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Le gaspillage de l’eau en France devient un problème à éradiquer et à prendre en compte dans le cadre de la transition écologique, voulue notamment par le Gouvernement. C’est le message fort que souhaite faire passer Michel Réguillon, le président du syndicat des Canalisateurs du Sud-Est.

L’eau, pour qu’elle soit consommable par tous les citoyens, il faut doubler le renouvellement des réseaux, si on veut laisser à nos générations futures quelque chose qui fonctionne.

Michel Réguillon

Avec 124 entreprises, dont 90% ont moins de 250 salariés – 84 en Rhône-Alpes et 40 en Provence Alpes Côte d’Azur-Corse – les entreprises adhérentes des Canalisateurs du Sud-Est sont spécialisées dans la pose et la réhabilitation de canalisations d’eau potable, d’eaux usées, d’irrigation et de gaz.

Les Canalisateurs représentent la deuxième activité des Travaux publics (17%), derrière l’industrie routière. En Rhône-Alpes et PACA, l’activité Adduction d’eau-Assainissement représente un chiffre d’affaires de 1,589 milliard € en 2021 (2/3 en Rhône-Alpes, 1/3 en PACA-Corse) pour un total de 9 500 salariés.

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Retranscription de l’émission

Bonjour à toutes, bonjour à tous et bienvenue cet Entretien ECO hebdomadaire va être consacré à un problème récurrent dont on parle finalement que très peu dans les médias généralistes, à savoir les problèmes liés à l’eau. Et pour se faire je reçois aujourd’hui Michel Réguillon

bonjour, vous êtes le président des Canalisateurs Sud-Est. En quelques mots, quels sont vos métiers ou votre métier ?
alors, notre profession et notre syndicat regroupe toutes les entreprises qui réalisent des travaux sur les réseaux d’eau,

d’assainissement, de gaz et de chauffage urbain. Alors sur l’ensemble du territoire national, ça représente 6,5 milliards d’euros d’investissement chaque année, sur Rhône-Alpes, ça représente environ 1 milliard d’euros chaque année. Donc des chiffres colossaux…

[…]

 

L'intégral

C’est des chiffres colossaux. En face de ça bien sûr on a des on a des entreprises. Aujourd’hui on a 350 adhérents national et sur le quart Sud-Est, le syndicat que je représente, on a 130 adhérents. Et sur AuRA ? On en a environ 85 adhérents ce qui représente environ 6000 salariés. Vous avez, alors l’actualité de l’eau on en parle régulièrement surtout cet automne, il pleut, il pleut, comme on dit mais bon ça fait pas tout, au printemps dernier le président de la République avait annoncé un plan eau important ambitieux mais aujourd’hui vous tirez la sonnette d’alarme pourquoi ? Alors je ne tire pas la sonnette d’alarme exactement. Effectivement, on on a eu la chance d’avoir un plan eau du gouvernement depuis de longues années notre syndicat professionnel met en avant le le fait qu’on est en déficite de renouvellement de conduite ce déficit il se traduit par des fuites importantes sur nos réseaux aujourd’hui on a environ entre l’eau qui est pompée et qui est acheminée il y a environ 25 % de fu dans les tuyau et canalisation et on a que 75 % qui arrivve au robinet desabonnés donc nous c’est une situation qu’on met en avant depuis très longtemps euh jusqu’à présent on était dans un pays où on avait pas de problème d’eau h donc le fait qu’on est 25 % de perte euh finalement c’était pas très important h les canicules qu’on a vécu récemment 2022 2023 nous ont montré qu’on était parfois et sur des secteurs géographiques bien précis en déficit de ressources en N donc quelles sont les solutions vous j’imagine que vous avez en tête des solutions qu’il faudrait mettre en place bien sûr qu’il y a des solutions alors dans le plan haut du gouvernement il y a beaucoup de choses qui sont positives et euh c’est pour ça que je dis je je suis pas en train de dire ce n’est d’alarme je suis en train de dire que 2024 risque de pas être au rendez-vous des enjeux qu’il y a actuellement des enjeux non plus du discours du président de la République en en mettant en avant la problématique de l’eau et des ressources en eau parce que bien souvent entre les discours et les actes et bien il y a un temps et ce temps c’est la mise en place des projets c’est le déclenchement des projets c’est la mise en place des financement et donc en face de ça et bien il y a il y a un délai qui court alors c’est la question que j’ai vous poser est-ce que c’est qu’une question d’argent ou est-ce que c’est aussi une une question de prise de conscience finalement alors la prise de conscience elle a eu lieu depuis 2019 on a eu la chance d’avoir les assises de l’eau en 2019 ça planté le le décor et à partir de ce moment-là on s’est rendu compte qu’il fallait œuvrer pour la préservation des ressources en N on a eu derrière le covid en 2020 et euh l’Agence de l’eau qui est qui est l’organisme d’état qui qui régit et qui donne la politique de l’eau sur le territoire avait mis en place un plan ce qu’on appelle de rebond et de relance où sur lequel ils avaient investi massivement environ 200 millions par agence sachant qu’ a quatre agences sur le territoire national ça représente grosso modo 800 millions aujourd’hui le plan haut du gouvernement c’est 180 millions pour l’ensemble du territoire donc on se rend compte qu’il est en de ça de ce que l’on aurait besoin pour redynamiser ces renouvellements de réseaux dans notre région le cas j’imaginis similaire quels sont les chiffres les chiffres sont les mêmes en fait de partout sur le territoire euh après ils sont un peu différents entre collectivité et on va dire dans une même région comme en région ronalpe on a des grandes collectivités qui porte le un bon rendement du réseau c’est le cas à Lyon c’est le cas à Grenoble c’est le cas à Valence h mais on a tout un tas de réseaux qui sont dans les campagnes dans le monde rural et là c’est pas le cas c’est pas le cas c’est que on s’voit autre sa voix iser c’est plus compliqué je je je je veux pas stigmatiser des départements plutôt que d’autres mais c’est c’est plutôt les c’est plutôt les tailles des des EPI des EPCI pardon qui ont à charge ces ces c’est comment ces compétences euh plus les EPCI sont importantes plus ils ont des servic compétent plus ils mettent en place des plans pluannuels d’investissement et plus ils vont agir sur ces taux de rendement ou taux de de fuite de leur réseau vous avez aussi dans vos dans vos professions aussi un large volet sur la transition écologique comment comment concrètement aujourd’hui ça s’opère dans vos métiers alors je fais un petit rappel sur la transition écologique ce qu’il faut savoir aujourd’hui c’est que on a un objectif 40 % d’émission de CO2 en 2030, 50 % des les émissions de CO2 sont la cause de de l’usage des infrastructures et nous on est un syndicat de spécialité des travaux publics nous on construit ces infrastructures donc euh le l’objectif en fait c’est de construire des infrastructures qui soient meilleures un exemple en en particulier depuis maintenant 2 ans la politique sur le Grand Lyon a été de mettre en place des modes doux et de mettre en route des tramway les conséquences c’est que sur sur la métropole de Lyon on va avoir énormément de travaux de renouvellement de réseaux mais qui sont dusû à la l’installation de ces modes dou et l’installation on va dire de cette décarbonation au niveau national h donc ça va plutôt dans le bon sens ah bien sûr puisque euh on a fait une étude au niveau des travaux publics en général et on considère que mettre en place les modes doux mettre en place les les énergies qui sont on va dire bac cararbone c’est doubler les investissements en travaux publics sur les 8 ans qui viennent un petit mot pour terminer sur l’emploi sur la formation est-ce que vous êtes aujourd’hui parmi les professions en tension comme on dit ou est-ce que recruter former c’est quelque chose de facile alors bien sûr non on a un besoin évident de de de personnel je vous l’ai dit tout à l’heure c’est c’est 6 à 8000 salariés sur la région enalpe sur ces 6000 à à 8000 salariés on a environ 600 à 1000 apprentis ouais donc on a quasiment un taux entre 5 et 10 % d’apprentissage euh ce sont des des écoles qui vont des des des salariés de terrain jusqu’aux ingénieurs en apprentissage on a un besoin aujourd’hui sur la région ronalp dans les travaux publics en général un besoin de 3000 salariés entrant dans la profession chaque année chaque année ouais donc on a un besoin évident et donc on est en train de travailler en permanence sur comment attirer les jeunes dans notre profession on a d’ailleurs un projet récent d’essayer de faire un kit numérique qu’on pourrait donner à toutes les écoles à tous les collèges à tous les lycées un kit numérique qui pourrait expliquer notre profession en film pour pouvoir attirer le maximum de personnes dans notre métier puis c’est sont des métiers qui font sens c’est un petit peu ce qu’on recherche aujourd’hui non bien sûr ce sont des métiers qui font sens c’est des métiers qui font sens parce que aujourd’hui tout le monde ouvre le robinet et tout le monde va dans les sanitaires le problème c’est qu’on s’en rend pas compte quand tout fonctionne c’est naturel et le jour où il y a un petit problème c’est une montagne c’est une montagne voilà et pour pour finir ce que je voudrais dire c’est que vous m’avez parlé tout à l’heure de solution je crois que la meilleure des solutions ce serait une fois pour toutes que le prix de l’eau soit le vrai juste prix de l’eau et que ce soit pas un prix électoral mais que ce soit un vrai prix qui prenne en considération euh à la fois le les usines qui vont pomper et qui vont acheminer le traitement de l’eau pour qu’il soit consommable par tous nos citoyens le renouvellement de ces réseaux puisqu’il faut le doubler si on veut laisser à nos générations futures quelque chose qui fonctionne. Quelque chose qui fonctionne, ça sera le mot de la fin.

Merci à vous Michel Réguillon, merci encore. Merci à vous de nous avoir suivi. Vous pouvez bien sûr retrouver cette émission sur notre site internet sur nos réseaux sociaux et bien sûr sur notre chaîne YouTube d’ici là passez une bonne fin de journée à l’écoute de Lyon Entreprise. A bientôt.