Le marché de l’hydrogène, très porteur : la société drômoise McPhy Energy flambe en Bourse

En Bourse, on n’achète pas le présent, mais le futur… Ce vieil adage s’est une nouvelle vérifié.

Depuis le début de l’année, la discrète société drômoise McPhy Energie, cotée sur Euronext, a vu son cours grimper de près de 50 % à 5,8 euros. Plus 31 % pour la seule journée du mercredi 18 janvier !

Et ce, à l’annonce de résultats plutôt flamboyants, puisqu’en 2016, ses ventes ont bondi de 91 %, à 7,5 millions d’euros.

Ses ventes ont été multipliées par 2,5 sur le seul second semestre, à 5,3 millions. De même, ses prises de commandes ont connu une accélération notable.

Trois gros appels d’offres remportés

McMhy a ainsi remporté l’année dernière trois gros appels d’offres : un contrat dans la province du Hebei en Chine avec le n°1 mondial de l’électricité renouvelable ; un second avec GRT Gaz, dans le cadre du premier projet français de « Power-to-Gas » qui prépare le déploiement de la filière hydrogène à l’échelon de l’Hexagone ; et enfin avec le producteur allemand d’électricité renouvelable, « Energiedienst ».

Seuls, deux de ces trois contrats ont commencé à faire effet l’année dernière sur le chiffre d’affaires. Ce qui signifie que le rythme de croissance devrait encore être très élevé cette année. C’est cela aussi que la Bourse voulait saluer.

McPhy stocke l’hydrogène sous forme solide

Le gros problème de l’électricité renouvelable c’est l’irrégularité de sa production. Or, McPhy répond à cette problématique grâce à sa technologie de stockage de l’hydrogène sous forme solide.

Installé dans la petite commune de La Motte-Fanjas, ce fabricant et intégrateur d’équipements hydrogène qui compte désormais une centaine de salariés, commence à récolter les premiers fruits des investissements faits ces dernières années pour se positionner comme l’un des principaux acteurs de référence des nouveaux usages de l’hydrogène.

Alors que depuis l’accord de Paris sur le climat, la mutation du système énergétique mondial est devenue une réalité irréversible, le déploiement de la production d’électricité issue d’énergies renouvelables, il faut le reconnaître dépasse toutes les prévisions. Et McPhy Energy qui pourrait bien devenir un « grand » de l’hydrogène en France en

Le groupe est désormais bien installé sur ces marchés en plein décollage, mais également sur le marché des applications industrielles.

Accompagnant les groupes industriels qui commencent à s’engager dans la réduction de leurs émissions pour lutter contre le changement climatique, McPhy est par exemple en train d’équiper une première plateforme industrielle en France, en mettant en place une solution mariant à la fois la production d’hydrogène zéro-émission et le stockage sous une forme solide.

Vers un adossement à un partenaire ?

McPhy va peut-être devoir pour tenir cette croissance s’organiser différemment sur le plan capitalistique.

Certes, McPhy qui dispose encore d’une trésorerie de 8,1 millions d’euros, n’était, en 2015, toujours pas rentable, l’entreprise affichant alors un déficit de 9,5 millions d’euros.

Pascal Mauberger, son Pdg qui vient de s’entourer d’un X de 50 ans, Jean de Vauxclairs (senior advisor, en l’occurrence, conseiller) et d’un directeur général délégué, Gilles Cachot (Insa Lyon, INSEAD), explique que «  la société souhaite explorer en 2017 différentes options stratégiques pour accélérer son développement dans un marché en phase de décollage. »

La direction de McPhy n’exclut pas « un adossement industriel ».

On en saura bientôt plus, «  une fois définies l’identité du ou des partenaires retenus et les modalités d’une opération éventuelle… »

Une certitude, en attendant : grâce à McPhy et à d’autres acteurs ; eux aussi très actifs, la région Auvergne-Rhône-Alpes est en train de susciter une filière hydrogène qui chaque année s’étoffe un peu plus.