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La restructuration d’Air France dope Twinjet : la compagnie aixoise lance deux nouvelles lignes à St-Exupéry

 Son modèle économique s’avère pertinent. Twinjet, petite compagnie aérienne basée à Aix-en-Provence s’installe peu à peu dans un marché de niche dans le sillage des difficultés d’Air France. La compagnie tricolore arrête sa liaison avec Stuttgart au départ de l’aéroport de Lyon-Saint Exupéry, Twinjet reprend la ligne. Et lance dans le même temps un Lyon-Toulon-Hyères, naguère opéré par Air France. D’autres pourraient suivre. Des liaisons opérées uniquement via des avions de 19 places, des Beechcraft 1900…

 Le 6 juin prochain, deux nouvelles liaisons aériennes vont être lancées au départ de Lyon-Saint Exupéry. Un lyon-Stuttgart, d’abord ; ainsi qu’un Lyon-Toulon-Hyères.

Gageons que ces nouvelles liaisons feront moins de buzz médiatique que le lancement du Lyon-Dubaï en décembre 2012 qui marche d’ailleurs très fort…

Une compagnie de niche

A l’origine de ces deux nouvelles lignes : une petite compagnie aérienne qu’on pourrait qualifier « de niche », basée à Aix-en-Provence : Twinjet. Son Pdg, Yvan Hervé est à la tête d’une petite flotte : dix avions seulement, tous des turbopropulseurs Beechcraft 1 900 de 19 places, adaptés aux transports régionaux.

Son modèle économique est simple : Twinjet s’installe sur des lignes à faible trafic où en général, elle est seule à opérer et où le trafic affaires est prédominant. Ce qui lui permet de proposer des tarifs que son Pdg Yvan Hervé reconnaît « d’élevés », mais la survie de certaines lignes, comme celle de cette compagnie est à ce prix.

Il existe donc un marché pour ce type de compagnie aérienne atypique. Il est même grandissant. Car au fur et à mesure que le Groupe Air France restructure ses différentes destinations, en abandonnant les lignes à trop faible trafic et non rentables pour ses gros porteurs, Twinjet se propose derrière de les reprendre. Et ça marche, pour le grand bonheur des directions des aéroports concernés qui voient survivre des routes aériennes risquant de disparaître.

Les premiers tours d’hélices de Twinjet à Lyon-Saint Exupéry datent du 16 septembre 2013.

Hop !, le nouveau pôle low cost d’Air France avait à peine abandonné la ligne Lyon-Le Havre à trop faible trafic-13 000 passagers seulement entre les deux villes en 2012-que Twinjet reprenait ipso facto immédiatement la suite avec ses avions de 19 places et des tarifs nettement plus élevés : 673 euros.

Le 6 juin : lancement des lignes vers Stuttgart et Toulon-Hyères

Cette année, Hop ! ayant abandonné une nouvelle liaison, en l’occurrence Lyon-Stuttgart, pourtant un centre économique important, Twinjet s’est glissé rapidement dans son sillage et lancera le 6 juin une liaison sous ses couleurs.

Celle-ci sera opérée du lundi au vendredi, à raison d’un vol par jour : départ de Lyon à 10 h 40 pour une arrivée à 12 h ; départ de Suttgart à 12 h 30 pour une arrivée à Lyon à 13 h 50. Durée du vol : une heure quarante.

Dans la foulée, la compagnie dirigée par Yvan Hervé effectuera une incursion vers les loisirs : en lançant une autre ligne le même jour, plus à destination des particuliers que de la clientèle affaires : une liaison Toulon-Hyères, jadis desservie par Air France. Une destination week-end, assurée le vendredi et le dimanche à raison d’un vol par jour.

Cette fois, Yvan Hervé fait une entorse à sa stratégie de prix élevés : « S’agissant d’une clientèle de particuliers, nous ajustons nos tarifs sur le segment loisirs, nous proposons un prix de base à 199 euros TTC aller-et-retour », explique-t-il.

C’est ainsi que pas à pas, depuis sa création en 2001, le transport aérien ayant horreur du vide, Twinjet opère à partir de treize aéroports français et européens à raison de deux cent vols hebdomadaires et entend bien continuer à croître.

Quatre-vingts salariés seulement

Ce qui explique la faible taille de la compagnie aixoise : 80 salariés seulement dont une moitié de pilotes et de personnels de bord. Pour serrer ses coût, Twinjet assure elle même la maintenance de ses avions dans son propre atelier et a créé son école de pilotage-maison délivrant les qualifications pour les Beech 1 900.

« Notre typologie d’avion fait que nous connaissons une exploitation maximale pour des vols d’une durée située entre une heure et une heure quarante  : ce qui pourrait nous appeler à développer par exemple des vols à destination de Cologne, de Nuremberg ou du Nord de l’Italie. Nous sommes pour ce faire, en contact permanent avec la cellule de développement de Lyon-Saint Exupéry », explique Yvan Hervé.

Et peut-être d’ici là, le Groupe Air France aura-t-il abandonné encore quelques autres lignes…

IllustrationUn équipage devant un Beechcraft 1900 (Photo Olivier Chassignole, aéroports de Lyon)