Création du premier super-cluster textile européen

Il faut avoir ces données en tête. Actuellement, l’Europe des vingt-sept pèse… 7 % de la population mondiale ; demain, lorsque nous serons 9 milliards d’humain, ce sera 5%…

 A cette aune, que pèse la France : une goutte d’eau ! Travailler à l’échelon européen constitue une nécessité si l’on veut un tant soit peu peser. A l’initiative de Nord France Innovation Développement, du Nord-Pas de-Calais (l’équivalent nordiste de l’ARDI rhônalpine), huit pôles de compétitivité européens (*) viennent, avec la bénédiction de Bruxelles, de lancer le premier super-cluster textile.

 Ce méga-cluster regroupe ainsi 860 entreprises, laboratoires de recherche et centres techniques présents dans six pays européens.

 Parmi ses membres figure Techtera, l’un des plus dynamiques pôles de compétitivité rhônalpins qualifié de « très performant » pour les actions qu’il a réalisées entre 2008 et 2011, selon le dernier audit national effectué à la demande du ministère de l’indusstrie sur les soixante-et-onze pôles de compétitivités français. Il figure parmi les vingt pôles français les plus efficaces.

 Créé en 2005, Techtera regroupe à ce jour 110 adhérents -composés à 76 % d’industriels et à 75 % de PME- qui ont réalisé 112 projets de Recherche&Développement collaboratifs passés ou en cours, permettant de développer et de lancer des innovations majeures dans le secteur textile. Soit un solide budget de R&D pour l’ensemble des projets financés depuis la création du pôle : 176 millions d’euros.

 Il faut savoir que le champ d’application de ces textiles dits techniques est beaucoup plus large qu’on pourrait le croire de prime abord : de la médecine, au sport, en passant par la sécurité, l’outdoor, les transports dont l’automobile ou l’aéronautique et bien évidemment les vêtements…

Un programme d’actions vers cinq pays-cibles

 L’objectif de ce premier super-cluster financé à hauteur de 750 000 euros par la Commission Européenne est de « parler d’une seule voix » sur la scène mondiale et « de gagner en visibilité » explique Bruno Mougin, responsable des projets à Techtera dont le siège est basé à Ecully, dans l’ouest lyonnais. Selon ce dernier, « Cette structure reste bien sûr ouverte. D’autres clusters européens peuvent encore nous rejoindre. »

 Le premier objectif de Textile 2020 est de « chasser en meute ». Pas de dispersion : des cibles précises ont été fixées. Un programme d’action mènera les membres des huit clusters dans cinq pays-cibles : Japon, Corée du Sud, Canada, Brésil et Tunisie. Les actions seront diverses : salons, missions collectives, workshops, etc.

 Il s’agit pour les entreprises adhérant aux huit clusters de développer de nouveaux marchés et de signer avec des entreprises de ces pays, des partenariats commerciaux ou technologiques.

Chaque membre de ce super-cluster est chargée d’une tâche bien précise. Dans ce cadre, Techetera est dotée de missions visant le Japon et la Corée du Sud qui devraient se dérouler au cours du mois de novembre 2013.

 Bon pour la balance commerciale, les entreprises axées sur les textiles techniques étant pour la plupart fortement exportatrices.

 (*) Les partenaires français et européens de Techtera dans ce super-cluster sont NFID (Nord-Pas-de-Calais), UP-Tex (Nord-Pas-de-Calais), NWTexnet (Royaume-Uni), Clutex (République Tchèque), Po.in.tex (Piémont, Italie), Inntex (région de Saxe, en Allemagne), AET en Espagne et TcoVR (région de Valence en Espagne).

 Photo (DR)-L’entreprise nord-iséroise Ferrari (La Tour du Pin), membre de Techera, a couvert avec un textile technique le siège social de l’entreprise I guzzini à Barcelone.