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Gilles Genevier

L’association Fracture et Gilles Genevier, son président, viennent de décider de faire appel à elle, après une manifestation devant la préfecture du Rhône lundi 5 janvier à Lyon, précédée d’une conférence de presse au Club de la Presse de Lyon.

 Une conférence de presse pour le moins œcuménique puisque l’on retrouvait côte à côte l’élu écologiste régional Jean-Charles Kohlaas, Thierry Kovacs, maire UMP de Vienne, Georges Fenech, député UMP de la 11ème circonscription du Rhône, ainsi qu’Erwann Binet, député PS de la 8ème circonscription de l’Isère.

Tous ont en commun d’avoir leur ville ou leur circonscription sur le tracé Sud du CFAL.

Il y a en effet du neuf : cette branche Sud du Contournement ferroviaire de l’agglomération lyonnaise vient de faire l’objet d’une concertation publique.

Lancée le 6 octobre dernier, celle-ci s’est achevée le mardi 6 janvier. Les opposants ont refusé de s’y associer.

La raison ? Les membres de Fracture, son président en tête, avec les élus, toutes couleurs politiques confondues, refusent en bloc le faisceau retenu par le Val de l’Ozon (plaine d’Heyrieux-Sibelin Nord).

Cet itinéraire, dit court, avait été exclu en 2009 par Dominique Perben, alors ministre des transports. Il a été réintroduit par son successeur, Dominique Bussereau, sous la pression d’élus isérois influents.

La procédure étant pratiquement épuisée, il ne reste plus que l’action politique pour faire échouer le projet. C’est ce qu’a martelé Georges Fenech : « C’est une décision politique. Il faut la faire tomber en étant convaincants ! ».

Pour autant, a reconnu l’élu du Rhône : il n’y a pas « péril imminent puisque la commission mobilité 21 (concernant les projets nationaux d’infrastructures de transport) a repoussé la réalisation de cette portion Sud, aux années 2030 voire plus. Toutefois, nous devons rester vigilants .»,

Tous les élus ont fait assaut d’arguments pour démonter ce faisceau Sud.

Pour Thierry Kovacs, maire de Vienne et président de ViennAgglo, l’argument utilisé par Réseau Ferré de France pour faire passer le contournement ferroviaire au cœur des agglomérations était la nécessité de relier les voies au centre de triage de Sibelin situé au nord de Vienne. « Or-explique-t-il- Sibelin perd chaque année de l’importance : il est destiné à devenir le centre de triage de la seule vallée de la chimie ! »

Et d’expliquer : « Pour développer le transport multimodal, 300 ha ont été gelés pour créer un grand centre de triage à proximité de l’aéroport de Lyon-Saint Exupéry : un projet qui réduira définitivement le rôle de Sibelin. »

Autre gros défaut, pour le député viennois Erwann Binet, cette fois : « cela va conduire au gel de fonciers considérables pour de très nombreuses années ».

D’oû, désormais, face à ce refus unanime, la position de Fracture exprimée par son président, Gilles Genevier : « nous demandons à Ségolène Royal d’annuler cette option et de faire reprendre ce dossier ».

Elus et associations sont donc plus que jamais ligués contre ce projet qui, s’il se réalise « va toucher 300 000 habitants qui vont subir chaque jour 300 trains de marchandises ».

Autre point de ralliement entre les élus et les associations. Tous sont pour la création de ce contournement ferroviaire de Lyon… mais à condition qu’il suive le tracé actuel de la Ligne à Grande Vitesse (LGV), se dirigeant vers Marseille.Bien loin des agglomérations de Lyon et de Vienne…

Ségolène Royal va-t-elle se saisir du dossier ?

Une certitude : ledit dossier est devenu éminemment politique.

(*) Fédération Régionale des Associations contre le Train en Zone Urbaine et pour le Respect de l’Environnement qui regroupe toutes les associations locales qui se sont créées dans les 48 communes touchées par le projet.