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Inquiétudes autour de la liaison Lyon-Turin : quelles lignes d’accès depuis Lyon ?

Si le tunnel ferroviaire reliant Lyon à Turin est acté, des questions sont toujours en suspens. La Fnaut (Fédération Nationale des Associations d’Usagers des Transports) qui est en faveur de cette liaison n‘y voit pas d’alternative. Mais elle soulève le problème de sécurisation du financement, et des lignes d’accès à ce tunnel depuis Lyon.

La liaison Lyon-Turin est un dossier délicat, qui divise. La Fnaut elle, valide le projet et ses objectifs. Il s’agit notamment de transférer une grande partie du trafic routier sur le chemin de fer, et “d’équiper un double corridor international, d’une part en allant de l’Ile de France à l’Italie du Nord, et de l’Espagne à l’Italie du Nord”, assure Jean Sivardière. Mais des points restent toujours à éclaircir. Pour l’association, le problème n’est plus de savoir s’il faut réaliser ou non le tunnel, mais de savoir comment valoriser au mieux cette construction.

La proposition d’une taxe sur le trafic routier

“On peut attendre que le Lyon-Turin joue même rôle que le tunnel sous Manche. Aujourd’hui il y a un déséquilibre entre l’Europe du Nord et du Sud, qui sera corrigé en partie grâce à cette réalisation, on l’espère”, déclare le vice-président de la Fnaut. L’association prend comme exemple la Suisse avec les tunnels ferroviaires de Gothard et de Lötschberg, pour affirmer que le rail est plus compétitif que la route.

La Fnaut alerte sur le fait qu’il ne faut surtout pas attendre l’ouverture du tunnel pour déterminer le tracé le plus performant et le moins coûteux de la ligne d’accès. Pour sécuriser le financement de l’ensemble du projet, elle propose d’ailleurs de lever une taxe sur trafic routier en même temps que la construction du tunnel. “Il faut faire les deux choses à la fois : construire le tunnel et le financer grâce à cette taxe routière. L’inverse nous semble une erreur”, explique Jean Sivardière.

Concernant le tracé, il y a beaucoup d’interrogations pour retenir la meilleure ligne d’accès. La Fnaut n’a pas réussi à conclure quel tracé serait le meilleur, entre le passage par Lyon, ou par le nord de Chambéry. Les membres demandent une actualisation des études réalisées en amont pour prendre la meilleure décision.

Les chiffres annoncés par les opposants sont “fantaisistes”

La Fnaut a réagit sur les arguments des opposants. Ces derniers “affirment que le coût global du tunnel Lyon-Turin serait de 26 milliards d’euros, ce qui est absolument fantaisiste, et même mensonger. Le coût pour la France si on tient compte du fait que certains projet peuvent être ou ont déjà été abandonnés, serait de l’ordre de 7 milliards d’euros”, atteste le vice-président de l’association. Le chiffre annoncé par les opposants tient compte de toutes les dépenses, en tenant compte de celle de l’Italie entre autres. Sachant aussi que Bruxelles participe à hauteur de 40% du financement global.

Les opposants sont aussi persuadés qu’il n’y aura pas de trafic sur cet axe. Ce à quoi la Fnaut répond qu’ils ne “veulent pas reconnaître que le trafic routier dans les Alpes françaises est en croissance depuis 4-5 ans”. Depuis 2013, on peut observer une augmentation d’environ 12% du trafic.

L’association dénonce également le manque d’investissement de la métropole lyonnaise. “Lyon est muet et n’existe pas sur ce sujet. Quand on regarde ce qui est fait en Nouvelle-Aquitaine et Occitanie pour la LGV Bordeaux-Toulouse, il y a un lobbying important auprès des ministères”, regrette Jean Sivardière.