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Michel Delpuech, préfet de région : « Le fusion Rhône-Alpes-Auvergne va permettre une économie d’échelle portant sur 10 % des effectifs » 

Succédant en mars dernier à Jean-François Carenco, le nouveau préfet du Rhône et de Rhône-Alpes a dû prendre rapidement à bras le corps de nombreux dossiers chauds, à commencer par la réforme territoriale et la création de la nouvelle région Rhône-Alpes-Auvergne et plusieurs sujets économiques. Tour d’horizon général en cette rentrée.

« La traduction concrète de la reprise économique est en retard »

 En cette rentrée, j’ai fait le tour des services, de la Banque de France à la Banque Publique d’Investissement . On m’a signalé une hausse des encours de crédit, des chiffres d’affaires des entreprises.

 Les retours qui me sont parvenus signalent qu’il n’y a pas de dégradation, un certain nombre de clignotants sont bien orientés.

 Mon sentiment est que cette reprise est fragile et que l’on est sur un plateau : les résultats tardent à se concrétiser.

 Rhône-Alpes est en ligne sur les contrats aidés et même en avance pour les « contrats d’avenir » ; tandis que le CICE porté cette année de 4 à 6 % des salaires connaît une hausse de 50 %. Il représentait 1 milliard d’euros pour les entreprises en 2014 et 1,5 milliards cette année. Un apport qui bénéficie aux comptes des entreprises qui doit accélérer la reprise.

 « Privatisation de Saint Exupéry : les acteurs locaux seront associés au choix »

 « La privatisation de l’aéroport de Lyon-Saint Exupéry a été lancée par l’Agence des participations de l’Etat, en association avec les partenaires locaux.

 J’ai pu constater qu’il y avait une attente très forte des partenaires dans le choix du futur opérateur de l’aéroport, mais il faut bien comprendre que nous n’en sommes qu’au début du processus.

 La seule certitude pour l’instant : les acteurs locaux seront bien associés au choix du futur actionnaire.

 « Emirates : le choix n’est pas lyonnais »

« Emirates a demandé une fréquence quotidienne car il n’a pour l’heure que la possibilité d’effectuer cinq fréquences par semaine Lyon/Dubaï/Lyon au départ de Lyon-Saint Exupéry.

 Il faut d’abord comprendre que cela ne dépend pas de Lyon. Une telle autorisation dépend d’un cadre général.

 Il faut savoir qu’au départ de la France et de l’Allemagne, Air France et Lufthansa ont perdu 25 % de part de marché sur les vols vers l’Asie du SuEst. Air France a même dû supprimer sa ligne en direction de l’Australie. Ce sont les compagnies du Golfe qui ont récupéré ces 25 % de part de marché perdus par l’Europe.

Le conseil des ministres du 13 mars dernier s’est saisi du dossier. La demande d’un accord avec les Emirats Arabes Unis a été exprimée. L’objectif : qu’un accord équilibré soit mis en place.

 La situation ne bougera pas tant qu’un tel accord ne sera pas signé. Dans tous les commentaires sur ce sujet, on ne peut ignorer cet argument.

 « A 45 : le dossier suit son cours »

 « En ce qui concerne l’A 45, l’autoroute Lyon-Saint-Etienne, doublant l’actuelle A 47 qui a fait l’objet d’un dossier de déclaration d’utilité publique, le schéma est désormais clair.

 Le gouvernement a mené des discussions avec les concessionnaires potentiels. Cet autoroute représente un budget de 1,2 milliard d’euros, impossible à rentabiliser par les seuls péages : ils seraient bien trop onéreux.

 Cela signifie qu’il reste 845 millions d’euros à financer.

 J’ai été frappé de constater que tant le Département de la Loire que Saint-Etienne sont très attachés à cette réalisation. Ils ‘engagent à participer à leur financement. Des délibérations vont être votées.

 Sur les 845 millions d’euros restant à financer, l’Etat en prendrait la moitié à sa charge, et le Département de la Loire et Saint-Etienne prendrait l’autre moitié à parité.

 Le président du Département du Rhône est contre cet autoroute ? C’est son droit, mais cela ne change rien : les autoroutes ne sont pas l’affaire des départements…

 « Fusion Rhône-Alpes/Auvergne : pas de mobilité imposée aux personnels »

 Les règles sont claires dans le cadre de la fusion des régions Rhône-Alpes et Auvergne : il n’y aura qu’un seul Préfet de région et une seule direction régionale par service.

 La seule exception : l’Education Nationale. Il y aura trois Académies : une à Lyon, une à Grenoble et une à Clermont-Ferrand. Mais là encore, il n’y aura qu’un seul recteur, en l’occurrence une rectrice, celle de Lyon qui aura la compétence régionale Rhône-Alpes-Auvergne.

 Il n’y aura ainsi qu’une seule DRAC (1), une seule Direccte (2), un seul SGAR (3).

 En ce qui concerne les personnels, il n’y aura pas de transfert d’effectifs, pas de mobilité imposée.

 A l’arrivée, on fera donc des économies d’échelle puisque le système qui va être mis en place supprimera les « doublons ». Cette économie d’échelle représente près de 10 % des effectifs.

 Mais cela ne signifie pas pour autant que les effectifs vont diminuer. Des personnes affectés à un service pourront l’être dans un autre où des besoins existent, par exemple dans celui de la Sécurité, de la Défense, de la Justice.

 Une certitude : nous dégageons de la sorte une marge de manœuvre qui pourra être fort utile.

 La réforme régionale va nous permettre de déployer des moyens à d’autres tâches, à effectifs constants…

(1) Direction régionale des affaires culturelles

(2) Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi.

(3) Secrétariat régional pour les affaires régionales