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Laurent Wauquiez annonce une hausse des investissements de la Région de 100 millions d’euros cette année

Comment résoudre la quadrature du cercle de la baisse des dotations de l’Etat, tout en n’augmentant pas les impôts et en boostant l’investissement ? Pour Laurent Wauquiez à quelques jours du débat d’orientation budgétaire, cela passe par de fortes économies de fonctionnement : « on s’attaque au mauvais gras »…

Changement d’équipe, changement de ton, changement de forme. La présentation aux journalistes des futurs débats à l’assemblée des orientations budgétaires étaient auparavant accompagnées de chiffres, de démonstrations, de nombreux documents. Plutôt techniques.

 Avec Laurent Wauquiez, le nouveau président de la région Rhône-Alpes-Auvergne, rien de tout cela. De grandes données générales, peu de chiffres étayés, quelques feuilles volantes.

 Avec Laurent Wauquiez, cette présentation est d’abord et avant tout politique et prend l’allure d’une opération de communication.

 Il s’empresse en propos liminaires d’annoncer que la chambre régionale des comptes doit sortir quatre rapports sur la gestion de ses prédécesseurs à la tête de la région Rhône-Alpes : l’un sur la Villa Gillet, l’autre sur le Pavillon de la Région à Shanghai, le troisième, justement sur Erai, l’ancien bras armé de la région à l’international aujourd’hui disparu ; et enfin le dernier sur la gestion globale de la région.

 Un dernier rapport qui sera divulgué en parallèle d’un audit sur les comptes de la région que Laurent Wauquiez, s’est empressé de commander (à EY, ex Ernst&Young), selon une tradition bien établie lors d’un changement d’équipe.

 « Une situation plus catastrophique encore que je ne le pensais »

 Après une nouvelle dénonciation au vitriol de ses prédécesseurs-« J’ai trouvé en arrivant à la région une situation plus catastrophique encore que je ne le pensais »-Laurent Wauquiez confirme que la nouvelle politique budgétaire sera en ligne avec celle présentée pendant sa campagne électorale.

 Avec cette précision cependant que devrait apprécier le monde économique : une hausse de 100 millions d’euros des investissements dès cette année : « Les investissements purs passeront cette année de 700 à 800 millions d’euros ».

 Et d’assurer : « entre 2016 et 2020, soit la durée du mandat nous prévoyons d’investir 4 milliards d’euros, ce qui devrait se traduire par au minimum, 70 000 emplois directs et indirects, nouveaux créés… »

 Une baisse de 1 milliard des dotations de l’Etat

 Comment compte-t-il s’y prendre, en une période où les dotations de l’Etat ne cessent de diminuer, avec la perte annoncée de 1 milliard d’euros sur l’ensemble du mandat ?

 Réponse : en sabrant dans les dépenses de fonctionnement. « Les dépenses de fonctionnement du conseil régional seront réduites pour la première fois depuis 2005. »

 Laurent Wauquiez annonce ainsi que « dès cette année, elles baisseront de 75 millions d’euros et au total le plan d’économie sur toute la durée du mandat portera sur 300 millions d’euros, via une baisse de 4 % en moyenne des dépenses de fonctionnement. »

 Une baisse qui passera par « un plan d’économie globale sur la masse salariale, moins de dépenses de réception, une diminution du nombre de voitures de fonctions et le développement en interne d’un certain nombre de fonctions auparavant externalisées, à l’instar par exemple des expositions organisées au sein même de l’hôtel de région, etc… »

 « On s’attaque au mauvais gras et on maigrit »

 Tous les services du conseil régional seront affectés par ces économies, « la culture comme les autres, mais pas plus que les autres… »

 « On s’attaque au mauvais gras et on maigrit ! », lance Laurent Wauquiez

 Dans le même temps, Le président de la région assure qu’il tiendra l’engagement pris pendant la campagne : « Cela se fera sans augmentation de la fiscalité régionale : engagement pris, engagement tenu. Les impôts vont même baisser avec la diminution des tarifs de carte grise en Auvergne »

 Le tarif des cartes grises entre les deux anciennes régions va en effet être ajusté à la baisse, c’est-à-dire au tarif le moins cher, celui prévalant en Rhône-Alpes.

 Beaucoup d’annonces donc, peu encore étayées par des chiffres globaux qui seront, on l’espère, donnés lors du débat d’orientation budgétaire du 17 mars prochain.

 D’autant que si le nouveau président de la région a annoncé vouloir sabrer dans les dépenses, il a aussi annoncé de futures dépenses, notamment le retour d’une politique visant à accompagner de futurs grands axes routiers, à l’instar de l’A 45 Lyon-Saint-Etienne, « vitale », mais aussi l’autoroute du Chablais, voire encore le désenclavement du Cantal…