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Capital investissement : la réussite du modèle Siparex

Les rangs se sont clairsemés l’année dernière dans le domaine du capital-investissement destiné à abreuver en capitaux frais les sociétés non cotées, essentiellement des PME. De nombreuses banques qui y voyaient un nouvel eldorado rentable ont, avec la crise, quitté le secteur sur la pointe des pieds.

Dans le paysage d’après crise, parmi les survivants, on distingue encore mieux la société lyonnaise de capital-investissement Siparex (85 personnes pour un groupe de dimension nationale et internationale avec une forte présence sur le bassin méditerranéen) qui est toujours là et qui a fort joliment traversé la récession.

Pour preuve : Le montant de ses investissements a progressé l’année dernière de 28 % à 53,2 millions d’euros par rapport à 2008. Les cessions sont d’un niveau équivalent (45,6 millions d’euros), tandis que les plus-values brutes (22,6 millions d’euros) sont en hausse de 18 %. Mieux encore, avec 200 millions d’euros dans ses caisses, Siparex « se retrouve en cette période de reprise en position favorable pour répondre aux besoins en fonds propres, toujours croissants, des PME », assure Bertrand Rambaud, son président.

Ce dernier a repris la barre de la société qui, au plus fort de la crise, en juillet 2009, s’est aussi payé le luxe d’une transmission de témoin, Dominique Nouvellet, le créateur de Siparex, il y a 32 ans, passant le manche à Bertrand Rambaud. Et ce, à travers une nouvelle gouvernance traduite par un directoire de quatre membres (Benoît Metals, Denis Rodarie, Paul Tholly et Nicolas Eschermann). Dominique Nouvellet reste dans le groupe tout en prenant du recul : il dirige désormais Siparex Associés.

Siparex a donc démontré au cours des 24 derniers mois sa capacité à traverser les turbulences économiques. Mais quel est justement le modèle Siparex ? Pour Bertrand Rambaud, ses deux cents apporteurs de fonds (institutionnels, familles d’industriels et souscripteurs internationaux) ont pour caractéristique de demander certes un rendements d’un bon niveau pour leurs capitaux, mais rien de délirant : « un multiple de deux pour les investisseurs, quelque soit le cycle économique », décrit Bertrand Rambaud. Minoritaire au capital des entreprise, Siparex a pour autre caractéristique d’être proche des chefs d’entreprise et de les accompagner, même dans les moments difficiles.

Contrairement à certains de ses confrères, Siparex n’a pas, en outre, joué à fond la carte LBO (achat d’entreprise avec effet de levier) dont les effets pernicieux se font sentir en cette période de crise, saignant financièrement les entreprises qui en sont l’objet.

Pour Bertrand Rambaud : « Notre modèle est robuste ce qui nous a permis de résister et d’avoir du cash au bon moment en cette sortie de crise. » Fort de ses moyens, Siparex se verrait bien en fédérateur de fonds et cherche à développer des partenariats, à mettre en place des rapprochements avec d’autres confrères qui se retrouveraient quelque peu esseulés.

Proche des chefs d’entreprises, des territoires où il est installé, le Groupe Siparex a même innové pour se mettre au diapason de la crise en créant, l’année dernière, en Franche Comté un fonds de 4,5 millions d’euros, baptisé « Défis 2010 » et destiné aux entreprises ayant des difficultés « conjoncturelles et surmontables ». « Un essai qui pourrait être transformé en Rhône-Alpes ou ailleurs », n’exclut pas le président du directoire.

Cette démarche est susceptible de valoriser l’image du groupe, mais peut aussi se révéler fort rentable, sachant que les entreprises en retournement peuvent, une fois remises sur pied, retrouver de belles valorisations…

Photo : Prenant la tête d’un directoire, Bertrand Rambaud a succédé en juillet 2009 à Dominique Nouvellet à la barre de Siparex.