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Adoption du schéma éolien de Rhône-Alpes : l’équivalent d’une tranche de centrale d’ici 2020 ?

La région Rhône-Alpes compte actuellement 61 éoliennes produisant quelques dizaines de MW. Elle pourrait bien en produire 1 200 d’ici 2020, si l’on en croit le Schéma éolien qui vient d’être adopté, ce qui représente l’équivalent d’une tranche d’une centrale nucléaire et là, on change d’échelle. Mais rien n’est moins sûr vu la lourdeur des démarches administratives nécessitées pour la construction de ces équipements.

On le sait, la France, contrairement à des pays comme l’Allemagne ou le Danemark ne se situe pas dans la crème des pays qui ont choisi de produire de l’électricité durable avec l’aide d’Eole.

 Et Rhône-Alpes dans cet ensemble fait encore plus figure de nain éolien : avec 61 éoliennes seulement, la région affiche une puissance raccordée de 169 MW contre 6 951 au niveau national, soit …2,4 % de l’Hexagone. Vraiment pas grand chose.

 Cela pourrait bien changer, si l’on en croit, du moins, le Schéma régional éolien en Rhône-Alpes qui vient d’être approuvé.

 Il prévoit en effet ou plutôt, selon le texte adopté, il vise « un objectif de développement de la filière éolienne à hauteur de 1 200 MW à l’horizon 2020 ». Ce qui correspond à une tranche de centrale nucléaire, ce qui changerait alors totalement d’échelle.

Les 300 MW atteints en 2013

 Au regard des permis de construire actuellement délivrés, on devrait arriver dès l’année prochaine, selon le Schéma, à presque doubler la puissance installée actuelle, pour arriver à 300 MW. Sept Zones de Développement Eolien (ZDE) sont actuellement autorisées pour une puissance maximale de 335 MW. Et cinq d’entre elles sont au stade de l’instruction : Thivolet, Monts de l’Ain, Aubenas, Saint-Georges les Bains, le Pilat, et ce pour une puissance installée de 185 MW

 Issu du Grenelle de l’Environnement 2 ce Schéma recèle un but louable : il délimite les différentes zones de la région susceptibles d’accueillir des éoliennes et ce, dans le cadre, de la réglementation actuelle, mais aussi de l’importance et de la régularité des vents qui y circulent.

 Ce Schéma, fruit d’un long travail a donc permis d’identifier les zones les plus favorables, après étude par l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) d’une étude des vents, mais aussi des servitudes aéronautiques et des possibilités de raccordement au réseau électrique. Il liste les communes au sein desquelles des zones de développement de l’éolien peuvent être déposées.

 Le projet de développement de l’éolien, tel qu’il apparaît dans ce Schéma est assurément ambitieux.

 L’Etat a retenu au plan national un objectif de 25 000 MW dont 19 000 terrestres et 6 000 maritimes, essentiellement en Bretagne.

Il y a loin de la coupe aux lèvres

 Mais il y a parfois loin de la coupe aux lèvres. Les oppositions de riverains sont très fréquentes en matière d’implantations d’éoliennes, freinant le processus « d’éoliennisation ». Mais surtout, de l’avis de nombreux spécialistes, cette forme d’énergie durable souffre de démarches administratives jugées trop lourdes.

 L’objectif de ce Schéma est de les réduire. Reste à savoir s’il sera atteint. Rien n’est moins sûr. En 2011, la croissance de la puissance installée a reculé de 37 % à 790 MW, par rapport à 2010…

IllustrationLes zones favorables à l’éolien, définies dans ce schéma : la partie Ouest de la région Rhône-Alpes, en rose, essentiellement concernée.