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Non, toutes les entreprises du numérique n’ont pas surfé sur la crise dans la région, seule une petite minorité en a profité…

Les entreprises du Numérique ne sont guère différentes des autres finalement : elles ont majoritairement subi la crise. Seule une minorité, près de 15 %, en ont profité pour faire croître, parfois de façon importante, leur chiffre d’affaires. C’est ce qu’indique l’Observatoire Digital League, le cluster qui rassemble les entreprises du secteur en Auvergne-Rhône-Alpes.

“La crise du Covid-19 n’a pas épargné les entreprises du numérique !”. C’est ce que disent d’une même voix Catherine Bocquet de Jean-Michel Bérard, les deux co-présidents de Digital League, l’important Cluster du secteur.

Quelques réussites fulgurantes pendant la crise ont en fait constitué l’arbre qui cachait la forêt. “La crise a fragilisé la santé financière de la plupart des entreprises du secteur”, reconnaissent les deux co-présidents.

Ils ne veulent cependant pas céder au pessimisme, reconnaissant que “plus que toute autre industrie, le monde d’après va constituer un champ d’opportunités gigantesques : c’est simple, le numérique est devenu incontournable pour répondre aux grands enjeux du 21ème siècle…”

57 % ont vu leur chiffre d’affaires baisser

Le constat d’abord des dégâts occasionnés par la crise. Elles ont été 57 % à constater une baisse directe de leur chiffre d’affaires l’année dernière.

Des pertes “qui ont poussé 54 % des entreprises à faire évoluer leur offre commerciale ou leur business model.”

Autre chiffre significatif divulgué par cet Observatoire : 35 % des entreprises du numérique ont dû geler ou réviser leur plan de recrutement à la baisse.

A l’arrivée, seules 15 % des sociétés du secteur ont vu leur chiffre d’affaires augmenter pendant la période de crise ; et ce, notamment dans l’industrie (31 %), les services aux entreprises (23 %) et le secteur public (22 %).

L’exemple de la société numérique lyonnaise Vivlio, créée en 2011 par Guillaume Decitre et dont il avait conservé la direction après voir revendu ses librairies en dur au “Furet du Nord” est significatif de ce qu’ont vécu certaines sociétés.

Dans un premier temps, cette entreprise de services spécialisée dans le livre numérique, en contournant les GAFA, n’a pas dans une premier temps, lors du premier confinement en mars 2020, échappé à la panique générale.

Guillaume Decitre a redouté d’importantes retombées négatives sur son chiffre d’affaires, notamment en raison de l’arrêt brutal des ventes de liseuses. Une crainte de courte durée : en l’espace de quelques jours, l’entreprise a pu bénéficier d’une explosition de ses ventes qui dure encore. A telle enseigne que dans la magazine Challenges il explique vouloir devenir le leader du marché européen, devant Amazon…

Quelles préoccupations ?

A l’orée de la nouvelle année 2021, quelles sont les préoccupations des patrons de ces entreprises ?

Pour leur très grande majorité (à hauteur de 82 % d’entre eux), il s’agit dans un premier temps de maintenir leur activité commerciale et surtout dans un second temps, de la relancer.

Pour mener à bien cet objectif, pour 55 % d’entre eux, cela passe par la Recherche&Développement et la finalisation de leurs projets.

Enfin, 53 % d’entre eux vont devoir trouver des solutions de financement de leur trésorerie. Ceci explique que 60 % d’entre eux compte sur le maintien d’un accompagnement financier public.

Au bilan où en est-on à l’issue de cette première année de crise ?

Lyon, leader régional du numérique

Même s’il a été, comme les autres, quelque peu secoué, le secteur n’a pas décroché. Le digital représente ainsi dans la Région 69 843 emplois, ce qui en fait le second pôle français après Paris.

A noter par ailleurs que la région lyonnaise ”est le pilier du numérique en Auvergne-Rhône-Alpes”, souligne cette étude qui a comptabilisé 2 011 entreprises numériques dans la Métropole.

Cette étude va un peu plus loin et essaie de discerner quelles sont les grandes tendance dans cette industrie numérique.

Et de constater que “ce sont les services qui soutiennent l’activité, tandis que les logiciels stagnent et que les télécommunications sont à la traîne”.

Reste qu’il faut relativiser par rapport à d’autres secteurs économiques et mettre tous ces chiffres en perspective : dans la région, le secteur du numérique a connu de 2015 à 2019, une croissance de 26,3 %. Peu de secteurs peuvent en dire autant…