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Record pour une start-up lyonnaise : Poxel lève 16 millions d’euros

Parmi les pépites recelées par l’incubateur d’EM.Lyon figure une société biotech qui vient de réaliser une levée de fonds record pour un premier tour de table, en l’occurrence 16 millions d’euros : Poxel, alors qu’elle ne réalise encore aucun chiffre d’affaires ! Cette entreprise lyonnaise créée par Thomas Kuhn, un ancien de Merck Serono, développe des composés prometteurs dans le diabète de type 2, un gros marché au niveau mondial. Elle propose des produits dont la maturité est déjà bien avancée : une des raisons qui ont convaincu un fonds d’investissement mené par Edmond de Rothschild.

« Spin-off » qui signifie en français pousse ou rejet, est un terme anglais désignant dans l’univers économique, une entreprise née de la scission d’une société plus grande.

Dirigée par Thomas Kuhn, un ancien de la Big Pharma Merck Serono, Poxel constitue un des nombreux spin-off que secrète le secteur. Merck Serono voulait se dégager d’un portefeuille de produits déjà en développement pré-clinique ou clinique dans le traitement du diabète de type 2 : Thomas Kuhn a ainsi quitté Merck-Serono en compagnie de quatre autres co-fondateurs, tous issus de la société pharmaceutique pour migrer dans l’incubateur d’EM.Lyon (*).

L’incubateur a accompagné l’entreprise depuis son lancement qui a bénéficié de son soutien pendant la phase, toujours complexe, de la levée de fonds.

Ceci explique que même si Poxel ne réalise encore aucun chiffre d’affaires, les produits proposés par cette société de sept salariés sont dans une phase de maturité avancée : déjà en développement pré-clinique ou clinique dans le traitement du diabète de type 2 qui représente 90 % de l’ensemble des formes de diabète.

Ceci explique pourquoi cette start-up a réussi à lever 16 millions d’euros grâce à un fonds d’investissement mené par Edmond de Rothschild Investment Partners et et dans lequel on trouve un autre fonds, InnoBio, géré par le fonds CDC Entreprise, ainsi que Crédit Agricole Private Equity.

L’importante levée de fonds qui vient d’être finalisée servira à poursuivre le développement de deux molécules reposant sur des mécanismes d’action différents.

La plus avancée, l’Imeglimine, premier représentant d’une nouvelle classe d’antidiabétique oraux, a déjà fait l’objet d’essais cliniques de phase un et deux sur une centaine de patients ; ce qui a permis de valider l’efficacité et la sécurité de la molécule. Le lancement de ce traitement est prévu à partir de 2015.

Une deuxième molécule plus innovante encore, agissant sur les déséquilibres des lipides dans le sang, sera, elle, amenée jusqu’à la phase 1.

Au total, le portefeuille de Poxel comprend six programmes innovants, axés donc sur le diabète de type 2, mais certains pourraient aussi trouver des applications dans le domaine des pathologies cardiovasculaires et l’infectiologie.

L’objectif de la prometteuse start-up est de développer des composés dans le diabète de type 2 pour les amener jusqu’à la preuve du concept clinique, étape à partir de laquelle des partenariats avec des laboratoires pharmaceutiques pourront être conclus Les investisseurs pourront alors retrouver leur mise. Le marché du diabète s’établit à 28 milliards de dollars au niveau mondial.

Photo (DR) : Thomas Kuhn, un pharmacien doté d’un MBA, est le directeur et co-créateur de Poxel.

(*) L’incubateur d’EMLYON accompagne trente-et-une entreprises avec un budget de fonctionnement de 500 000 euros.