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Un 2ème château pour l’Institut Paul Bocuse à Ecully : objectif, doubler le nombre d’étudiants et créer de nouvelles formations
L’objectif de l’Institut Paul Bocuse qui investit actuellement 37 millions d’euros dans son extension en rachetant le château de la Roseraie, tout proche, est de figurer sur le podium des trois plus grandes écoles d’hôtellerie et de cuisine au monde, aux côtés de Lausanne actuellement classée n°1 et de Cornell aux USA. Pour cela, une taille critique s’avérait nécessaire.

Coup de chance extraordinaire. A l’heure où l’Institut Paul Bocuse décidait de doubler de taille, une opportunité rare s’est décidé à quelques centaines de mètres du château du Vivier où la prestigieuse école est installée : un ancien château dit de la Roseraie qui autrefois avait appartenu à une famille de soyeux lyonnais était mis en vente.

Gérard Pélisson, l’ancien créateur et patron du groupe hôtelier Accor qui préside à la fondation qui accompagne financièrement l’Institut et Dominique Giraudier, directeur général dudit institut et toute son équipe n’ont pas hésité une seconde et ont racheté ce château qui, il est vrai était en piètre état.

Sa réhabilitation et son adaptation aux besoins de l’école ont demandé d’importants investissement : au total, 37 millions d’euros.

La superficie du château lui-même n’étant pas suffisante, un architecte lyonnais a dû construire en contrebas dans un style très épuré deux ailes et un bâtiment central pour accueillir également de nombreuses salles-de-classe, ainsi qu’un amphi de 300 places. Au total, l’extension va porter sur 6 000 mètres carrés, amenant l’ensemble de l’Institut à 17 000 mètres carrés.

Dominique Giraudier, directeur général de l’Institut dans le futur Amphi du campus de la Roseraie

“Comme l’accueil d’un grand hôtel”

A cette occasion, l’ensemble du campus d’Ecully va être réaménagé : l’accueil se fera au nouveau château de la Roseraie. “Il sera con çu comme l’accueil d’un grand hôtel”, décrit Dominique Giraudier.

Il se sent aussi une mission : redorer l’image des métiers de l’hôtellerie et de la restauration, actuellement mise à mal : “Nos métiers sont aussi une affaire d’attractivité : il faut faire rêver les jeunes générations !”

Pour le directeur de l’Ecole, de toute façon, si Ecully voulait garder son rang et sa réputation qui reste grande comme en témoignent les étudiants provenant du monde entier (72 nationalités), elle se devait de grandir. De manière importante. “Nous voulons rester dans la compétition mondiale”, scande-t-il.

Objectif : 2 500 étudiants

Grâce à cette nouvelle construction située à quelques centaines de mètres du château du Vivier, le nombre d’étudiants va pouvoir passer de 1 200 actuellement “à plus de 2 000, voire 2 500 au cours de dix années à venir”, explique Dominique Giraudier.

De nouvelles formations sont actuellement en train d’être mises en place en pâtisserie avec un Bachelor lancé l’année dernière et sommellerie qui va aussi avoir prochainement son Bachelor.

Pour autant, l’Ecole et son directeur insiste beaucoup là-dessus et c’est ce qui fait son originalité, ne “veut pas être une école pour une élite argentée.”

Contrairement à Lausanne où les frais de scolarité sont élevés, les élèves ne payent qu’une partie de leurs frais de leur scolarité, soit de 8 000 à 10 000 euros par an. Un programme de bourses a également été développé : il concerne d’ores et déjà 150 élèves. Un nombre destiné à croître.

Par quels moyens ?

L’Ecole est chapeautée par une Fondation alimentée par des entreprises partenaires, comme Danone, Mérieux, Nutrisciences, par exemple, des particuliers, mais aussi et surtout par un don de 15 millions d’euros de Gérard Pélisson, l’ancien président du groupe Accor qui préside cette Fondation.

De quoi mettre du beurre dans les épinards de cette Ecole culinaire et d’hôtellerie fondée à l’origine par ce même Gérard Pélisson, en partenariat avec Paul Bocuse.

Conservera-t-elle son nom ?

On sait que Jerôme Bocuse est en conflit à ce sujet avec l’Ecole, lui réclamant des royalties. Un procès, c’est désormais sûr, tranchera le différend…