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La nouvelle Banque Populaire Auvergne-Rhône-Alpes : naissance aux forceps

Il fallait s’attendre à ce que la fusion des trois Banques, celle des Alpes, de Loire et Lyonnais et du Massif Central ne soit pas un chemin de rose. Elle ne l’est pas. Le nouveau mastodonte bancaire à l’échelon régional, la nouvelle « Banque Populaire Auvergne-Rhône-Alpes » va d’abord avoir des conséquences pour l’emploi : 210 à 240 suppressions de postes sont prévues. De surcroît des discordes sur la gouvernances sont apparues provoquant des retards à l’allumage en matière de gouvernance.

Cela faisait de nombreux mois que les staffs des trois Banques Populaires (Alpes, Loire et Lyonnais et Massif Central) travaillaient sur le projet de fusion. A deux, c’est déjà compliqué, à trois alors !

Mais c’est fait. Mercredi 7 décembre, les assemblées générales des trois Banques Populaires ont donné leur quitus et voté le regroupement d’une seule et unique banque régionale : la « Banque Populaire Auvergne-Rhône-Alpes ».

Un poids-lourd : un million de clients, quatre-cents agences et centres d’affaires, 3 800 salariés, le tout lesté de 2,6 milliards d’euros de fonds propres et 23 milliards d’euros de crédits distribués.

Il s’agit tout simplement, de la première Banque Populaires du réseau, hors la Bred à Paris.

 De 210 à 240 emplois supprimés

Le siège du nouvel établissement est logiquement installé à Lyon. Pour éviter que la nouvelle structure soit trop lourde et pas assez réactive, six directions commerciales ont été mises en place : elles auront chacune la capacité d’accorder des financements « même conséquents », sans en référer au siège à Lyon.

L’un des objectifs de cette fusion est de réaliser des économies de fonctionnement.

Ainsi, la fusion des trois sièges (Lyon, Clermont-Ferrand et Grenoble) va entraîner des rationalisations. Les doublons vont être supprimés, ce qui aura des conséquences sur l’emploi.

Pour ce faire, un accord a été signé avec les syndicats de la Banque qui prévoit, entre 2016 et 2019, une baisse des effectifs comprises en 210 et 240 personnes. « Uniquement sur des fonctions supports », précise la direction. Et d’insister : « Il n’y aura pas de départs contraints ».

Lyon-entreprises l’avait annoncé : l’ensemble ainsi créé se dote d’une nouveau directeur, Daniel Karyotis, auparavant directeur général de la BPCE (la maison-mère), en charge des finances et des risques.

 Le président du Massif Central à la tête de la nouvelle Banque

Le président du conseil d’administration n’est pas le Lyonnais Jean-Marie Chanon, ancien bâtonnier qui assurait cette fonction au sein de la « Banque Loire et Lyonnais », mais Dominique Martinie qui était le président depuis 2005, de la Banque Populaire du Massif Central . Question de préserver les équilibres.

Les coûts de la fusion devraient être « assez importants », mais du côté de la direction, on prévoit un retour sur investissement d’ici trois ans. Avec cet objectif en ligne de mire : réduire, d’ici à 2019, de trois à cinq points le coefficient d’exploitation des trois entités précédentes qui affichait 67 % au 30 juin dernier.

Reste que, vu l’ampleur de la tâche, la fusion n’a pas été un jardin de rose. Parallèlement au processus d’assemblées générales, bien huilées, ça se passe un peu moins bien dans les étages supérieurs.

Des difficultés sont apparues, en l’occurrence, des « discordes sur la gouvernance. Si bien que pour l’heure le bureau n’est pas composé et les vice-présidents ne sont pas nommés », selon Acteurs de l’économie. « Et la colère a surgi lorsqu’il s’est agi de déterminer le fonctionnement de la gouvernance. Laquelle, pour l’heure, fait l’objet de discordes aux répercussions insoupçonnées… », précise notre confrère.

La répartition des postes en fonction du poids de chacune des trois entités a assez logiquement provoqué des frictions.

Reste que la fusion est désormais effective. Et le nouveau directeur général va avoir la lourde tâche de mettre beaucoup d’huile dans les rouages.

Le cap qu’il s’est fixé : « Nous ne devons pas nous contenter d’être une grosse banque : nous devons devenir une grande banque, capable de créer et d’innover, une grande banque dans sa gestion des hommes et des femmes qui la composent… » Il va avoir du pain sur la planche…