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Bernard Gaud, nouveau président du Medef Rhône-Alpes prône le militantisme patronal

Un quasi-plébiscite ! Patron d’une entreprise de salaisons industrielles de Corbas (Rhône), Bernard Gaud a été élu le 23 juin dernier à la présidence du Medef Rhône-Alpes ; et ce, à l’unanimité… moins une voix. Succédant à Patrick Martin qui a occupé cette fonction pendant cinq ans, il va devoir quitter la présidence de l’ARIA, l’association qui regroupe les entreprises de l’agro-alimentaire. Dans ses nouvelles fonctions, il veut amener les chefs d’entreprises « à devenir des militants de la cause patronale ».

Bernard Gaud, 61 ans, le nouveau président du Medef régional, élu le 23 juin dernier, est né à Lyon de parents artisans : son père fabriquait des palettes en bois, sa mère était associée à une entreprise de plomberie.

Après des études au Lycée Ampère, une licence de Droit et l’Institut d’Etudes Politiques de Lyon, il entre au sein d’une Ecole qui constitue l’équivalent de l’ENA en région : l’Institut Régional d’Administration d’où il sort avec un Diplôme d’Administration publique.

Il entre donc logiquement dans la Fonction Publique, avant de bifurquer assez rapidement vers le privé.

Il est d’abord directeur des relations extérieures, puis directeur général de la très importante coopérative Sodima Yoplait-Candia, de 1982 à 1991. Et participe à la création et à la restructuration du groupe coopératif Sodiaal, avant de devenir directeur général du groupe Arcadie (produits carnés).

Le démon de l’entrepreneuriat qui le chatouillait depuis quelque temps l’amène ensuite à créer en 1995, avec un associé, une des premières start-up dans le domaine de la fabrication et de la distribution des produits biologiques : « Le goût de la vie ».

De retour en région Rhône-Alpes en 1999, il devient président du directoire de la célèbre marque de formages de Saint-Marcellin et de Saint-Félicien, « l’Etoile du Vercors », jusqu’à la cession de l’entreprise aux nouveaux actionnaires actuels, en 2004.

Il reprend alors en LBO (rachat d’entreprise avec effet de levier) avec des partenaires financiers, un groupe régional de fabrication et de distribution de charcuterie/salaisons : la société Garcin située à Corbas dans l’Est lyonnais (42 salariés et 15 millions d’euros de chiffre d’affaires) qu’il dirige toujours.

Parallèlement à ces activités d’entrepreneur, ce chef d’entreprise participe activement aux syndicats de branche du secteur et à l’action patronale.

En compagnie du directeur général de la Fromagerie Guilloteau, Thierry Oriol, il a ainsi créé l’Association Régionale des Industries Alimentaires (l’ARIA) qu’il préside jusqu’à ce jour, mais que ses nouvelles fonctions vont amener à quitter. C’est d’ailleurs Thierry Oriol qui devrait lui succéder. Ce dernier est par ailleurs président du tout récent Cluster agro-alimentaire Rhône-Ales, initié justement par l’ARIA.

Déjà membre du Comex (comité exécutif) du Medef, Bernard Gaud franchit à cette occasion un palier au sein de l’organisation patronale en prenant la responsabilité de l’échelon régional, « une difficile et subtile alchimie car cet échelon est chargé de tous les sujets transversaux », reconnaît le nouveau président. Il a notamment désormais pour rôle d’être l’interlocuteur du Medef avec les administrations ou le Conseil régional., tout en se faisant le relais des décisions et des prises de position en région, du Medef national.

Une de ses priorités est de désinhiber les chefs d’entreprises : « Le mot militant ne doit pas nous faire peur et rester l’apanage des partenaires sociaux : les chefs d’entreprise doivent devenir des militants de la cause patronale, en être fier et ne pas hésiter à le montrer ! », s’exclame-t-il.

Parmi les priorités figurant sur sa feuille de route, figure le désenclavement de la région lyonnaise avec en priorité la voie ferrée Lyon-Turin, l’Autoroute Sud Grenoble « qui permettrait de désengorger la vallée du Rhône », voire encore la plate-forme multi-modale de Lyon-Saint-Exupéry.

Dans le sillage du rapport du Ceser sur les ETI (Entreprises de Taille Intermédiaire) que nous avons récemment évoqué dans Lyon-entreprises, il estime « absolument nécessaire de développer le nombre d’ETI qui innovent et exportent : c’est la clef du développement économique. » Une des voies qu’il préconise : « le regroupement de PME : l’idée est de voir si les ETI peuvent devenir des locomotives pour d’autres PME ». Un vaste chantier, à cet égard, l’attend.