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Exposition Universelle de Milan : y aller ou pas ?

Les débuts de l’Exposition universelle de Milan semblent poussifs. Si cela ne fait aucun doute -la problématique posée, « nourrir la planète », est passionnante-elle n’est pas toujours traduite dans les différents pavillons de manière ludique. On y trouve en revanche toutes les cuisines du monde… à commencer par l’italienne.

Milan est à 450 km de Lyon, encore moins loin, bien sûr pour les départements rhônalpins les plus proches de nos cousins transalpins.

La question va évidemment se poser dans les familles : l’Exposition Universelle Milan 2015 vaut-elle le voyage ?

Premiére réponse : mieux vaut pour des raisons pratiques, effectuer le voyage en train, c’est le plus simple si vous avez pour seul objectif l’Exposition Universelle.

 Mais prendre le train, en l’occurrence le TGV,  sera pour vous le meilleur plaidoyer en faveur du tunnel Lyon-Turin !

De la gare de la Part-Dieu à Lyon, à la gare centrale de Milan, on met autant de temps, soit prés de 4 h 30 que l’Eurostar qui désormais dessert Londres au départ de Lyon depuis le 1er mai.

 « Nourrir la planète, énergie pour la vie »

Ceci dit, cette Exposition Universelle bénéficie d’une forte originalité : elle est consacrée à un thème unique – « Nourrir la planète, énergie pour la vie » et veut ambitieusement répondre à cette question : comment nourrir les 9,5 milliards d’hommes qui peupleront la terre d’ici la fin du siècle. Ce qui va impliquer une augmentation de la production alimentaire mondiale de soixante pour cent. Pas une mince affaire !

Les nombreux colloques, tables rondes, et autres congrès autour du défi alimentaire à venir, prévus en marge de l’Exposition Universelle peuvent sans nul doute nourrir, sans jeu de mots, et faire évoluer la réflexion sur thème.

Mais fallait-il convoquer pour autant vingt millions de touristes (dont quinze millions d’Italiens), chiffre de visiteurs espérés par les organisateurs ?

Car il faut le reconnaître, beaucoup de pays n’ont pas traité au sein de leur pavillon, le sujet, se contentant souvent d’une simple vitrine touristique pimentée d’arguments culinaires ou agro-alimentaires.

La qualité architecturale des pavillons

Ce qui est sûr au moins, c’est que pour attirer le chaland, on n’a pas lésiné sur la qualité architecturale des pavillons, souvent plus attirants que leur contenu. De jolis flacons donc aux arômes parfois inconsistants.

La visite de  pavillons thématiques comme celui de l’ONU ou celui du mouvement slow food, ceux du Maroc ou du Japon à la fois ludiques et didactiques, à privilégier, permettent heureusement, au fil des visites, de recentrer le débat.

En revanche, si vous venez à l’Exposition Universelle pour découvrir les cuisines du monde, vous serez servi, si l’on ose dire. Les restaurants sont légion, à l’instar du pavillon français, qui, au « Café des chefs » doté de trois cents couverts, propose des menus de belle facture.

C’est la société Eataly qui est en train de vendre dans le monde entier avec succès le meilleur de la production italienne dans d’immenses supermarchés-restaurants, qui fait sans nul doute la meilleure offre de l’Expo en matière culinaire. Elle propose pas moins de vingt restaurants qui permettent de découvrir la cuisine d’autant de  provinces italiennes.

En sortant du restaurant, grosse frustration en revanche, certes possible en cherchant bien, mais tout de même difficile de ramener des souvenirs culinaires. Explication : une telle exposition doit être une vitrine et ne pas se muer en foire commerciale…

Tout cela sera-t-il suffisant pour que cette Exposition Universelle sur le sol européen, se mue en succès ? Il faudra attendre un peu pour l’affirmer. Les débuts semblent poussifs et on ne constate guère de queues aux différentes entrées de l’Expo.

 Le temps que l’Expo prenne son envol ?

Rares aussi sont les pavillons oû le public doit patienter. Certains même apparaissent désespérément  vides. Une énorme différence avec la dernière Expo en date, celle de Shanghai où les queues ne cessaient de s’allonger, mais il est vrai, nous étions en Chine…

Phénomène normal, une semaine après l’ouverture, le temps que l’Expo prenne son envol ?

 L’avenir le dira : il lui reste un peu moins de six mois pour qu’elle trouve son rythme de croisière, sinon, l’Expo 2015 n’aura nourri pour nos voisins transalpins, qu’une désillusion économique, à 3,5 milliards d’euros, son coût dont 1,3 millard de dotation publique et 1 milliard des pays étrangers.