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L’aéroport Lyon-Saint Exupéry veut plus que jamais jouer la carte low cost

Si l’aéroport Lyon-Saint Exupéry a vu sa fréquentation chuter en 2009 (- 2,6 %, soit 7,7 millions de passagers) moins que le trafic aérien (- 6 %), la raison tient en deux mots à consonnance anglo-saxonne : low cost.

Les compagnies à bas coût opérant sur l’aéroport dont la principale est Easy Jet, ont vu leur trafic progresser l’année dernière de 26 %. Désormais, le trafic low cost pèse 18 % du trafic de l’aéroport contre 6 % seulement en 2007. Une croissance qui devrait perdurer. Les passagers low cost devraient en 2012 représenter le tiers du trafic. Et à ce rythme, peser peut-être d’ici 2020 près de 50 % ou plus, du trafic global de Lyon-Saint-Exupéry qui pourrait atteindre 15 millions de passagers.

Le plus gros opérateur low cost, Easy Jet, a poursuivi son développement en ouvrant trois nouvelles liaisons : Nantes, Edimbourg et Bruxelles, ce qui porte ses dessertes à une vingtaine. Cette croissance ne s’opère pas toujours en opposition frontale avec Air France. Ainsi la ligne Lyon-Bordeaux d’Easy Jet n’a semble-t-il guère fait ombrage aux ailes tricolores qui ont conservé sur cette ligne la meilleure partie de leur clientèle.

Résultat : grâce à l’addition des passagers des deux compagnies, la transversale Lyon-Bordeaux-Lyon est devenue l’année dernière la première destination régionale avec 431 483 passagers.

Le succès d’Easy Jet attire d’ailleurs dans son sillage, d’autres compagnies low cost. Aux côtés d’Aer Lingus, Jet4You et Blue Air, s’est ajoutée en mars 2009, Air Arabia, une compagnie low cost des Emirats Arabes Unis (EAU) qui a lancé une liaison sur Casablanca. Pour répliquer à la menace grandissante, Air France va à son tour créer en mars prochain sa compagnie à bas coût (qui pour ses concurrents s’apparente plutôt à une compagnie charter) : Transavia qui va opérer sur Monastir, Djerba et Héraklion.

Il reste que l’actuel Terminal low cost a de plus en plus de difficultés à absorber ce trafic grandissant. Philippe Bernand, directeur général de l’aéroport et son équipe ont donc décidé de construire un nouveau Terminal 3 uniquement dédié au low cost. Un appel d’offres a été lancé : il a été remporté par le Groupement GFC Construction (concepteur : architecte SOHO). L’objectif affiché est de doubler la capacité d’accueil de ce terminal pour lui permettre d’atteindre les trois millions de passagers.

L’investissement représente 34,2 millions d’euros dont 10 millions d’euros de transfert du parking avions. Il consiste en un bâtiment de 7 000 m2 en dur, répondant aux dernières normes HQE en date et installé au milieu de l’actuel parking à avions qu’il faudra déplacer.

Il comprendra un niveau départ au niveau des avions (il n’y a aura pas de satellites pour y accéder, mais quelques dizaines de mètres à pied) ; le niveau arrivée étant, lui, semi-enterré. Ce bâtiment comprendra six salles de pré-embarquement, extensibles à dix, ainsi que douze banques d’enregistrement et deux tapis pour les bagages. Ce nouveau Terminal low cost sera relié au reste des infrastructures de l’aéroport par une galerie souterraine, de 150 mètres de longueur.

Cet investissement supporté à 100 % par l’aéroport permettra d’accueillir 6 à 10 avions en même temps. Les travaux débuteront en juillet prochain pour une inauguration à la fin de l’année 2011. Voilà qui devrait doper encore le trafic low cost et provoquer une saine émulation avec celui qui reste toujours l’opérateur n°1 de l’aéroport : Air France.

Illustration : l’intérieur du futur Terminal 3 dédié au trafic low cost.