ZFE, la pacification ? Après les deux ans de délais supplémentaires, de nouveaux gages donnés aux entreprises
Vue comme un casus belli, susceptible d’amener des révoltes façon Canuts, la ZFE serait-elle en phase de pacification ?
D’abord, à la surprise générale, Bruno Bernard, le président de la Métropole a annoncé récemment , dans une interview à la Tribune de Lyon, un délai supplémentaire de deux ans, plutôt bien reçu.
L’interdiction des véhicules Crit’Air2 (diesels les plus récents) a ainsi été reportée du 1er janvier 2026 au 1er janvier 2028.
Mais ce n’est pas tout, ce grand pas vient d’être suivi récemment de petits pas de la part de la Métropole.
Le processus a été engagé avec la création d’un « comité économique de suivi de la ZFE » où l’on retrouve autour d’une même table les acteurs économiques et les représentants de la Métropole.
« Qualité de l’air et dynamisme économique »
Chacun des termes a son importance. « Conscients de ces impacts, la Métropole de Lyon et les représentants des entreprises du territoire s’engagent pour concilier qualité de l’air et dynamisme économique », est-il désormais précisé d’une même voix.
Ce comité économique de suivi de la ZFE a pour but « de maintenir un dialogue régulier et d’anticiper les risques et les opportunités qui se présenteront ».
Les chefs d’entreprises se sont ainsi, en particulier, « inquiétés du manque de disponibilité des solutions Crit’Air 0 et Crit’Air 1 pour certaines catégories de véhicules ; mais aussi de l’insuffisance d’infrastructures de recharge (électriques et bio-GNV) et de la difficulté de certaines entreprises pour investir dans des voitures ou des véhicules décarbonés».
En réponse et se voulant désormais à l’écoute, Bruno Bernard et l’ensemble de l’exécutif métropolitain assurent ainsi qu’ils « ont décidé d’introduire plusieurs ajustements au dispositif définitif, qui seront soumis au conseil de Métropole du 26 juin 2023. »
On y trouve ainsi une adaptation de la proposition de périmètre étendu ; ainsi qu’une dérogation facilitant l’amortissement des véhicules Crit’Air 2 selon leur typologie.
Ouverture
Est aussi prise en compte, « la simplification et l’évolution des régimes de dérogations en faveur des différentes catégories de véhicules professionnels, afin d’assurer la transition en l’absence d’alternatives accessibles aux professionnels ».
Autre ouverture mise en avant : la création temporaire d’une dérogation « petit rouleur » pour les véhicules Crit’Air 2, entrant occasionnellement dans la ZFE.
S’y ajoute enfin « l’amélioration des conditions de stationnement des professionnels au sein de la ZFE, notamment à travers la création d’aires de livraison et de facilités de recharge électrique. »
En retour, la Métropole demande aux acteurs économiques de mener « une action d’information et de sensibilisation aux enjeux et dispositifs de la ZFE, ainsi qu’aux nouvelles pratiques de mobilité vertueuse ». Une action qui devra passer par la mise en place de conseillers dédiés sur le terrain, des chambres consulaires.
Et enfin Bruno Bernard demande aux acteurs économiques de faire remonter à chaque fois à la Métropole « les points de blocage » qui ne manqueront pas survenir, n’en doutons pas…
Cela sera-t-il suffisant pour pacifier véritablement la mise en place de cette ZFE, déjà opérationnelle, rappelons-le mais qui va se durcir au fil des années ?
Possible. Un premier progrès en tout cas : on se parle et on s’écoute.
S’il existe bien une certitude c’est que cette ZFE ne pourra pas être mise en place de manière conflictuelle…