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A force d’acquisitions, le Lyonnais Apicil frôle les 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires

Le leader rhônapin de la protection sociale, Apicil, sera passé en six ans de 1 à 2 milliards de chiffre d’affaires. Il a successivement ingéré « Miel », la mutuelle du succursaliste Casino, puis les activités France de Legal&General et s’apprête à intégrer les deux principales Mutuelles du BTP, voire même B2V Prévoyance, si l’AG donne son feu vert. Et ce n’est sans doute pas fini…

Pour son directeur général, Philippe Barret, « Nous n’entendons pas rester immobile… » Et assurément, Apicil, le 5ème acteur français de la protection sociale ne l’est pas, « immobile », si l’on liste tous ceux qui l’ont ou qui vont le rejoindre.

Il y a d’abord eu, en 2015, « Miel », la Mutuelle historique du succursaliste stéphanois Casino, qui par ailleurs, outre Casino, fédére près de 900 entreprises, protégeant 167 000 personnes. Une mutuelle qui rassemble à St-Etienne Chateaucreux, 160 salariés.

Cette acquisition fut ensuite suivie, l’année dernière toujours, par celle des activités françaises de Legal & Général, rebaptisées « Gresham ». Un gros morceau : 229 millions d’euros, 5 000 entreprises clientes pour un encours de 3,4 milliards d’euros, amenant 252 collaborateurs pour l’essentiel basés à Paris à rejoindre Apicil.

Un groupe Legal&General par ailleurs fort diversifié, allant de la santé-prévoyance à l’épargne individuelle, en passant par…la banque privée.

Deux nouvelles mutuelles issues du BTP

La liste est en passe de s’allonger puisque deux autres mutuelles devraient intégrer le giron du leader lyonnais de la protection sociale : les deux mutuelles Nord et Sud du BTP, « un secteur où nous n’étions pas présents », se félicite Philippe Barret. Deux mutuelles qui pèsent de 70 à 80 millions d’euros de cotisations. Leur intégration ne fait plus guère de doute : le conseil d’administration a donné son feu vert à l’unanimité. Elle devrait être effective au 1er janvier 2017

Ce n’est pas encore le cas pour B2VPrévoyance (40 millions d’euros de cotisations), basé à Paris/La Défense dont le conseil d’administration a bien donné son feu vert, mais pas à l’unanimité. Ce sera donc la prochaine assemblée générale qui décidera.

S’y ajoute l’appel d’offre lancé par SHAM, mutuelle des professions de santé, remporté par le groupe Apicil, pour mettre en œuvre un partenariat de distribution ; et ce, afin de proposer aux dites professions de santé des offres de protection sociale complémentaires.

Deux milliards d’euros à la fin de cette année avec 2 000 salariés

D’acquisitions en acquisitions, Apicil prend de plus en plus de volume. Le 5ème groupe français tangentera à la fin de cette année les 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires réalisés avec 2 049 personnes (1 611 en 2011 pour 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires).

Avec l’aide de tous ces rapprochements, les cotisations brutes ont flambé de 24 %, les actifs totaux galopant à un rythme encore supérieur : + 37,2 % à 8,58 milliards d’euros.

Une surprise : le résultat net a dans le même temps reculé de 4 %, passant de 40,2 millions d’euros en 2014 à 38,6 millions en 2015. L’explication : les taux d’intérêt désormais extrêmement bas, ainsi que les impératifs de Solvabilité 2.

Reste que, à la satisfaction de son directeur général, la rentabilité sur fonds propres se maintient au dessus de 4 %. A savoir qu’elle était de 2,3 % en 2012.

Bref, le navire Apicil tient bon le vent dans un monde de la Protection Sociale en pleine recomposition. Une recomposition au sein de laquelle Apicil entend bien figurer parmi les acteurs majeurs.

L’entreprise lyonnaise joue de ses atouts pour continuer à attirer d’autres acteurs dans son sillage…