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Une reprise annoncée plus forte qu’ailleurs : les atouts d’Auvergne-Rhône-Alpes pour rebondir

Pour la première fois depuis le début de la crise sanitaire, le mot “reprise” apparaît dans le vocabulaire de l’Insee. Un premier signal intéressant alors que la pandémie décroît dans notre pays et que les vaccinations s’accélèrent. L’atout de la région est à la fois la forte présence de l’industrie dont le rebond est confirmé et par la grande variété des différents pans de l’économie régionale. Cette reprise pourrait ainsi être plus forte en Auvergne Rhône-Alpes qu’ailleurs avec des conséquences positives sur l’emploi comme l’escomptent déjà Pôle Emploi et l’Apec.

C’est un chiffre surprise. Malgré le 3ème confinement, 57 300 nouveaux emplois ont été créés depuis le début de l’année en France, notamment dans le tertiaire marchand, l’industrie et la construction, selon l’Insee.

C’est vrai en quinze mois, comme le montrent les sondages, les Français ont été échaudés par les épisodes de confinement/déconfinement. Ils vivent le troisième et n’y croient encore qu’à moitié, beaucoup craignant encore une 4ème vague de la pandémie pour cet été.

Elle est possible bien sûr, la pandémie nous ayant habitué à de mauvaises surprises, mais il ne faut pas oublier que la vaccination est en train de changer profondément la donne.

A ce jour, 28 % des Français (dont 12,5 % ont bénéficié d’une double dose) ont été vaccinés et ont développé des anticorps. Si l’on rajoute les 20 % des Français qui aysmptomatiques ou non ont été touchés par le virus, on arrive à près de 50 % des Français qui devraient être épargnés par la Covid-19 et lui font barrage.

Un calcul qui semble payant car depuis une dizaine de jours, la pression tant hospitalière que celle concernant les réanimations (désormais sous la barre des 5 000 patients) ne cesse de diminuer. A un rythme trop lent, certes, mais régulier, ce qui illustre le mécanisme mise en place. La vaccination qui de surcroît est en passe de s’accélérer, semble gagner mètre après mètre la course engagée avec le virus.

Bref, les planétes semblent enfin bien alignées pour que la reprise économique soit effective. Et à cet égard comme vient de le prouver une note de l’Insee, la région semble bien placer pour repartir de l’avant et retrouver son niveau économique d’avant crise. Une région qui au cours des crises précédentes nous a d’ailleurs toujours habitué à repartir pous vite que les autres, après être tombée plus bas…

L’industrie tire les investissements

L’explication : son socle industriel qui fait d’elle la première région industrielle de France. Or les chefs d’entreprise du secteur disent vouloir augmenter leurs investissement de 10 % cette année, après un recul de 12 % en 2020. Ce qui signifie que l’on se rapprocherait dans ce secteur du niveau de 2019.

Mieux encore, le rebond de l’investissement serait important dans la fabrication de biens d’équipement, fortement présente en Auvergne-Rhône-Alpes, avec une croissance desdits investissements de 27 % ! L’augmentation serait nettement moindre en revanche dans les matériels de transport : 7 % d’augmentation seulement.

Si le niveau des investissements projetés des industriels est au plus haut, désormais, ces derniers se heurtent néanmoins à deux goulots d’étranglement : la pénurie de certains composants et matériels, ainsi comme le rappellent Pôle Emploi et l’Apec, des difficultés à trouver les bonnes compétences, mais çà, ce n’est pas nouveau !

Un bon point : le PIB national était déjà en positif malgré le couvre-feu et les restrictions au cours du 1er trimestre 2021 : + 0,4 %.

Au 2ème trimestre, début de lente sortie du confinement par étapes, selon l’Insee, la croissance devrait être aussi “faiblement positive, autour d’un quart de point”.

Ce qui nous ménerait à un acquis de croissance à la fin du premier semestre 2021 de 4,25 %, c’est-à-dire la hausse du PIB sur l’année si l’activité ne progressait pas au second trimestre.

Au total donc, l’Insee comme la Banque de France tablent sur un rebond a minima de l’ordre de 5 % sur l’ensemble de l’année, voire un peu plus si les Français utilisent leur bas de laine de plus de 120 milliards d’euros amassé pendant la crise.

La capacité de rebond sous-estimée ?

L’incertitude est en effet aussi là : quelle va être la consommation des Français, si les dépôts de bilan ne succèdent pas aux dépôts de bilan, si les créations d’emplois restent à la hausse, ils pourraient être tentés de dépenser. A commencer dès le 19 mai, en étant attablés aux terrasses des restaurants…

Bref, on pourrait se rapprocher en fin d’année plus très loin du niveau de PIB de l’avant-crise.

A la mi-2020, lors du premier déconfinement les experts avaient sous-estimé la capacité de rebond de l’économie française.

Et si c’était une nouvelle fois le cas ?