Loïc Liétard prend la présidence du pôle de compétitivité Minalogic : « STMicroelectronics est bien décidé à s’impliquer beaucoup plus »
Après Eric Pilaud (Schneider Electric), à sa création en 2006, puis Philippe Delorme (Schneider, également), Loïc Liétard, 48 ans, un X, membre du top management de STMicroelectronics, responsable de la stratégie, devient le troisième président du pôle de compétitivité mondial, Minalogic (Grenoble) consacré aux nano-technologies, à la micro-électronique et au software embarqué.
Parisien de naissance, le nouveau président de Minalogic est passé par l’X. Il est également titulaire d’un diplôme en microélectronique de l’université d’Orsay et diplômé du MBA de la Columbia University de New York.
Basé au siège de STMicroelectronics à Genève et habitant Grenoble, le nouveau responsable du Pôle est vice-président de St-Microelectronics. Il en est le responsable de la stratégie et a donc de ce fait un regard important sur la recherche et l’innovation.
Entré en 1985 chez Thomson Semiconducteurs, l’une des sociétés qui deviendra par la suite STMicrolectronics, Loïc Liétard y a effectué une carrière particulièrement brillante.
Après avoir travaillé dans les domaines du marketing et de la gestion de la Recherche & Développement, il est nommé Directeur des laboratoires de la division « Advanced Systems Technologies » de ST aux Etats-Unis en 1999.
Quatre ans plus tard, il devient directeur général de la division Terminaux Cellulaires de ST, avant de diriger la division Processeurs d’Application qui a commercialisé le processeur multimédia portable de pointe Nomadik.
En 2006, Loïc Liétard est à l’origine du partenariat R & D de ST avec IBM, ainsi que de la création de deux co-entreprises : Numonyx, une société commune entre ST et Intel, dédiée aux mémoires flash ; ainsi que ST-Ericsson qui réunit les activités sans fil de ST, NXP et Ericsson.
La présence d’un haut responsable de ST à la tête du pôle de compétitivité mondial ne doit rien au hasard. « Ma présence à la présidence du Pôle illustre l’intérêt grandissant de STMicroelectronics pour Minalogic. Nous entendons nous impliquer encore plus dans ce pôle dont nous avons été l’un des initiateurs, c’est très clair », explique Loïc Liétard.
L’autre raison de l’implication plus grande de ST dans Minalogic est conjoncturelle. « Il existe des vagues dans le secteur des semi-conducteurs qui, régulièrement, pénètrent des secteurs économiques supplémentaires. Actuellement, les semi-conducteurs se développent dans les domaines de la médecine et de l’environnement. Or, ce sont des thèmes fortement développés par Minalogic », constate le nouveau président du Pôle.
Enfin, du côté de STMicroelectronics, on a pris conscience du poids grandissant du Pôle dans l’écosystème mondial de l’innovation. «Actuellement Minalogic finance pour 500 millions d’euros de projets. Ce qui, avec l’abondement privé représente près d’un milliard d’euros de Recherche & Développement, ce qui est considérable! », se félicite le responsable de la stratégie de ST.
Selon lui, « le Pôle a déjà provoqué un ancrage plus important sur le territoire rhônalpin d’un certain nombre de sociétés. On a même vu une multinationale américaine débarquer à Grenoble alors qu’elle n’y était pas présente parce qu’elle a pris conscience du rôle du Pôle de compétitivité à l’échelon international et que c’était ici qu’il se passait quelques chose ! »
Pour autant, selon Loïc Liétard, « si le Pôle est véritablement devenu attractif, en matière de Recherche & Développement, la durée qui s’impose permettant de constater si oui ou non on a mis le doigt sur le bon filon de développement est de dix ans. Il va falloir attendre encore un peu pour constater si la réussite commerciale est au bout. »
Pour autant, le patron de la stratégie de ST est bien décidé de mettre les réseaux de STMicroelectronics au service de ses partenaires de Minalogic et notamment des PME : « Nous entendons introduire à chaque fois que cela s’avérera possible nos partenariats de Minalogic, auprès de nos clients .»
Les thèmes de recherche développés par Minalogic lui semblent-ils tous pertinents ? « Le Pôle travaille autour de la micro-électronique et du software embarqué. C’est un thème très vaste. La Pôle a identifié deux grandes directions : le monde de l’énergie et celui de la santé. Tout autour de la micro-électronique, il existe de nombreux projets liés à l’enrichissement de cette chaîne de valeur. J’aimerai aussi mettre en évidence un autre thème sous-jacent qui est celui de l’interface entre l’homme et la machine. Or si l’on regarde de près, il existe entre 150/160 projets autour de celui-ci au sein de Minalogic, constituant un vrai fil conducteur qui n’apparaît pas encore suffisamment. »