de son mode de création s’est révélée compliquée et pas toujours à l’aune des ambitions mises en avant à l’origine.

Mise sur orbite par l’UER publique

Il faut en effet rappeler qu’Euronews a été mise sur orbite à l’origine par l’Union Européenne de Radiodiffusion (UER), une structure qui regroupe vingt chaînes publiques européennes dont France Télévisions. Une naissance qui s’est faite dans la douleur, vu le nombre de parrains…

Mais qui a permis à Lyon d’obtenir de haute lutte l’installation de la chaîne à Lyon en 1993, face à deux villes concurrentes, Munich en Allemagne et Valence en Espagne ; avant la migration donc de son siège à la Confluence en 2015 qui a donné lieu à une belle inauguration.

Il est vrai aussi que l’histoire d’Euronews, chaîne qui diffuse en treize langues n’a pas toujours été un long fleuve tranquille, son équilibre économique s’avérant compliqué à trouver depuis que l’entreprise est devenue essentiellement privée.

En effet l’UER s’est progressivement désinvestie de son bébé, amenant l’entreprise à trouver de nouvelles sources de financement privées. En faisant notamment le choix de se tourner vers des contrats commerciaux signés avec plusieurs pays, dont des Etats arabes du Golfe, ce qui peut se révéler un comble pour une chaîne qui se veut européano-européenne.

Un nouvel actionnaire

Autre étonnement, au cours de sa récente histoire, dans cette quête aux financements privés, elle a eu pour actionnaire majoritaire le milliardaire d’origine égyptienne Naguib Sawiris, implanté dans les télécoms qui lui avait injecté 35 millions d’euros, lui donnant alors les moyens de ses ambitions.

Or, changement d’actionnaire et retour en Europe : Euronews appartient désormais majoritairement, depuis le mois de juillet, au fonds d’investissement portugais Alpac Capital qui gère un fonds de 500 millions d’euros. Un fonds qui lors du rachat de 88% des parts de Naguib Sawiris entendait affirmer « l’ADN européen unique » de la chaîne.

Bref, tout ceci ne favorise pas un ancrage lyonnais pourtant de longue date, ce qui nourrit les inquiétudes des journalistes parmi lesquelles figure donc la vente annoncée du superbe siège d’une chaîne qui compte à ce jour 500 salariés.

« Le Monde » précise par ailleurs que « le déménagement total ou partiel du siége vert fluo de la Confluence dépendra de l’acquéreur » ; mais « que rien n’est tranché à ce stade ».

Rien de bien engageant en tout cas. A suivre…