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Elections municipales à Lyon : déjà, la bataille des chiffres

Gérard Collomb, à l’occasion de la séance du conseil municipal du lundi 13 mai, a présenté des chiffres plutôt flatteurs sur son mandat qui se termine : forts investisements, dette et fiscalité maîtrisées. Des données, il est vrai, puissamment favorisées par le dynamisme économique de Lyon qui connaît toujours une poussée démographique, ainsi que, corollaire, près de deux mille nouveaux logements chaque année. Mais pour Michel Havard (UMP), chef de file de l’opposition municipale, il s’agit de chiffres en trompe l’œil, certes aidé par le dynamisme économique de la ville, mais aussi par la vente de quelques joyaux municipaux.

Alors que l’opposition municipale n’a pas encore désigné celui qui s’opposera à Gérard Collomb, le premier magistrat lyonnais qui termine son deuxième mandat, ne perd pas de temps pour vanter son action.

Présentant pour la dernière fois son compte administratif 2012, celui qui clôt le budget avec les chiffres définitifs, il en a profité pour tirer le bilan financier de ce mandat.

Pour lui, au terme de ces cinq dernières années, la situation financière de la Ville est « excellente », et ce « malgré la baisse des dotations de l’Etat , de 2,5 millions d’euros en 2012».

Chiffres à l’appui, il en administre la preuve.

 Un endettement maintenu au même niveau qu’en 1999

A la fin de l’année 2012, la Ville disposait d’une épargne de près de 93 millions d’euros pour un encours de dette de 347 millions. » Et d’asséner : « L’endettement a été maintenu au même niveau qu’en début de mandat, en 1999. Ce qui représente un encours de dette par Lyonnais de 711 euros par habitant, contre une moyenne française de 1 200 euros. La capacité de désendettement a même diminué, passant de 9 années en 2008 à 5,9 années en 2009, puis à 3,7 années à fin 2012. 

Pour Gérard Collomb, ce résultat est d’autant « remarquable » qu’il a été obtenu en maintenant un des taux d’imposition les plus faibles des grandes villes de France. Ainsi, Lyon affiche la troisème plus faible taxe d’habitation avec un taux de 21,37 %, face aux dix autres plus grandes villes ; mais aussi la plus faible taxe foncière sur les propriétés bâties (17,23 %), face au même panel.

Et Gérard Collomb de préciser : « Contrairement aux chiffres fantaisistes de l’opposition, si l’on additionne les montants moyens de la taxe communale et intercommunale d’habitation, Lyon est là aussi la moins chère des grandes villes de France (*) »

 Enfin, le maire PS de Lyon met en avant le haut niveau d’investissement qui a marqué le mandat : « Grâce au sérieux de notre gestion, nous avons pu investir durant l’ensemble du mandat 610 millions d’euros, ce qui nous place en bonne position pour affronter l’avenir. »

Gérard Collomb ne cache pas qu’en cas de réélection, il procédera, comme il l’a fait au début de ses deux précédents mandats, à une nouvelle hausse d’impôt. « Si quelqu’un dit être capable de faire des dépenses d’investissement, sans augmenter les impôts, je vous invite à ne pas le croire sur parole… »

 Michel Havard : « Une vente massive du patrimoine de la Ville »

Tel est justement l’argumentaire que met en avant Michel Havard, chef de file de l’opposition municipale à la mairie de Lyon, un des cinq candidats aux primaires de l’UMP qui se dérouleront le 2 juin (et éventuellement le 9 juin, si aucun des candidats n’atteint 50 % des suffrages).

Pour Michel Havard, « Gérard Collomb aura augmenté deux fois les impôts au cours de ses deux mandats, ce qui représente une recette de 60 millions d’euros supplémentaires chaque année. Il a en outre vendu de manière massive, pour 120 millions d’euros, une partie du patrimoine de la Ville : non seulement les immeubles du quartier Groslée, mais aussi les actions de la CNR et d’Eurexpo, détenus par Lyon. A cet aune, l’exploit de Gérard Collomb apparaît beaucoup moins remarquable, si l’on ajoute de surcroît les retombées fiscales dues au dynamisme économique de la Ville… »

 Quant à l’annonce d’une hausse de l’impôt annoncée par Gérard Collomb, Michel Havard précise lui, « qu’il étudiera toutes les données de manière attentive, mais qu’il privilégiera une fiscalité neutre basée sur une simple hausse des bases, mais pas des taxes elles-mêmes. »

 Manifestement, la campagne des élections municipales de mars 2014, avant que l’on en connaisse tous les protagonistes a démarré…

(*) 600 euros à Lyon pour les foyers avec une personne à charge, 410 euros pour ceux ayant deux personnes à charge, devant Toulouse, Lille, Nice, Nantes, Bordeaux, Rennes et Marseille.

 Illustration- La capacité de désendettement de la Ville de Lyon, actuellement à un plus bas avec 3,7 années nécessaires pour rembourser la dette actuelle, contre 9 en 2008.