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Le chef lyonnais Nicolas le Bec sacré Entrepreneur de l’année 2010

Lors de la Fête de l’Entreprise organisée lundi 25 janvier par la CGPME et le Progrès, Nicolas le Bec, 37 ans, a été désigné comme Entrepreneur de l’année 2010. Après son deux étoiles de la Presqu’île à Lyon, sa brasserie de la Confluence et son Espace de l’aéroport de Lyon-Saint Exupéry, il annonce un restaurant en juin au Shangri La, à Pékin en Chine et un autre en 2012 au sein de l’Opéra Garnier à Paris, le « Phantom ».

On attendait Nicolas le Bec dans le registre culinaire. A 37 ans, il est apparu lundi au Double Mixte, sous les sunlights de la Fête de l’Entreprise et devant deux mille chefs d’entreprise, invités par la CGPME et le Progrès, dans celui, plus inattendu, de l’entrepreneuriat.

Celui qui avait été désigné en 2002 par Gault et Millau comme jeune chef de l’année devient par le choix d’un jury de chefs d’entreprise, « Entrepreneur de l’année 2010 ». Il est vrai que ce jeune homme pressé qui a commencé à faire parler de lui à la Cour des Loges où il est arrivé en 2000, est aujourd’hui à la tête de trois restaurants et de 120 salariés. Bientôt cinq d’ailleurs, puisqu’en recevant son prix, il a annoncé qu’il ouvrirait en juin prochain un restaurant au sein de l’hôtel Shangri La de Pékin et un peu plus tard, en 2012 qu’il allait créer le premier restaurant de l’Opéra Garnier à Paris, à la dénomination de « Phantom ».

Chef et gestionnaire, au four et au moulin. Difficile de lier les deux ? « Le plus dur est d’être là tout le temps, d’être passionné, éveillé jusqu’au bout de ses idées » a-t-il expliqué au micro, en recevant son prix. En pratique, comment fait-il ? « Il faut de bons numéros deux », assure-t-il. Ainsi a-t-il mis à la tête de son deux étoiles de la rue Grolée dans la Presqu’île lyonnaise une chef brésilienne de 30 ans, Tabata Bonardi qui poursuit le style épuré et élitiste qui constitue la marque le Bec.

Gamin de banlieue en région parisienne, plutôt du genre cancre, Nicolas le Bec trouvera très jeune sa voie derrière les fourneaux. Via d’abord, de 13 à 16 ans l’Ecole hôtelière, puis à travers une suractivité professionnelle qui lui fera côtoyer Alain Passart, Jean-Pierre Vigato, les frères Pourcel avant de se retrouver à vingt-sept ans derrière les fourneaux de la Cour des Loges, l’hôtel-restaurant emblématique quatre étoiles luxe installé dans l’écrin Renaissance du Vieux Lyon.

Il quitte la Cour des Loges pour ouvrir son restaurant en Presqu’ïle et obtient rapidement deux étoiles. Après cet épisode gastronomique réussi, il semble bien qu’il ait pris plaisir à troquer la gastronomie pour découvrir avec gourmandise de nouveaux concepts, devenant capitaine d’entreprise.

Il ouvre d’abord l’Espace le Bec à l’aéroport Lyon Saint-Exupéry ; puis une brasserie futuriste de 2 000 mètres carrés (plus 800 mètres carrés de terrasses) quai Rambaud, dans le nouveau quartier en gestation de la Confluence. Un concept plutôt original, puisqu’au sein de cet important espace susceptible de servir plusieurs centaines de couverts, on trouve un fleuriste, une boulangerie, un espace fumeurs, des cageots de fruits et légumes en vente à emporter. Un impressionnant bar à vin en forme de chai surplombe le tout.

Avec sa boulimie, son impressionnante réussite -pas un faux pas jusqu’à présent- Nicolas le Bec apparaît comme le successeur de Paul Bocuse. Jeune chien fou, à ses débuts, il s’était un peu fâché avec les institutions culinaires locales et le roi Bocuse lui-même. Mais c’est fini. Ce dernier l’a presque adoubé. « Il a donné l’exemple. Lyon sait reconnaître un bon professionnel » a reconnu en fin d’année dernière le roi de Collonges. (*) Christophe Marguin, président des Toques Blanches -dont Nicolas le Bec ne fait pas partie-n’est pas en reste : « Nicolas nous a donné un coup de fouet et tiré vers le haut » (*)

Si l’entrepreneur Nicolas le Bec a pris le pas sur le chef, il ne faut cependant pas qu’il oublie que c’est le chef qui l’a fait nouveau roi de Lyon.

(*) « Le Monde », édition du 18/12/2009

Photo (Michel Godet) : Nicolas le Bec (à droite) lors de la réception des mains de Jean-Christophe Larose (Groupe Cardinal) de son prix d’Entrepreneur de l’année 2010 sur la scène du Double Mixte.