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Bluely, Sunmoove : Lyon en pince pour l’autopartage électrique

Successivement la semaine dernière, Gérard Collomb, président du Grand Lyon a procédé au lancement de deux systèmes complémentaires d’autopartage de véhicules électriques : Sunmoov’, réservé au quartier de la Confluence et ne concernant que trente voitures ; puis Bluely qui à terme devrait proposer deux cent-cinquante voitures. Deux paris pas gagnés d’avance, mais sans risques financiers pour le Grand Lyon car financés respectivement par le NEDO japonais et la société de Vincent Bolloré.

Toujours bon, à six mois des élections municipales ! Comment positionner Lyon comme ville en pointe en matière de déplacements doux en autopartage purement électrique, sans que cela coûte un centime à la collectivité ?

Successivement, la semaine dernière, Gérard Collomb, président du Grand Lyon a lancé les phases de test de deux systèmes d’autopartage électrique : Sunmoov initié par le NEDO japonais et Bluely de Vincent Bolloré.

Les Lyonnais vont pouvoir avoir une idée plus précise de ces deux systèmes d’autopartage dans la mesure où, lancés commercialement à la mi-octobre (15 octobre pour Sunmoove et le 10 octobre pour Bluely), ils s’affichent d’ores et déjà sur la voie publique. Vous pourrez donc tester le concept en vous adressant aux opérateurs. Pour ceux-ci, l’objectif est bien sûr dans les deux cas de commencer à engranger des abonnés.

Sunmoove, le premier système d’autopartage, strictement destiné au quartier de la Confluence est mené par le NEDO, l’équivalent japonais de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) dans le cadre d’un programme plus vaste- « Lyon Smart Community »- dans lequel figurent les immeubles Hikari à énergie positive.

Trente voitures électriques pour Sunmoov’

Sunmoove compléte cette expérimentation. Il propose aux habitants du quartier de la Confluence, d’utiliser de manière fractionnée, selon leurs besoins, trente véhicules électriques (quinzeMitsubishi i-Miev, huit Citroën C-Zéro et huit Peugeot iOn) offrant chacun, près de 120 km d’autonomie.

Six stations ont été mises en place sur la voie publique au sein de ce quartier en devenir : trois d’entre elles sont dotées de bornes de recharge rapide, en plus des cinq bornes classiques.

Le tarif se veut attrayant : 5 euros la demi-heure sans abonnement, 4 euros avec un abonnement de 12 euros mensuels. Des tarifs dégressifs ont été élaborés pour les entreprises, la deuxième cible du NEDO : 3 euros, par exemple, si l’entreprise rassemble 50 utilisateurs payant chacun 12 euros d’abonnement mensuel.

L’objectif du NEDO est d’équilibrer financièrement ce nouveau service d’ici deux à trois ans, à raison d’un millier d’abonnés réguliers.

Ce service recèle cependant un inconvénient  : il faut ramener le véhicules là où on l’a pris.

Bluely : démarrage commercial le 10 octobre

Nous avons évoqué en juillet dernier, l’arrivée de Bluely, le petit frère lyonnais du parisien Autolib. Les équipes de Vincent Bolloré à l’origine du projet n’ont pas chômé cet été. D’ores et déjà les stations, les bornes d’abonnement et de recharge ont été installées dans différents quartiers de Lyon et de Villeurbanne.

Le 10 octobre, lors du lancement commercial de ce service, cinquante-et-un emplacements accueillant cent-trente voitures de ce type seront proposés aux habitants. Puis, si le succès est au rendez-vous, le nombre de stations pourrait grimper à une centaine pour atteindre deux-cent-cinquante véhicules.

Mais d’ores et déjà les Lyonnais intéressés ou simplement curieux peuvent tester le concept sur certains des sites, comme c’était le cas samedi 7 septembre, par exemple sur celui situé près du Gros Caillou à la Croix-Rousse

Le concept est très proche de celui du Velov’. Il suffit de s’abonner à une borne qui délivre une carte au format des cartes bancaires, laquelle permet l’accès aux voitures électriques : des Bluecars de Vincent Bolloré et probablement aussi à terme, des quadricycle Twizy de Renault.

Comme pour Velov’, on peut emprunter une voiture à un emplacement, puis la laisser à un autre. Pas de contrainte, outre, celle d’avoir bien sûr son permis de conduire, fut-il très récent.

Les tarifs de Bluely sont plus élevés que ceux de Sunmoove : 7 euros la demi-heure, après avoir signé un abonnement mensuel de 19,90 euros ; 6 euros la demi-heure, avec un abonnement annuel de 99 euros (mais abonnement découverte à 9 euros la demi-heure, sans abonnement).

Objectif de Bluely : 5 000 abonnés

L’objectif à deux ans est de rassembler cinq mille abonnés. Pas gagné d’avance, mais faisable au regard de la réussite de l’Autolib’ parisien qui compte à ce jour 98 300 abonnés.

Sunmoov’ et Bluely s’appuient sur une image verte très forte s’appuyant sur un accord signé dans les deux cas avec la Compagnie Nationale du Rhône (CNR) qui s’engage à ne fournir que de l’électricité renouvelable (hydraulique, éolienne et photovoltaïque).

Vincent Bolloré qui, après Paris, vient de signer un contrat similaire avec Bordeaux, mais aussi avec la ville d’Indianapolis aux Etats-Unis est en avance sur ses prévisions financières. A telle enseigne que sa société d’autopartage envisage de s’introduire prochainement en Bourse.

De quoi requinquer l’image de la voiture électrique qui a encore du mal à percer auprès des particuliers comme le montrent les ventes encore relativement faibles enregistrées en France : près de six mille voitures vendues seulement depuis le début de l’année. Sunmoov’ comme Bluely devraient participer à l’évangélisation du public…

Photo (DL)Gérard Collomb, président du Grand Lyon au volant d’une Mitsubishi, lors du lancement de la phase test de Sunmoove dans le quartier de la Confluence.