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Avec une moyenne de près de 9 millions de touristes et une consommation touristique globale d’environ 5 milliards d’euros[1] par an depuis 1999, la Côte d’Azur (Alpes Maritimes et Principauté de Monaco) est sans conteste une des premières régions touristiques au monde.

Pourtant, alors que les années 2000 et 2001 (69 millions de nuitées en 2001) ont été un cru exceptionnel en terme de fréquentation touristique, les attentats du 11 septembre 2001, associés à un climat économique morose (baisse du pouvoir d’achat ; parité Euro/Dollar défavorable aux étrangers, etc.), ont provoqué une crise du tourisme azuréen. La baisse de la fréquentation a été modérée en 2002, mais nettement plus forte en 2003 (-10% de fréquentation hôtelière, mais -18% dans les établissements 4 étoiles et seulement 62 millions de nuitées en 2003). Quant à 2004, la tendance s’est poursuivie, mais avec une érosion limitée (environ -5% globalement).

La plupart des indicateurs de prévision touristique laissent présager une reprise de la fréquentation touristique pour 2005. Plusieurs facteurs sont encourageants et convergent vers cette idée :

– hausse du volume de nuitées en mars 2005 par rapport à mars 2004 ;

– retour des touristes étrangers, dont les Américains, qui ne séjournaient plus en France depuis quelques temps pour des raisons politiques (conflit de la guerre en Irak) ou économiques ; arrivée de nouvelles clientèles comme les japonais ou les chinois ;

– effets de la canicule et des incendies de 2003 estompés ;

– forte reprise du tourisme au niveau international.

Dans ce cadre, même si l’activité touristique sur la Côte d’Azur a été morose en 2004, les prévisions de l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) et la croissance du tourisme à l’international pour 2005 sont très prometteuses.

Il convient pourtant de rester prudent ; si 54% des professionnels du tourisme de la région Provence Alpes Côte d’Azur se disent satisfaits du début d’année 2005, ils ne prennent pas pour acquises ces prévisions qui leur sont favorables. D’autant plus que le mois de mai a été médiocre concernant les réservations, notamment en raison du calendrier défavorable au tourisme (moins de ponts et de jours fériés).

En outre, depuis quelques années, la tendance est à la réservation de dernière minute (la décision de partir ou non est prise en fonction du climat, du budget alloué aux vacances, etc.) et le niveau de consommation en termes de prestations touristiques est au plus bas (plutôt que d’aller au restaurant, les clientèles touristiques choisissent de s’approvisionner dans les supermarchés locaux et les dépenses au sein même des établissements touristiques sont moindres).

Les responsables politiques français et les professionnels du tourisme ont pris conscience des faiblesses du secteur. Notamment, sur la Côte d’Azur, les prix pratiqués sur les prestations touristiques ainsi que sur les biens de consommation courante augmentent de manière considérable durant la saison estivale ; l’accueil s’est dégradé, les destinations concurrentes se montrent plus dynamiques et attractives, etc.…

Ainsi, pour s’assurer d’une reprise durable du tourisme en France, le ministère du tourisme a lancé, en 2003, le Plan Qualité France dont l’objectif est de rassembler les professionnels du tourisme autour d’une volonté de service et d’accueil de qualité répondant aux attentes et aux besoins de la clientèle touristique. Les premiers critères pour bénéficier de cette marque nationale ont été présentés au deuxième trimestre 2005 ; les entreprises labellisées pourront donc faire leurs preuves dès cet été…

Reste à voir comment va se dérouler la saison 2005, entre prévisions optimistes des instances internationales et scepticisme mesuré des professionnels…