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L’immobilier neuf dans la Métropole lyonnaise en grande forme en 2015, mais le risque de pénurie s’intensifie…

Une hausse des réservations de…12 %. L’immobilier neuf n’a pas connu la crise en 2015 dans la Métropole lyonnaise, retrouvant son niveau d’avant 2008. Rançon du succès : le stock de logements neufs s’assèche rapidement et faute de nouvelles constructions en nombre, il pourrait être difficile de rééditer cette performance cette année.

Illustration du dynamisme et de l’attractivité de l’agglomération lyonnaise : à l’instar de l’ancien ou des bureaux, le marché de l’immobilier neuf a fortement accéléré l’année dernière. Au-delà même des espoirs des professionnels.

Le nombre de réservations d’appartements neufs s’est ainsi élevé l’année dernière dans la Métropole à 5 375, soit une augmentation record de 12 % par rapport à 2014.

Si l’on intègre dans ces chiffres les immeubles collectifs (HLM), les maisons individuelles et les résidences avec services, ce chiffre s’établit à + 7 %. Peu de secteurs économiques peuvent se prévaloir d’une telle croissance.

Les investisseurs représentent 43 % des réservations

Une des raisons de ce bond : le retour de investisseurs privés qui s’est accentué pour représenter près de 43 % des réservations. Le dispositif d’investissement locatif Pinel et le passage en « zone A » de Lyon et de Villeurbanne, plus favorable car permettant aux acquéreurs de bénéficier des dispositifs financiers, ont permis ce retour remarqué.

Le logement social a aussi joué son rôle dans cette croissance. Une des raisons : le fait d’imposer systématiquement du logement social dans toutes les opérations de promotion immobilière.

Rançon du succès : ces ventes au canon assèchent le marché. Faute de nouvelles constructions neuves en nombre suffisant, le stock s’appauvrit de mois en mois.

Une offre disponible dans le neuf en baisse de 18 %

A fin décembre 2015, l’offre disponible de logements neufs était en baisse de…18 %.

On estime en général que le marché est à l’équilibre lorsque l’offre disponible est équivalente à douze mois de commercialisation. Or, la durée prospective d’écoulement est désormais tombée à neuf mois. Les professionnels commencent à s’inquiéter sérieusement.

D’autant qu’au rythme trop faible de nouveaux permis de construire s’ajoutent de nouvelles contraintes : jamais les recours contre les permis de construire n’ont été aussi nombreux, freinant la mise sur le marché de nouveaux immeubles, mais de plus, un certain nombre de communes se refusent désormais à construire, préférant stabiliser leur immobilier.

Heureusement ce n’est pas le cas de Lyon et de Villeurbanne, les deux plus gros marchés. Mais cela sera-ce suffisant ?

Pour Jean-Jacques Mathias, président du CECIM (Centre d’étude de la conjoncture immobilière) à Lyon, « en 2016 , le principal indicateur à surveiller sera celui du renouvellement de l’offre. Il sera nécessaire pour éviter une pénurie de logement et donc une incapacité à répondre à la demande de logement. »

Le risque : le retour de la hausse des prix

Avec un risque évident, si cette pénurie se confirme : une hausse des prix. Une spirale négative s’engagerait alors.

Pour l’instant, les prix qui restent globalement stables (3 839 euros le m2 en moyenne sur la Métropole). Et ce, malgré des variations entre les arrondissements de Lyon et les communes de la Métropole lyonnaise (voir les illustration ci-dessus) qui expliquent pour une bonne part, avec les taux d’intérêt toujours très bas, cette excellente santé de l’immobilier neuf

Mais pour combien de temps encore ?

Bref, sous réserve que les promoteurs se remettent à construire en nombre et rapidement, le marché de l’immobilier devrait bien se tenir en 2016.

Du fait de l’attractivité de la Métropole lyonnaise et de Rhône-Alpes, la demande devrait rester soutenue, d’autant qu’il existe encore d’importantes réserves foncières, même si l’existence des prix élevés de ce même foncier peut constituer un handicap. Mais pas encore de quoi broyer du noir…