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L’ouverture d’une première boutique à Lyon sonne-t-elle enfin le réveil de Lejaby ?

Après quatre années difficiles, la suppression d’un tiers des emplois et l’arrivée d’un nouveau patron issu de la télévision, la vénérable maison de lingerie lyonnaise Lejaby va-t-elle repartir de l’avant ? Ouverture d’une toute première boutique à Lyon, site internet, export… : son nouveau boss y croit.

Jean d’Arthuis, 48 ans, le nouveau patron de Lejaby, va-t-il réussir aussi bien dans la lingerie qu’il l’a fait dans ses précédents métiers ? A M6 où il était membre du directoire, à Paris Première ou de W9 dont il était le Pdg, voire au club des Girondins de Bordeaux dont il fut également le Pdg ?

C’est lui qui remplace l’ancien Pdg de Lejaby, Alain Prost qui a jeté l’éponge après avoir supprimé près d’un tiers des emplois cet été.

Les précédents métiers de Jean d’Arthuis avaient un point commun : la communication.

La première décision qu’a prise le nouveau patron de la société de lingerie dont le siège est basé à Rillieux-la-Pape, près de Lyon, a été de remettre cette marque qui parle à toutes les femmes, dans la lumière.

De manière étonnante, cette entreprise qui fête cette année ses 85 ans, titulaire d’une marque restée tout de même prestigieuse malgré ses déboires, n’avait pas de site de vente en ligne.

 Lancement en 2016 d’un site de e.commerce

 Jean d’Arthuis a décidé de créer en 2016 un site de e.commerce avec chat en ligne pour conseiller les e.shoppeuses  (maisonlejaby.com). Un investissement de l’ordre d’un million d’euros. Objectif : réaliser à terme 10 % d’un chiffre d’affaires qui, malgré tous les efforts est resté parfaitement étale ces quatre dernières années.

Deuxième initiative allant dans le même sens : pour donner plus de visibilité à la marque dans la ville qui l’a vu naître, Jean d’Arthuis a décidé d’ouvrir à Lyon sa toute première boutique.

Installée dans la presqu’île lyonnaise, dotée d’une superficie de 70 m2, dans un décor de bois brut, elle met en scène les différents univers de la marque. Là encore, un investissement de l’ordre d’un million d’euros.

Un univers qui s’élargit en positionnant différemment la marque.  « Nous entendons nous installer sur le créneau du haut de gamme accessible », explique l’ancienne journaliste de mode Pascale Renaux que Jean d’Arthuis a appelé auprès d’elle : elle est devenue depuis cette année la directrice de la création et de l’image de Lejaby.

 Prix adoucis, qualité maintenue

Il a fallu pour ce faire résoudre une forme de quadrature du cercle, puisque d’un côté, les prix sont adoucis et de l’autre la volonté qualitative est réaffirmée, haut de gamme oblige.

Toutes les étapes de chaque collection se déroulent au siège à Rillieux-la-Pape : de la création au prototypage, au montage. « Et ce n’est pas simple, intervient Pascale Renaux si l’on sait qu’avec le niveau de qualité que nous voulons assurer, il faut assembler cinquante pièces différentes pour un seul soutien-gorge ! »

Ainsi, précise Jean d’Arthuis, « Nous allons continuer à fabriquer dans nos ateliers de Lyon les petite séries, jusqu’à 5 000 exemplaires. En revanche, pour les plus longues séries, la fabrication est effectuée dans l’usine Lejaby de Tunisie. » Après le plan de sauvegarde pour l’emploi, Lejaby compte aujourd’hui 145 salariés.

« Lejaby se réveille ! » assure Jean d’Arthuis bien décidé à relancer la marque lyonnaise, « malgré un environnement extrêmement concurrentiel ».

Méthode Coué ? Il met en avant toutes les décisions prises depuis son arrivée à la tête de l’entreprise. Il entend ouvrir un seconde boutique à Paris. Ensuite, « cela se fera au rythme d’une ou deux boutiques  par an dans de grandes capitales européennes », scande Jean d’Arthuis.

 Stratégie de relance à l’international

Dans le même temps, une stratégie de relance à l’international est en cours d’élaboration. Pour l’heure, Lejaby réalise 50 % de son chiffre d’affaires à l’export.

« Notre plan de développement à quatre ans prévoit notre retour sur trois grandes zones où nous étions absents : l’Asie, les Emirats et les Etats-Unis », décrit le nouveau boss. Mais dans l’immédiat, les trois pays cibles sont  » le Royaume-Uni d’abord, l’Allemagne et la Russie où la situation est toujours difficile, mais nous n’entendons pas quitter ce marché… »

On l’aura compris, le nouveau patron de Lejaby est un homme pressé. Reste à savoir si  le monde de la lingerie qu’il est en train de découvrir répondra rapidement à la dynamique qu’il veut insuffler…