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Le 1er salon du thermalisme à Lyon illustre les ambitions régionales : susciter 300 millions d’euros d’investissements..

A Paris, il y a deux semaines, le salon du Thermalisme avait attiré près de trente-mille visiteurs. Six à huit mille d’entre eux sont venus lors de la première édition du pendant lyonnais du premier salon du thermalisme ayant pour cadre le palais des congrès de la Cité Internationale.

Le premier salon Thermalies qui s’est déroulé du 3 au 5 février au Palais des congrès de la Cité internationale à Lyon a attiré cinquante-deux exposants et proposé cent-vingt-cinq destinations. Il a drainé entre six et huit mille visiteurs.

 Un succès pour une première édition qui illustre le retour sur le devant de la scène d’un domaine médical et touristique resté très discret, jusqu’à la fusion de Rhône-Alpes avec l’Auvergne : le thermalisme.

 Avec un total de vingt-quatre stations-thermales, la fusion de l’Auvergne avec Rhône-Alpes, propulse la nouvelle région au troisième rang des régions thermales de France, avec 128 442 curistes en 2016, derrière la nouvelle Aquitaine (145 767) et l’Occitanie, sur la plus haute marche du podium avec 185 888 curistes.

 Auvergne-Rhône-Alpes a peu d’espoir de grimper sur la plus haute marche du podium, mais recèle au moins la possibilité de ravir la deuxième place à la Nouvelle Aquitaine. C’est en tout cas l’objectif que se fixe l’exécutif du conseil régional.

 Vingt millions d’euros

 Laurent Wauquiez a en effet placé le développement du thermalisme au rang des cinq priorités touristiques de la région. Et a mis 20 millions d’euros dans la balance.

 Un « Plan Thermal » a ainsi été concocté en concertation avec les professionnels du secteur.

 Il vise à accompagner dix des vingt-quatre villes thermales les plus motivées de la région à investir pour qu’elles puissent se développer en direction de la nouvelle frontière du Thermalisme : celle de la prévention santé et du mieux-être, en complément des cures classiques médicales financées avec l’aide de la Sécu. Ces dernières représentent encore 70 % du marché du Thermalisme.

 Trois cents millions d’investissements par effet de levier

 Prenant exemple de sa commune, Frédéric Bonnichon, le maire de la ville thermale auvergnate de Châtel-Guyon, estime qu’au final, ce Plan Thermal devrait générer par effet de levier des financements privés, près de 300 millions d’investissements, à partir des subventions publiques.

 Quinze millions d’euros ont été investis dans les thermes de sa commune de 6 000 habitants, « générant quatre-vingts emplois », se félicite-t-il, donnant l’exemple, en tant que président du groupe de réflexion tourisme et thermalisme.

 Des groupes privés, comme Lebon ou l’Oréal qui viennent de racheter des stations thermales, en l’occurrence Saint-Gervais-Mont-Blanc pour ce dernier (4 millions d’euros d’investissement), lorgnent en effet ce marché à nouveau prometteur.

 Parmi les projets qui devraient être accompagnés : la rénovation totale des thermes de Brides-les Bains pour 14 millions d’euros ; voire la création d’une piscine thermale de 300 m2 et d’un vaporium à Neyrac-les-Bains, par exemple.

 Pour la région, l’objectif est donc de booster le thermalisme qui, bon an mal an, croît pour l’heure de 2 à 3 % l’an, avec espère-t-on des créations d’emplois à la clé.

 Le chiffre de trois-cents créations d’emplois a été fixé comme horizon.

 Il faut savoir que le Thermalisme qui pèse près de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires en Auvergne-Rhône-Alpes fait déjà vivre près de 18 000 salariés.

 Bref, ce nouveau salon Thermalies à Lyon affichait aussi derrière lui cette forte ambition, marquée par la présence d’un stand régional fédérant quinze des vingt-quatre destinations thermales régionales.

 Déringardiser le thermalisme

 Premier objectif : déringardiser le thermalisme en axant la communication sur sa variante bien-être, plus ludique. Ce sont les quadras et les quinquas qui actuellement sont les plus fervents amateurs de cette nouvelle frontière du thermalisme.

 Les appels à projets de ce Plan Thermalisme ont été lancés début janvier. Il ne reste plus aux villes thermales qu’à se jeter dans le bain !