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Conjoncture en Rhône-Alpes : l’Insee plutôt optimiste pour la suite

Une consommation intérieure qui est loin de s’effondrer, des exportations qui cartonnent, notamment en direction de l’Union Européenne : la conjoncture régionale dessinée par l’Insee Rhône-Alpes poursuit son raffermissement. Rien de flamboyant, mais un tableau plutôt encourageant : utilisant ces deux moteurs, le scénario de sortie de crise se confirme. En conséquence, grâce à l’intérim, le niveau d’emploi progresse et corollaire, le taux de chômage diminue quelque peu à 8,6 % refaisant la différence avec le taux hexagonal.

« Le dynamisme de la demande intérieure soutient la sortie de crise », titre l’Insee Rhône-Alpes dans son dernier bulletin de conjoncture à la tonalité plutôt optimisme, même si la petite musique statistique régionale laisse entendre ici ou là quelques bémols.

La grande surprise des conjoncturiste est que, malgré la crise, les nuages annoncés, la consommation intérieure tient bon. La consommation devrait encore progresser au de 0,4 % au troisième trimestre, grimpant même à 0,5 % au quatrième. Un bon rythme, vu le contexte, même s’il reste inférieur à celui d’avant la crise.

Il faut y ajouter, en Rhône-Alpes, forte région exportatrice, une très belle tenue des ventes à l’étranger. Au total, comme de coutume : si Rhône-Alpes souffre plus que d’autres régions en période de crise, elle repart plus vite lorsque la reprise se fait sentir. En témoigne la courbe de l’emploi qui se relève plus vite dans les huit départements de la région que dans l’Hexagone.

Ainsi, l’emploi total a progressé de 0,6 % au deuxième trimestre, après une hausse de 0,1 % au premier. L’emploi est d’abord tiré par une reprise très nette de l’intérim : + 9,7 % en Rhône-Alpes contre + 5,3 % en France. En conséquence, le taux de chômage reflue peu à peu. Il se situe au même niveau constaté un an plus tôt : 8,6 % de la population active. On commence à retrouver là la différence traditionnelle en faveur de Rhône-Alpes.

Outre la demande intérieure, Rhône-Alpes dont le tissu industriel comporte une importante composante exportatrice a profité, tout au long du premier semestre de la demande étrangère, provenant notamment de l’Union Européenne. Ce qui pour l’Insee explique pour une bonne part, l’amélioration de l’emploi, notamment dans l’intérim.

La Région a exporté pour 10,5 milliards d’euros au deuxième trimestre 2010, soit une augmentation de 6,4 % par rapport au trimestre précédent. Sur un an, la hausse des ventes est  de 19 % ! En conséquence, la part des exportations de Rhône-Alpes dans le total France se redresse, après s’être dégradée durant la crise.

Un regain exportateur bienvenu car dans le même temps, au deuxième trimestre 2010, l’activité industrielle régionale s’est légèrement ralenti ; une tendance qui pourrait se prolonger au troisième trimestre.

Il reste que si l’Insee constate que les carnets de commandes sont jugés « relativement mieux garnis depuis 2009 », elle reconnaît aussi que « les soldes d’opinions restent inférieurs à leur moyenne de long terme ». Quant au niveau des stocks, il reste « relativement bas. »

Faut-il compter sur le BTP pour insuffler un regain de dynamisme ? Non, car dans ce secteur, l’heure est à la stabilité. Si le second œuvre soutient l’activité, les carnets de commande restent peu garnis dans le gros œuvre. Le niveau des mises en chantier de logement, s’améliore cependant.

Si le niveau des mises en chantier augmente au second trimestre on en reste à un rythme de 36 000 logements, bien inférieur aux chiffres d’avant crise, qui culminaient à 50 000.

Toutes ces données de l’Insee dessinent un tableau qui sans être flamboyant, illustre la poursuite du raffermissement de l’activité économique faisant mentir ceux qui annonçaient un nouveau plongeon dans la crise dû aux politiques de rigueur dans l’Union Européenne.

Illustration (source Insee Rhône-Alpes) : Rhône-Alpes sort plus vite de la crise que l’Hexagone. En témoigne la reprise de l’emploi qui y est plus vive.