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L’apprentissange poursuit sa croissance en Rhône-Alpes  : le ni-ni du Conseil régional

Tiré vers le haut et malgré la crise, l’apprentissage poursuit sa croissance. La région Rhône-Alpes compte actuellement très précisément 43 227 apprentis dispersés dans soixante-et-un Centre de formation (CFA). Et il est probable  que ce chiffre sera encore en hausse à la fin de cette année puisque l’on s’attend à une nouvelle hausse de 1 à 2 % du nombre d’apprentis. Même si la croissance du nombre d’apprentis a fortement ralenti, l’explication tient à une  forte demande de formation en alternance pour des étudiants en licence, en master, voire même celles concernant de jeunes ingénieurs.

Une centaine de millions d’euros. C’est ce que coûte à la région Rhône-Alpes le vaste secteur de l’apprentissage. D’où une délibération annoncée lors de la prochaine session du conseil régional les 30 et 31 mai prochains, visant à améliorer encore le dispositif.

Appuyé par le Medef et la CGPME, le gouvernement Sarkozy tablait beaucoup sur le développement de l’apprentissage, pour lutter contre le chômage des jeunes. Il y avait mis les moyens pour arriver à ces fins fixant même un objectif de 53 000 apprentis en région Rhône-Alpes, financement à la clef. Un objectif qui reste celui du gouvernement actuel.

73 % des apprentis décrochent un emploi

On le comprend bien d’ailleurs car l’apprentissage reste le plus sûr moyen d’accéder à un métier : 73 % des apprentis rhônalpins sortant de formation en alternance en 2011 avaient trouvé un emploi. Autre particularité appréciable : l’apprentissage permet de « récupérer » des élèves en décrochage scolaire.

Mais en Rhône-Alpes, on n’en est pas encore aux 53 000 apprentis. Si le nombre des jeunes en alternance a fortement progressé de 2004 à 2012, passant de 33 000 à 43 000 actuellement, soit une hausse de 30 %, avec la crise, le rythme a fortement ralenti. Mais fait marquant, la tendance reste tout de même à la croissance, même si elle est faible.

En 2012, le nombre d’apprentis a continué à croître de 1,5 %. Un rythme qui devrait perdurer cette année. Les soixante-et-un Centre de Formation d’Apprentis (CFA) de la Région ne devraient pas manquer de candidats.

Des données plutôt encourageantes car comme le rappelle Philippe Meirieu, vice-président chargé de la formation et de l’éducation à la Région, pour qu’il y ait apprenti, il faut qu’il y ait contrat de travail.

L’élu régional est cependant bien obligé de reconnaître que ce sont les étudiants en licence, en master, voire même les ingénieurs qui tirent plus particulièrement la croissance de l’apprentissage, actuellement.

Une barre fixée à 30 % des apprentis issus du secondaire et du supérieur

Ainsi en Rhône-Alpes, l’année dernière, 11 661 apprentis étaient accueillis dans les lycées, les Universités, voire même les Grandes Ecoles.

Ce qui pour Philippe Meirieu est une bonne chose, car cette tendance rehausse d’une part l’image de l’apprentissage, mais de plus, elle permet aux jeunes d’accéder à l’enseignement supérieur.

Pas d’emballement cependant, précise aussitôt l’élu chargé de la Formation à la région. Il sait bien que les Universités peuvent être tentées «de développer l’apprentissage pour toucher la taxe ». Il ne veut pas non plus que que cette croissance de l’apprentissage par le haut se fasse au détriment de l’apprentissage moyen d’entrée dans la vie active pour les jeunes dotés de faibles formations initiales.

« Nous voulons insister sur le caractère de promotion sociale de l’apprentissage » : Philippe Meirieu place la barre du nombre de ces apprentis là, à 30 % du nombre total de jeunes en formation par alternance. »

« 53 000 : une perspective, pas un objectif »

La Région n’entend pas non plus foncer tête baissée dans le développement de l’apprentissage au détriment de la formation continue. Dans le cas contraire, les syndicats d’enseignants seraient là pour le lui rappeler.

Ainsi, pour Jean-Jack Queyranne, le président de la Région, « Le chiffre de 53 000 apprentis fixé par le gouvernement n’est pas un objectif, c’est une perspective. » Nuance.

Le ni-ni du Conseil régional sera réaffirmé lors de la prochaine session du Conseil régional : ni évolution trop importante de l’apprentissage vers le haut au détriment de son rôle de promotion sociale, ni développement de l’apprentissage à tout va. « La Région est attentive à ce que la quantité ne soit pas atteinte au détriment de la qualité », résume Jean-Jack Queyranne. Un discours qui ne devrait pas trop plaire aux syndicats patronaux qui estiment, eux, que quantité et qualité peuvent aller de pair.

Ce qui n’empêche pas la Région de proposer aux TPE (Très Petites Entreprises) n’ayant pas de salarié, une bonification de l’aide régionale à l’apprentissage si elles embauchent un apprenti : une des propositions, avec la mise en place de méthodes pédagogiques nouvelles qui devraient être votées par les élus régionaux lors de la prochaine session du Conseil régional au cours duquel cette délibération devrait-à peu près-faire consensus..