Lyon French Tech : « L’argent existe, mais il n’est pas forcément mobilisé pour la création d’entreprise »

Après Paris, Lyon est « l’écosystème numérique local le plus consistant et le plus massif » comme le souligne Karine Dognin-Sauze, vice-présidente de la Métropole de Lyon en charge du numérique et de l’innovation.

Depuis 5 ans, le numérique fait partie des domaines où la vivacité entrepreneuriale est la plus porteuse à Lyon, grâce à sa politique volontariste. « Nous avons travaillé dur pour mettre en place de nombreux programmes d’accompagnement, de financement, d’incubation …. Le label Lyon French Tech nous a énormément aidé à porter cette dynamique », affirme Karine Dognin-Sauze.

Parmi ces programmes, le Lyon Start-up a notamment permis d’accompagner 500 projets depuis sa création. Ce programme unique de 4 mois a la particularité d’être à la fois un concours et un parcours accompagnement gratuit à la création d’entreprise, dès le stade de l’idée. Dans un an et demi, le futur lieu Totem de la Confluence permettra d’accueillir les start-ups et entreprises de l’écosystème numérique lyonnais.

Aujourd’hui, l’économie numérique de la capitale des Gaules concerne près de 42 000 emplois, 7 000 entreprises, et une augmentation de 13% concernant la création d’emplois sur ces 5 dernières années.

Lyon doit maintenant faire grandir ses start-ups

Concernant le secteur du numérique, le véritable défi de la Métropole est maintenant de faire passer ses entreprises à l’échelle nationale et internationale. « Il fait bon créer ici, maintenant il faut que ce territoire permette à nos entrepreneurs de grandir », souligne Karine Dognin-Sauze.

C’est dans ce but qu’a été lancé le programme BigBooster, programme international d’accélération de start-ups à but non-lucratif organisé entre Lyon et Boston. « Cela permet aux entrepreneurs naissants de pouvoir intégrer rapidement l’international dans leur business », affirme Karine Dognin-Sauze.

La démarche Lyon Métropole Ville Intelligente permet également aux entrepreneurs qui le souhaitent d’expérimenter certains projets de large envergure, et font de Lyon « une ville laboratoire ». C’est le cas de la navette autonome Navya, testée pendant un an à la Confluence et qui a pu organiser une levée de fonds pour s’exporter.

« Il faut se positionner sur des secteurs stratégiques »

Le principal obstacle à la création et au développement de ces entreprises reste le financement. Selon le baromètre 2017 des levées de fonds, réalisé par In Extenso Innovation Croissance, les 46 opérations de financement réalisées par les entreprises auvergne-rhônalpines ont représenté un montant cumulé de 142 millions d’euros, contre 185 millions d’euros l’an dernier, soit un recul de 23 %.

« L’argent existe, mais il n’est pas forcément mobilisé pour la création d’entreprise. Il faut donc se positionner sur des secteurs porteurs et plus stratégiques, comme la cybersécurité ou l’intelligence artificielle pour que des solutions de financement puissent s’opérer », avoue Karine Dognin-Sauze.

Selon la vice-présidente, il reste du chemin à parcourir pour consolider la capacité du territoire à l’échelle métropolitaine et régionale. « Il faut mettre sur le marché des talents du numérique qui permettront à cette filière de grandir à la hauteur de son potentiel. C’est un secteur qui évolue très vite, il faut s’adapter. Et être créatif. »