Toute l’actualité Lyon Entreprises

Une grande absente de cette pré-campagne électorale : la dette…

Ce n’est pas moi, mais Didier Migaud, Socialiste et ancien président de la Métro grenobloise qui le dit de son fauteuil rouge carmin de président de la Cour des Comptes qu’il est depuis le début du quinquennat.

 « Le redressement de nos comptes publics est encore loin d’être acquis et nos finances publiques sont encore fragiles et vulnérables », a t il lancé, jeudi dernier, lors de la rentrée solennelle de l’Institution de la rue Cambon à Paris.

 Le déficit public après cinq ans de présidence de François Hollande est de 3,3 % en 2016, « soit d’un point supérieur à celui qui serait nécessaire pour stabiliser la dette publique ».

 La dette, parlons-en justement. Elle frôle désormais les deux mille milliards d’euros et n’a jamais cessé de s’alourdir, mois après mois. Or, ni les arbres, ni les dettes ne montent jusqu’au ciel.

 Cela ne s’est pas senti ces dernières années du fait des taux d’intérêt historiquement bas, voire même parfois négatifs : du jamais vu ! « Quarante pour cent de la réduction du déficit intervenue depuis 2011 était due à la baisse des taux d’intérêt », souligne ainsi le président de la Cour des Comptes.

 Mais la fête est désormais finie. Et la remontée des taux d’intérêt qui a déjà débuté et qui devrait s’accélérer avec l’arrivée de Donald Trump pourrait bien, tel un nœud coulant, commencer peu à peu à étrangler le budget de la France.

 Le déficit, tel un nœud coulant…

 Autre inquiétude : on l’oublie, mais le Brexit pourrait bien amener la fin de la diminution constatée ces dernières années de la participation française au budget européen. Elle n’est pas gravée dans le marbre et avec le départ de la Grande Bretagne, l’effet inverse pourrait bien se produire, étranglant un peu plus le budget.

 N’oublions pas, ce qu’a également souligné le président de la Cour des Comptes, les dépenses accrues en matière de sécurité, nécessaires dans le monde troublé dans lequel nous évoluons.

 Or que voit-on, qu’entend-t-on ? Des candidats qui placent tous allègrement au dernier plan les contraintes budgétaires, qui se fichent comme d’une guigne des engagements européens, qui évoquent un revenu universel qui coûterait selon les estimations entre 80 et 300 milliards d’euros…

 Bref, des candidats qui sont en train de faire rêver Marianne pour mieux, une nouvelle fois, probablement la décevoir amèrement à l’épreuve du pouvoir…

 C’est ignorer l’intelligence collective des Français qui sont à même d’entendre un discours de vérité. Ils ne sont pas dupes, mais quel sera le candidat à même d’accepter de regarder la vérité en face et de ne pas nous bercer d’illusions.

 C’est vrai après les années de crise, les Français ont sans doute besoin de rêver un peu. Mais pas aveuglément.